Foire aux questions sur l’hépatite infantile

4 mai 2022
Communiqué de presse
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Ces dernières semaines, un certain nombre de cas graves d’hépatite, d’origine inconnue, ont été signalés chez des enfants. Ces cas ont été détectés dans plusieurs pays, dont l’Espagne, les États-Unis d’Amérique et le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord.

Qu’est-ce que l’hépatite aiguë ?

Ce terme est employé pour décrire une inflammation aiguë du foie. L’hépatite aiguë peut être due à toute une série de causes, d’ordre infectieux ou non. Il existe 3 grands types d’hépatite virale aiguë : l’hépatite A, B et C. Les hépatites virales D et E sont moins répandues, surtout dans un contexte de revenus élevés.

Qu’est-ce qui rend cette flambée inhabituelle ?

L’hépatite aiguë grave est inhabituelle chez les jeunes enfants. Le premier rapport d’une augmentation possible des cas est venu d’Écosse. Des alertes ont ensuite été lancées ailleurs, au Royaume-Uni et dans le monde entier, et l’on a alors cherché et trouvé plus de cas. 

Ce que nous savons, c’est que les virus qui causent habituellement les hépatites virales aiguës n’ont pas été détectés chez ces patients,  et aussi, que sur la base des informations actuellement disponibles, les voyages internationaux ou les liens avec d’autres pays n’ont pas été retenus comme des facteurs importants.

Devons-nous nous inquiéter ?

Bien qu’il s’agisse d’événements rares, il faut prendre ce phénomène au sérieux. Des travaux supplémentaires sont nécessaires pour déceler d’autres cas, que ce soit dans les pays touchés aujourd’hui ou ailleurs. La priorité est de déterminer la cause de la maladie, afin de pouvoir affiner les mesures de lutte et de prévention.

Quelles sont les principales théories sur les causes de ce phénomène ?

Nous sommes en train de travailler avec les pays et les partenaires pour examiner une panoplie de facteurs pouvant l’expliquer. Un grand nombre de pistes sont explorées. Les adénovirus sont l’une des hypothèses privilégiées. Il s’agit d’un groupe de virus communs qui se propagent d’une personne à l’autre et provoquent des symptômes respiratoires, des vomissements et de la diarrhée chez les enfants. 

En dépit de cette hypothèse, les adénovirus n’expliquent pas totalement la gravité du tableau clinique. Des cas d’hépatite chez des enfants immunodéprimés souffrant d’une infection par adénovirus ont été rapportés ; mais il est inhabituel que cette infection soit une cause d’hépatite grave chez des enfants par ailleurs en bonne santé.

Des facteurs tels qu’une vulnérabilité accrue chez les jeunes enfants en raison d’une circulation moins importante des adénovirus pendant la pandémie de COVID-19, l’apparition potentielle d’un nouvel adénovirus ainsi qu’une co-infection par le SARS-CoV-2 ont été avancés par l’équipe du Royaume-Uni comme facteurs possibles, et doivent faire l’objet d’une étude plus approfondie.

Cette flambée pourrait-elle être liée à la COVID-19 ?

Le SARS-CoV-2 a été détecté dans plusieurs cas. Néanmoins, dans nombre des pays touchés, la circulation de la COVID-19 est actuellement importante dans la communauté et la contribution potentielle de ce virus au tableau clinique n’est pas établie.

Cette flambée pourrait-elle être liée à la vaccination contre la COVID-19 ?

Rien ne permet d’affirmer que ce tableau clinique est lié à la vaccination, puisque la grande majorité des enfants touchés n’ont pas reçu de vaccin contre la COVID-19. D’autres causes possibles, d’ordre infectieux ou non, doivent faire l’objet d’une évaluation complète afin de comprendre et de gérer le risque.

S’attend-on à voir apparaître d’autres cas ?

Comme des cas d’apparition récente continuent d’être notifiés, et que la recherche de cas s’intensifie dans d’autres pays, il est très probable que des cas supplémentaires seront détectés avant que la cause ne puisse être confirmée et que des mesures de lutte et de prévention plus spécifiques ne puissent être mises en œuvre.

À quoi les parents doivent-ils faire attention ?

Tout d’abord, il est important d’insister sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une maladie répandue, mais les parents doivent être attentifs aux symptômes de l’hépatite, à savoir une diarrhée aiguë, des vomissements, des maux de ventre et une jaunisse (coloration jaunâtre de la peau et du blanc des yeux) chez les jeunes enfants. La plupart des enfants ne présentent pas de fièvre. En cas d’inquiétude, nous conseillons aux parents de prendre contact avec leur prestataire de soins de santé.

Que peuvent faire les parents pour éviter à leurs enfants d’être malades ?

Prenez les mesures habituelles qui aident à protéger contre les virus répandus. Les parents doivent donc s’assurer que les mains sont bien lavées et encourager une bonne hygiène respiratoire (notamment se couvrir le nez et la bouche en cas de toux ou d’éternuements) – des mesures qui, appliquées ensemble, peuvent contribuer à limiter la propagation des virus.