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Soigner le diabète tout en fuyant la guerre – le témoignage d’Artur

28 novembre 2023

La vie d’Artur, 14 ans, a été marquée par 2 événements importants : l’escalade de la guerre en Ukraine et le diagnostic de son diabète à l’âge de 8 ans.

Comme tout adolescent, Artur tient à s’intégrer à ses camarades et, même s’il faisait chaud quand nous l’avons rencontré, il a choisi de porter un t-shirt noir à manches longues afin de cacher le dispositif de surveillance du glucose en continu qui l’aide à réguler son état de santé. Mais Artur est parfaitement conscient de l’importance de cet appareil, qu’il appelle son « copain ».

Artur avait 8 ans lorsque sa mère, Viktoria, a remarqué pour la première fois que son petit garçon, auparavant vif et actif, était constamment fatigué. Il avait perdu l’appétit et sa peau présentait un aspect particulier. On lui a d’abord prescrit une pommade pour sa peau, mais son état s’est détérioré.

« Lorsque j’ai détecté une odeur d’acétone dans son haleine, j’ai compris que nous ne pouvions plus attendre et j’ai demandé un test de laboratoire, qui a donné des résultats inquiétants. Artur était sur le point de tomber dans le coma en raison de son taux de glycémie élevé. »

Lorsque le diabète d’Artur a finalement été diagnostiqué, il a été rapidement soigné par des médecins dans son Ukraine natale et a appris à prendre en charge sa maladie. Lorsque le pays a versé dans une guerre totale en février 2022, les parents d’Artur ont rapidement décidé de fuir vers la Hongrie voisine en mars de la même année.

Pouvoir soigner la maladie d’Artur était une préoccupation majeure pour la famille à son arrivée en Hongrie. Elle a pu obtenir des informations en ukrainien sur les traitements disponibles en Hongrie, et Artur a rapidement été pris en charge par le docteur Zsuzsa Almássy dans le service de diabétologie de l’Institut national de pédiatrie Heim Pál à Budapest.

En raison de ses années d’expérience à soigner des enfants diabétiques, le docteur Almássy s’est forgé une vision réaliste de la manière de maintenir les patients en bonne santé : « selon moi, on peut y parvenir par à une collaboration assidue, mais nous devons parfois faire preuve d’un peu d’indulgence et de souplesse. Ce sont des enfants ! Nous devons faire en sorte que nos patients puissent gérer leur sécurité tout en préservant leur bonne humeur et leur bien-être. »

L’hôpital a contacté la nouvelle école d’Artur pour délivrer des conseils à ses enseignants quant à la prise en charge du diabète.

Artur soigne sa maladie depuis 6 ans, ce qui l’a rendu plus mûr pour son âge. Il a dû s’habituer au fait d’être différent et, même s’il sait que ce n’est pas facile, cela l’a aidé à s’adapter aux défis posés par la condition de réfugié dans un pays étranger.

Plus d’un an après son arrivée en Hongrie, Artur parle couramment le hongrois. Il aime jouer au football et demande sans embarras de l’aide à ses camarades de classe quand il ne se sent pas bien.

Si la vie d’un réfugié est déjà difficile, celle d’un diabétique peut l’être encore plus. Heureusement pour Artur, l’accès à des soins de qualité et aux technologies les plus récentes lui permet de continuer à soigner sa maladie.

En août 2023, environ 1,3 million de personnes s’étaient réfugiées en Hongrie depuis le début de la guerre en Ukraine. Quelque 24 000 de ces réfugiés ont demandé l’asile. Tous les réfugiés ukrainiens ont accès à des soins de santé gratuits.