L’OMS/Europe, le Bureau régional pour l’Europe orientale et l’Asie centrale des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies des États-Unis (CDC), le Centre national géorgien pour la lutte
contre les maladies et la santé publique et le Centre international de formation et d’éducation pour la santé (I-TECH) de l’Université de Washington se sont associés afin d’introduire une nouvelle
bourse dans les pays d’Europe orientale et d’Asie centrale et d’améliorer ainsi l’utilisation de la science des données en santé publique.
Ces dernières années, si la pandémie de COVID-19 a accéléré l’adoption des technologies de santé numérique au profit des patients, elle a également mis en évidence la nécessité
de constituer un personnel qualifié dans le domaine de la santé numérique qui doit savoir comment soutenir les fonctions de santé publique à l’aide de l’informatique sanitaire et des systèmes de
données.
« Cette pandémie nous a enseigné beaucoup de choses. En bref, notre incapacité à exploiter efficacement le volume et les différents types de données dont nous disposons a constitué une lacune notable
dans la riposte menée à ce jour. Il y a plusieurs obstacles à cela, mais l’un des plus importants est le manque de personnel qualifié pour gérer et utiliser ces données. À l’OMS, nous sommes
convaincus que ce programme de formation contribuera à combler cette lacune dans la Région européenne, et nous sommes extrêmement reconnaissants du partenariat forgé avec les CDC des États-Unis qui nous permettra
de progresser dans ce domaine », a expliqué le docteur David Novillo-Ortiz, conseiller régional pour les données et la santé numérique à l’OMS/Europe, lors d’un atelier de réflexion
qui s’est tenu en septembre à Tbilissi (Géorgie) et a réuni des acteurs régionaux et bilatéraux.
« La gestion adéquate des données pour améliorer la réponse de santé publique aux défis actuels et futurs s’accompagne d’une obligation d’innover en matière d’approche nationale
de la science des données de santé publique, et d’actualiser cette approche. (...) Ce programme avant-gardiste permettra de constituer un personnel qualifié dans le domaine de la science des données sanitaires »,
a fait remarquer Mme Natia Skhvitaridze, conseillère en santé publique mondiale au Centre national géorgien pour la lutte contre les maladies.
Le programme de bourses
Le programme axé sur 3 pistes distinctes vise à soutenir les futurs responsables techniques, les dirigeants et les responsables de la santé publique en milieu de carrière. Les objectifs stratégiques du programme de bourses
visent à renforcer :
- le leadership – en constituant des « champions » de la science des données ;
- les capacités – par la mise en place d’un programme de formation à plusieurs niveaux et basé sur les compétences à l’intention des responsables et des scientifiques des données ;
- les services de santé publique – en appliquant la science des données pour renforcer les fonctions essentielles de la santé publique et relever les défis prioritaires de la population.
« Nous sommes particulièrement ravis de l’opportunité ainsi offerte à la République kirghize et à la région d’Asie centrale. La nécessité d’instaurer des systèmes d’information
efficaces et opportuns n’a jamais été aussi importante ni aussi évidente. ... La disponibilité d’informaticiens et de spécialistes des données qualifiés, par la mise en place de programmes
appliqués tels que celui-ci, déterminera le niveau de réussite de nos capacités de collecte, de gestion et d’utilisation des données sanitaires aux niveaux individuel et public afin de parvenir à de
meilleurs résultats sanitaires », a expliqué le docteur Patrick Nadol, directeur du programme régional des CDC pour le VIH/sida et la tuberculose.
Au cours de l’atelier, les participants ont élaboré un cadre de compétences pour le programme de bourses, dont la définition de 68 compétences dans 10 domaines de développement.
« Je pense que ce n’est que le début. La partie la plus difficile de ce programme est la mise en œuvre. Nous avons présenté un plan ambitieux, et je pense que s’il est mis en œuvre correctement, il sera
le programme le plus utile à notre région », a déclaré M. Durbek Aliyev, directeur général adjoint d’IT-Med au ministère ouzbèke de la Santé et participant à l’atelier.
Prochaines étapes
Un modèle d’apprentissage appliqué, dans lequel les boursiers entreprennent des projets sur le terrain sous la supervision et le mentorat des ministères de la Santé, de l’OMS/Europe, des CDC, de l’Université
de Washington et d’autres partenaires techniques, a également été pleinement approuvé par toutes les parties prenantes.
Dans les semaines à venir, un comité directeur officiel sera mis en place pour orienter le développement continu du programme de bourses. Il sera procédé à la création de groupes de travail techniques pour
institutionnaliser davantage l’adoption d’une approche participative, élaborer des stratégies visant à faire participer les établissements universitaires de la région et envisager la viabilité
à long terme de ce programme de formation.
Grâce à cette puissante collaboration, l’OMS/Europe vise à étoffer les capacités des pays à mieux gérer la transformation numérique dans le secteur de la santé et à renforcer la
littératie en santé numérique. Il s’agit là d’un objectif essentiel du « Plan d’action régional pour la santé numérique dans la Région européenne de l’OMS
2023-2030 », un plan récemment adopté dont le but est d’améliorer la santé et le bien-être des populations grâce aux technologies numériques.