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L’épidémie de grippe saisonnière démarre tôt en Europe alors que les inquiétudes augmentent concernant le virus respiratoire syncytial et que la COVID-19 constitue toujours une menace

Déclaration conjointe

1 décembre 2022
Déclaration
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Déclaration conjointe de la commissaire à la santé et à la sécurité alimentaire, Stella Kyriakides, du directeur régional de l’OMS pour l’Europe, le docteur Hans Henri P. Kluge, et de la directrice du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, le docteur Andrea Ammon 

L’épidémie de grippe saisonnière 2022-2023 démarre tôt dans la Région européenne alors que les inquiétudes augmentent concernant le virus respiratoire syncytial (VRS) et que la COVID-19 constitue toujours une menace. 

On observe actuellement une circulation croissante de la grippe et du VRS dans la Région. À l’instar de la COVID-19, ces virus devraient largement impacter nos services de santé et nos populations cet hiver. Cela souligne combien il est important pour les groupes vulnérables de se faire vacciner contre la grippe et la COVID-19, ainsi que pour tout le monde de se protéger et de protéger les autres des infections. 

Nous constatons déjà que les virus de la grippe (A et B) circulent dans différentes parties de la Région. Bien qu’ils se répandent chez tous les groupes d’âge et en particulier chez les enfants d’âge scolaire, les virus de la grippe A entraînent généralement une maladie grave, surtout chez les personnes âgées et celles souffrant d’affections chroniques.

Un nombre croissant de personnes sont hospitalisées en raison de la grippe, les hospitalisations ayant d’ailleurs augmenté depuis octobre. Nos populations, âgées de 55 ans et plus, représentent près de la moitié des cas signalés d’hospitalisation pour grippe. 

Dans 23 pays communiquant des données sur les infections respiratoires aiguës sévères (IRAS), les virus de type B sont ceux qui ont été principalement diagnostiqués chez les patients hospitalisés (85 %), les enfants âgés de 4 ans et moins étant les plus souvent concernés. 

Les cas de VRS sont également en hausse depuis octobre, et une activité intense de ce virus est observée dans une vingtaine de pays et de territoires.

Si les taux de cas de COVID-19, les admissions dans les hôpitaux et les unités de soins intensifs ainsi que les taux de mortalité sont actuellement peu élevés par rapport aux 12 derniers mois, cette situation pourrait changer alors que de nouveaux variants apparaissent et que la maladie continue de grever les ressources de santé. 

En raison de l’impact exercé par la pandémie de COVID-19, ainsi que de la circulation d’autres agents pathogènes respiratoires et de leur incidence sur la santé, il est difficile de prévoir comment la nouvelle période hivernale va évoluer. 

Dans ce contexte, nous ne pouvons nous permettre de relâcher notre vigilance. Nous devons intensifier les programmes de vaccination et les mesures de préparation dans la Région. Il est toujours autant nécessaire de protéger la santé de nos populations, notamment des plus vulnérables.

Nous continuons à encourager les personnes les plus vulnérables (les personnes âgées, les femmes enceintes, les personnes souffrant d’affections préexistantes telles que des maladies cardiaques, et les travailleurs de la santé) à se faire vacciner contre la grippe saisonnière et la COVID-19. 

Nous ne le dirons jamais assez : les vaccins sauvent des vies. Ils diminuent les chances d’être infecté et réduisent le risque de maladie grave due à la COVID-19 et à la grippe saisonnière. 

Les mesures de protection individuelle nous aident également à tenir en échec tous les virus respiratoires – grippe saisonnière, COVID-19 et VRS. Nous continuons à demander à chacun de se protéger en prenant des mesures simples mais efficaces, comme le lavage régulier des mains, le port d’un masque bien ajusté, en particulier en milieu bondé et en condition de promiscuité lorsque la ventilation est insuffisante, et la distanciation physique lorsqu’on est atteint d’un virus respiratoire.

Il est également important que les pays surveillent non seulement le SARS-CoV-2, mais aussi le mode de propagation du virus de la grippe et du VRS et la manière dont ces virus affectent les personnes et les systèmes de soins de santé. La communication de ces données à l’OMS/Europe et à l’ECDC nous aidera à mieux comprendre l’impact de la co-circulation à grande échelle de plusieurs virus respiratoires, et à renforcer davantage nos mesures de prévention et de lutte.

Nous recommandons également aux cliniciens d’envisager des traitements antiviraux et une prophylaxie précoces pour la grippe, le VRS et la COVID-19 chez les personnes risquant de contracter une maladie grave, conformément aux recommandations nationales, afin de prévenir les issues défavorables et d’alléger le fardeau pesant sur les systèmes de soins de santé. 

Ce n’est qu’en étant préparés, en restant vigilants et en continuant à prendre les mesures dont l’efficacité est avérée que nous pourrons relever le défi de cet hiver.

Contexte/explicatif : 

L’OMS/Europe a publié des recommandations stratégiques afin de protéger les personnes les plus vulnérables contre les virus respiratoires, notamment le SARS-CoV-2, la grippe et le VRS, pendant l’automne et l’hiver. La Commission européenne a également publié une communication sur la préparation à l’automne-hiver 2022-2023 afin d’aider les pays à élaborer leur riposte face à une hausse probable des cas de COVID-19 et de grippe.

Dans la Région européenne, on déclare une épidémie de grippe après que les cas de grippe sont plus élevés que la base de référence/que pendant les mois d’été (quand l’infection par le virus de la grippe est confirmée chez plus de 10 % des patients présentant des symptômes respiratoires après consultation médicale et réalisation d’un test de dépistage) pendant 2 semaines consécutives.

Selon cette définition, l’épidémie de 2022-2023 a débuté la semaine du 7 novembre (et a été déclarée la semaine du 21 novembre). 

Lors d’une année normale, de 5 à 15 % de la population contracte la grippe, ce qui, à l’échelle mondiale, entraîne 3 à 5 millions de graves cas de grippe et quelque 650 000 décès. Environ 70 000 de ces décès surviennent en moyenne dans la Région européenne de l’OMS. 

Le VRS est un virus saisonnier qui réapparaît chaque année en Europe avec des pics principalement pendant les mois d’automne, d’hiver et de printemps (octobre à avril). Il est l’une des principales causes d’infections aiguës des voies respiratoires inférieures chez les nourrissons et les jeunes enfants. 

Les symptômes courants du VRS sont les suivants : écoulement nasal, diminution de l’appétit, toux, éternuements, fièvre et sifflements lors de la respiration. Si la plupart des infections par le VRS disparaissent d’elles-mêmes en 1 ou 2 semaines, le VRS peut aussi provoquer des infections plus graves, comme la bronchiolite, une inflammation des petites voies respiratoires du poumon, et la pneumonie, une infection des poumons. 

Bien que l’infection par le VRS soit presque inévitable pour la plupart des enfants, il importe de consentir des efforts particuliers pour protéger les prématurés et les nourrissons de moins de 6 mois, notamment ceux qui souffrent d’une maladie pulmonaire ou cardiaque préexistante. En outre, les enfants commençant à marcher qui n’ont pas été confrontés au VRS pendant la pandémie de COVID-19 seraient exposés à un risque accru d’infection. 

Des traitements contre les infections graves par le VRS ont été approuvés, et les chercheurs sont en train de mettre au point des vaccins.