OMS / Institut de recherche sur la grippe, Fédération de Russie / Kirill Sirotyuk
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Préparation aux futures pandémies respiratoires dans la Région européenne de l’OMS

14 mai 2025
Les maladies respiratoires sont causées par des microbes tels que les virus, les bactéries ou les champignons qui infectent les poumons et d’autres parties du système respiratoire. Nombre d’entre eux se propagent facilement d’une personne à l’autre. Bien que nous bénéficiions d’une certaine immunité contre de nombreux microbes, si une nouvelle souche apparaît, les populations sont souvent sans défense, ce qui peut entraîner une propagation rapide à l’échelle mondiale, à savoir une pandémie. Il est essentiel de bien comprendre ces agents pathogènes et de mettre en place des plans d’intervention si l’on veut que les pays atténuent le risque et l’impact d’une future pandémie respiratoire. Après tout, la pandémie de COVID-19 nous a appris qu’une nouvelle menace inconnue peut surgir à tout moment, avec des conséquences dévastatrices si elle n’est pas bien gérée.

« Les enseignements tirés des pandémies passées peuvent nous aider à nous préparer aux futures crises sanitaires », explique le docteur Marc-Alain Widdowson qui dirige l’équipe chargée des agents pathogènes à haut risque à l’OMS/Europe. « Pour recueillir et partager ces enseignements, l’OMS a lancé l’Initiative mondiale sur la préparation et la résilience face aux menaces émergentes (ou initiative PRET selon son acronyme anglais) dans le but de renforcer la préparation aux pandémies et autres flambées de maladies. » 

Afin que le monde puisse mieux faire face aux futures urgences sanitaires, 4 principes directeurs ont été définis pour guider toutes les activités de l’initiative PRET :
  • les pays ont besoin de capacités et de systèmes spécifiques pour être prêts opérationnellement à réagir aux menaces de maladies infectieuses ;
  • les approches globales de la préparation aux pandémies doivent être adaptées aux spécificités régionales et nationales ;
  • les événements mondiaux tels que les pandémies nécessitent une coordination internationale, une collaboration entre les pays et une solidarité ;
  • une approche multisectorielle s’avère nécessaire à cet égard.

Reconnaître les points communs et l’importance de la collaboration

L’initiative PRET reconnaît que les mêmes systèmes, capacités, connaissances et outils peuvent être utilisés et appliqués à des groupes d’agents pathogènes en fonction de leur mode de transmission, comme la transmission respiratoire, vectorielle ou d’origine alimentaire.

« L’initiative PRET intègre les derniers outils et approches d’apprentissage partagé et d’action collective mis en place lors de la pandémie de COVID-19 et d’autres urgences récentes de santé publique », explique le docteur Widdowson. « Elle place les principes d’équité, d’inclusivité et de cohérence au premier plan et offre une plateforme aux acteurs nationaux, régionaux et mondiaux pour qu’ils collaborent au renforcement de la préparation et soient prêts à intervenir rapidement et de manière décisive dans les situations de crise. »

Les activités de l’initiative PRET dans la Région européenne de l’OMS

Le premier module de l’initiative PRET, lancé en avril 2023, se concentre sur la préparation aux pandémies causées par des agents pathogènes respiratoires, étant donné qu’ils sont généralement facilement transmissibles et qu’ils représentent une menace importante pour la santé publique. Le lancement a été suivi d’un déploiement mondial des activités dans toutes les Régions de l’OMS. 

Dans la Région européenne de l’OMS, l’initiative PRET a été présentée aux États membres à travers une série de réunions sous-régionales et d’ateliers nationaux, couvrant 48 pays et territoires à ce jour. Ces événements visaient à faire connaître l’initiative PRET, à réfléchir aux enseignements tirés de la pandémie de COVID-19 et d’autres urgences de santé publique et à examiner les interdépendances multisectorielles et la collaboration entre les pays en matière de préparation aux pandémies. L’objectif final est ensuite d’encourager les pays à réexaminer et à réviser leurs plans nationaux de lutte contre les pandémies afin de renforcer leur préparation.

Au niveau national, la révision de ces plans a consisté à clarifier les rôles et les responsabilités des parties prenantes, à définir clairement les mécanismes de coordination, à impliquer les leaders communautaires dans la diffusion des messages clés, à renforcer les mécanismes de déploiement des vaccins pandémiques, à instaurer des systèmes de surveillance électronique et à répertorier les capacités des établissements de santé. 

« Les experts de la Région européenne de l’OMS se consacrent à l’élaboration de la prochaine génération de plans de lutte contre les pandémies en s’appuyant sur les défis et les possibilités recensés lors de la pandémie de COVID-19 », précise Michala Hegermann-Lindencrone, conseillère technique au Programme de gestion des risques infectieux de l’OMS/Europe. « L’OMS/Europe est aux côtés des États membres tout au long de ce processus. »

A speaker gestures while talking during a meeting, with two other women listening attentively

Tester l’efficacité des plans

La mise à l’épreuve des plans de lutte contre les pandémies constitue un élément essentiel de toute préparation approfondie aux pandémies car elle permet de s’assurer que les parties concernées connaissent les processus et les étapes nécessaires à leur mise en œuvre, y compris leurs rôles et leurs responsabilités en matière de planification et d’intervention en cas de pandémie. 

« Inclure des exercices de simulation dans l’élaboration des plans de lutte contre les pandémies peut aider à recenser facilement les lacunes et les défaillances avant qu’il ne soit trop tard », explique Michala Hegermann-Lindencrone. « Cette approche permet de faciliter l’élaboration et la mise à jour des plans, d’identifier les domaines nécessitant une formation et un renforcement des capacités, de consolider les partenariats multisectoriels et de garantir la préparation à tous les niveaux, du niveau national au niveau sous-national, afin de protéger la Région dans son ensemble. »

Le docteur Pranvera Kaçaniku Gunga, épidémiologiste et cheffe de l’Unité de surveillance des maladies transmissibles à l’Institut national de santé publique du Kosovo*, qui a participé à l’un des exercices de simulation organisés dans le cadre d’un atelier national de l’initiative PRET, note à ce sujet : « le premier exercice de simulation fut un véritable défi, mais tester notre Plan d’action pour la préparation, la prévention, la riposte et la résilience face aux pandémies d’agents pathogènes respiratoires nous a permis d’améliorer les éléments clés du document ».

Planification en cas de pandémies pour la sécurité sanitaire mondiale 

La mise à jour et le test des plans de préparation aux pandémies sont évalués au titre du Plan de mise en œuvre de haut niveau de la contribution de partenariat du Cadre de préparation en cas de pandémie de grippe (PIP). Le Cadre PIP est un accord unique entre l’OMS, les États membres, l’industrie et d’autres parties prenantes qui vise à renforcer la préparation aux pandémies en améliorant la surveillance et le partage des virus grippaux, tout en garantissant un accès équitable aux vaccins pandémiques et à d’autres produits au cours d’une future pandémie de grippe. 

Chaque année, à travers le mécanisme d’accès et de partage des bénéfices du Cadre PIP, l’OMS reçoit une contribution de partenariat pour renforcer la préparation aux pandémies, par exemple, dans les domaines de la surveillance collaborative, de la planification en cas de pandémie, du renforcement des capacités réglementaires et de la protection des populations. C’est sous ces auspices que l’initiative PRET est mise en œuvre dans la Région européenne de l’OMS.

* Toute référence au Kosovo doit être comprise dans le contexte de la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations Unies (1999).