« Les femmes et les nouveau-nés ont besoin de soins et de soutien supplémentaires. »
Ce sont les paroles de Galina Dmytrova, néonatologiste à l’Hôpital central de Tchouhouïv, dans la région de Kharkiv (Ukraine). Pour ses patients, l’aide apportée par Galina et ses collègues fait la différence entre vivre et mourir.
« Ils doivent déjà subir un stress énorme à cause de la guerre, et maintenant nous sommes à nouveau confrontés à des pénuries d’eau. Avant la guerre, on ouvrait le robinet et on ne se posait pas de question. Mais aujourd’hui, sous les bombardements quotidiens, il n’y a plus d’électricité, et plus d’eau non plus », explique Galina.
Grâce aux 5 stations de traitement des eaux installées dans la ville de Kharkiv (Ukraine) et dans l’ensemble de la région, les hôpitaux peuvent continuer à dispenser des soins essentiels malgré la guerre. L’Hôpital central de Tchouhouïv est l’un de ces hôpitaux. Les stations ont été installées en 2025 par l’OMS grâce à un financement de l’Union européenne et en partenariat avec le ministère ukrainien de la Santé.
Pour les populations régulièrement touchées par les attaques qui perturbent l’approvisionnement en électricité et en eau, ce soutien permet de garantir l’accès à une eau propre et sûre pour les patients et le personnel de santé, ce qui est essentiel dans les maternités où l’hygiène et la continuité des soins sont vitales.
« Grâce à l’OMS et à la Commission européenne, nous disposons désormais dans notre hôpital d’un système de traitement des eaux. J’en suis profondément reconnaissante. Il est difficile d’en expliquer l’importance, surtout pour les mères et leurs bébés. Beaucoup de gens n’arrivent pas à croire que les femmes donnent encore naissance à des enfants dans des conditions aussi difficiles. Mais c’est pourtant le cas, et je les admire vraiment », ajoute Galina.
Ce sont nos bébés
En 2024, quelque 179 enfants sont nés à l’Hôpital central de Tchouhouïv dans la région de Kharkiv. Le taux de natalité est similaire cette année ; au cours des 3 premiers mois de 2025, le personnel de l’hôpital a supervisé plus de 45 naissances.
« C’est notre maternité, nos bébés, environ 15 par mois, même si la guerre continue », nous confie Galina.
La certitude et l’assurance que des soins sont disponibles, qu’il y a un hôpital à proximité, donnent de l’espoir aux gens. Un hôpital qui fonctionne nous rappelle que la vie continue. L’inverse est également vrai : lorsque les établissements de santé sont endommagés ou attaqués lors d’un conflit, cela ne prive pas seulement les populations de l’accès aux soins de santé. Cela les prive également d’espoir.
« Lorsque la guerre a commencé, je venais d’arriver à Tchouhouïv. Je ne connaissais pas très bien la région. Un soir, une femme sur le point d’accoucher est arrivée très tard et a expliqué qu’ils avaient cherché une embarcation. Le pont menant à son village ayant été détruit, ils ont dû traverser la rivière pour arriver jusqu’ici. Mais ils l’ont fait parce qu’ils savaient qu’il y avait un hôpital qui pouvait les aider », explique Galina.