Les bureaux régionaux de l’OMS pour l’Europe et la Méditerranée orientale ont lancé une initiative commune visant à améliorer les compétences des professionnels de la santé qui s’occupent des femmes ayant survécu à des violences physiques et/ou sexuelles.
Dans le monde entier, les femmes et les filles sont confrontées à différentes formes de violence (violences domestiques, viol, violences sexuelles, violences émotionnelles/psychologiques, traite des êtres humains, etc.). Cette violence trouve son origine dans les inégalités entre les genres et la discrimination au sein des structures sociétales.
Les professionnels de la santé sont souvent les premiers à intervenir en cas de violence à l’encontre des femmes et il leur est fréquemment demandé de répondre aux besoins immédiats en matière de santé émotionnelle/psychologique et physique, ainsi qu’aux besoins durables en matière de sécurité, de soutien et de santé mentale des survivantes.
Cette « formation des formateurs » visait à doter de compétences pratiques des responsables d’établissements de santé, des fonctionnaires de ministères de la Santé, des représentants de la société civile et des organisations à but non lucratif chargées de la formation des personnels de santé.
« Cette collaboration entre deux Régions de l’OMS offre aux participants une bonne occasion d’échanger leurs expériences et de créer de nouveaux réseaux entre deux contextes différents », déclare Melanie Hyde, experte régionale de la violence sexiste à l’OMS/Europe. « L’accueil des participants dans une communauté de savoirs hébergée par l’OMS aidera les pays à organiser la formation et, surtout, nous permettra de mesurer la manière dont cette formation renforce la réaction des systèmes de santé à la violence sexiste. »
Renforcer les capacités au niveau des systèmes de santé
Organisée à Tunis (Tunisie) dans le courant de l’année, cette formation a fait appel aux outils et recommandations existants de l’OMS pour donner aux professionnels de la santé de 12 pays des deux Régions les moyens de réagir à toutes les formes de violence à l’égard des femmes.
Rien que dans la Région européenne de l’OMS, une femme sur quatre âgée de 15 à 49 ans a subi au cours de sa vie des violences physiques et/ou sexuelles de la part d’un partenaire intime et/ou des violences sexuelles exercées par une personne autre qu’un partenaire.
La violence à l’égard des femmes a des effets profonds et durables sur les survivantes. Elle entrave également le progrès sociétal et économique, entraînant une perte de capital humain et une diminution de la qualité de vie. Les crises humanitaires et sanitaires aggravent encore ces problèmes, en introduisant de nouvelles dimensions de la violence.
« Malgré les nombreux défis auxquels est confrontée la Région de la Méditerranée orientale, l’organisation de cette formation à Tunis a permis de plaider en faveur d’une stratégie à long terme pour la réaction des systèmes de santé à la violence sexiste », déclare Anna Rita Ronzoni, responsable technique pour la violence sexiste dans les situations d’urgence au sein du Bureau régional de l’OMS pour la Méditerranée orientale.
Cette initiative avait pour point de départ l’ouvrage très complet intitulé « Renforcer le système de santé afin de répondre aux femmes qui subissent de la violence exercée par un partenaire intime et de la violence sexuelle : manuel destiné aux gestionnaires de santé », qui propose aux professionnels de la santé des informations et des stratégies clés.
Ce manuel fournit des conseils pratiques aux responsables de la santé pour la conception et la planification de services destinés à répondre aux besoins immédiats en matière de santé émotionnelle/psychologique et physique, ainsi qu’aux besoins durables en matière de sécurité, de soutien et de santé mentale des femmes ayant subi des violences. Il propose des étapes simples, des conseils pratiques et des outils de travail pour aider à planifier et à gérer les services.