WHO
© Photo

Témoignage personnel : Par son travail, la psychologue clinicienne Pelşin Ülgen soutient les réfugiés syriens en Turquie

1 octobre 2020
Communiqué de presse
Reading time:

Son diplôme en poche, Pelşin Ülgen a décidé de saisir une opportunité en acceptant une offre d’emploi comme psychologue clinicienne au Centre de formation pour la santé des réfugiés à Istanbul. Elle est aujourd’hui membre d’une équipe de soutien psychosocial proposant des services aux réfugiés syriens en Turquie.

« Notre équipe est absolument formidable. Nous nous entraidons chaque fois que nous avons besoin de l’aide ou des conseils des uns et des autres », s’extasie Ülgen. « Grâce au travail d’équipe, j’ai vraiment le sentiment que nous avons accompli quelque chose et que nous avons été capables d’amener des changements réels et concrets pour améliorer la situation de ceux que nous devons aider. J’ai beaucoup de chance de faire partie de cette équipe créative et solidaire. »

Ce travail n’est pas toujours facile. Au sein du Centre de formation pour la santé des réfugiés du ministère turc de la Santé, qui reçoit le soutien du bureau de pays de l’OMS en Turquie, Ülgen travaille avec des psychologues, des assistants sociaux, des travailleurs de proximité et des nutritionnistes turcs et syriens, dans le cadre d’un projet financé par le gouvernement allemand, par le biais de la Banque de développement KfW. Bon nombre des bénéficiaires de ce projet ont en commun des expériences tragiques et profondément traumatisantes.

« Mon travail est vraiment gratifiant, mais ce n’est pas toujours le métier le plus facile. Écouter des expériences traumatiques, essayer d’aider (parfois avec succès, parfois pas), cela affecte aussi notre propre bien-être mental », explique Ülgen. « Mais mon équipe m’a beaucoup aidée. Ils ont été là pour moi à chaque fois que j’avais une journée difficile ».

Selon elle, la valeur du travail compense les jours difficiles. « Je sens que j’entre dans des vies et que je fais une différence – aussi minime ou majeure qu’elle soit. »

Des réseaux de tricoteuses

Ülgen a connu certains de ses moments les plus forts pendant l’une des activités de groupe organisées par le Centre pour les femmes, dont beaucoup avaient vécu des expériences extrêmement tragiques.

« Beaucoup de ces femmes avaient même peur de sortir de chez elles et n’avaient donc aucune vie sociale. L’isolement était un gros problème », explique Ülgen.

« Nous avons donc organisé une activité appelée « Tricoter pour créer des liens ». Les femmes se sont réunies pour tricoter, mais elles ont également eu l’occasion d’établir leur réseau social et d’entrer en contact avec d’autres femmes dans la même situation. Se constituer un réseau a même aidé beaucoup d’entre elles à trouver un emploi, mais avant tout, elles ont pu se soutenir mutuellement et nouer des amitiés. En se réunissant pour tricoter, elles se sont aussi rapprochées les unes des autres. Cette simple activité sociale a revêtu une valeur inestimable pour celles qui en ont bénéficié, et pour moi en tant que psychologue », déclare Ülgen.

Elle affirme qu’elle n’oubliera jamais cette expérience de soutien et d’encouragement mutuels.

De la créativité à l’heure de la COVID-19

Même si la pandémie de COVID-19 a imposé certaines restrictions dans les activités et la routine quotidienne du Centre, Ülgen affirme que le personnel fait toujours de son mieux pour contribuer au bien-être des réfugiés par tous les moyens possibles.

« Nous avons trouvé des solutions différentes et créatives. Nous avons établi le contact avec les enfants et les adultes bénéficiaires grâce aux moyens de communication disponibles, tels que les appels téléphoniques ou les réunions sur Skype. Nous avons maintenu la plupart des activités créatives telles que la peinture et les contes pour les enfants, afin de les aider à traverser ces moments difficiles », dit-elle.

« Nous n’avons pas cessé de travailler pendant la pandémie. Nous avons pu poursuivre notre route, avec espoir et la certitude que des jours meilleurs viendront pour chacun, avec une meilleure santé ».

S’associer pour aider

Avec le soutien financier du gouvernement allemand – par l’intermédiaire de la Banque de développement KfW – l’OMS dirige depuis janvier 2018 le projet « Soutenir l’emploi d’un personnel syrien dans le système de santé turc ». Dans le cadre de ce projet, l’OMS :

  • apporte une aide pour la prestation de services médicaux dans les Centres de formation pour la santé des réfugiés ;
  • assure des services psychosociaux et une éducation à la santé pour les réfugiés dans un cadre de proximité et dans des établissements spécialisés, en embauchant des psychologues, des assistants sociaux, des travailleurs de proximité et des nutritionnistes, et en coordonnant l’action de ces derniers ;
  • organise des services d’aiguillage en recrutant des gestionnaires de cas et des guides bilingues pour les patients ;
  • soutient les réfugiés âgés et les personnes handicapées en engageant du personnel pour les soins à domicile ;
  • dispense une formation continue pour le personnel et des séances de groupe pour les prestataires de soins à domicile, avec l’assistance de psychologues.