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Le Bureau de Venise de l’OMS a 20 ans : 20 années de lutte pour l’équité en santé, pour les populations et pour la planète

5 juin 2024
Communiqué de presse
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Sebastiano Maccioni (105 ans) attribue le fait qu’il a eu une vie longue et heureuse aux liens sociaux solides qu’il a toujours maintenus au sein de sa communauté de Nuoro (Italie). Son mode de vie y est pour beaucoup : il s’alimente sainement, reste actif et, surtout, entretient son intellect par diverses activités, comme l’entretien de son potager et la lecture du journal. Sebastiano a toujours eu accès à l’essentiel : un emploi stable, une bonne alimentation, un logement sûr et de l’air pur. Sa vie est un cas d’école sur le fondement même du bien-être et de l’équité en santé, bien au-delà de la richesse matérielle.

Sebastiano est un exemple vivant du travail que le Bureau européen de l’investissement pour la santé et le développement (Bureau de Venise de l’OMS) effectue actuellement avec les pays, les régions et les villes. En 20 ans, le Bureau de Venise a produit de précieuses bases factuelles, des indicateurs et des recommandations sur les politiques à mener, pour aider les décideurs et les partenaires à mettre en place des solutions visant à faire reculer les inégalités et à assurer la bonne santé et la prospérité des populations.

La célébration de 2 décennies de travail en faveur de l’équité et du bien-être

À l’ouverture de la cérémonie du 20e anniversaire du Bureau, le 9 avril à Venise, Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe, a déclaré : « La meilleure façon de se rendre compte de la valeur et de l’impact de notre Bureau de Venise ces 20 dernières années est d’imaginer qu’il n’existe pas. Le Bureau de Venise est vraiment l’une des plus belles réalisations de l’OMS/Europe : un acteur dynamique et un allié des décideurs politiques qui s’efforcent de combattre les inégalités, du niveau local au niveau mondial. Un centre d’excellence qui rassemble les dirigeants et les experts de diverses disciplines autour de ce but commun. » 

« La lutte contre les inégalités pour atteindre l’objectif de ne laisser personne de côté est intimement liée à l’objectif de notre institution », déclare Giovanni Leonardi, responsable du département Une seule santé et Relations internationales du ministère de la Santé (Italie). « L’Italie assure actuellement la présidence du G7, dont l’une des priorités est la prévention tout au long de la vie et le vieillissement en bonne santé. »

« L’Italie ne se contente pas d’être le pays hôte : il s’agit d’une collaboration dans le cadre de laquelle, ensemble, nous définissons l’avenir de la santé et du développement », déclare le docteur Natasha Azzopardi-Muscat, directrice de la division Politiques et systèmes de santé des pays de l’OMS/Europe. « Grâce aux travaux du Bureau de Venise de l’OMS, nous aidons 12 des plus petits pays de la Région européenne de l’OMS à faire face à leurs problématiques de santé spécifiques et à améliorer le niveau de bien-être de leur population ; nous renforçons les capacités de 41 autorités régionales, ce qui permet de mettre en œuvre des initiatives efficaces pour la santé au niveau local. Et notre Bureau de Venise a aussi, entre autres, formé 2 000 professionnels de santé à la prévention et à la lutte contre la violence sexiste au sein des systèmes de soins de santé, favorisant ainsi la création d’environnements plus sûrs pour tous. »

Les leçons de vie des centenaires

Le Bureau de Venise de l’OMS montre la voie à suivre dans le monde entier, en étroite collaboration – ou collaborazione – avec son pays d’accueil, l’Italie. Il produit des bases factuelles et des outils permettant de prendre des décisions que les pays peuvent utiliser pour investir dans la santé, l’équité et des sociétés mieux portantes, ce qui est essentiel pour favoriser la cohésion et la sécurité des communautés, et pour permettre aux populations de vivre dans la dignité et de s’épanouir, quel que soit leur âge.

Quand on lui demande le secret de sa longévité, Sebastiano est très clair : « Je suis très âgé, mais pas vieux. Je ne me sens pas vieux. Et la meilleure chose dans ma vie, c’est que j’ai toujours vécu avec ma famille », dit-il. « Le conseil que je donne à mon petit-fils est de trouver quelque chose qui le tienne toujours occupé. »

Investir dans la santé tout au long de la vie devrait être considéré comme un investissement économique progressiste, souligne Manuela Lanzarin, conseillère pour les services sociaux de la région de Vénétie. Une population en bonne santé contribue à l’augmentation de la productivité et à la réduction des coûts des soins de santé et des charges qui pèsent sur nos systèmes de santé.

Selon Simone Venturini, conseiller municipal pour la cohésion sociale, le tourisme et le développement économique à Venise, les villes jouent un rôle crucial en veillant à ce que tous les secteurs s’associent à la lutte contre les inégalités, et pas seulement le secteur des soins de santé. Lorsque la santé et le bien-être sont pris en compte dans toutes les politiques, on obtient un modèle communautaire durable.

« Le Bureau de Venise œuvre pour une collaboration innovante entre les divers pays et villes, en travaillant avec les ministères de la Santé, des Affaires économiques, des Finances et des Affaires sociales », explique Christine Brown, cheffe du Bureau de Venise. « Ensemble, nous nous attaquons à des problématiques prioritaires, telles que l’exclusion sociale, le vieillissement des populations, la solitude et la santé mentale, ainsi que les inégalités entre zones urbaines et zones rurales. Il est primordial d’investir dans des solutions qui favoriseront la santé et la prospérité de sociétés dans lesquelles tous peuvent s’épanouir et prospérer. »

Investir dans le bien-être 

Imprimer un nouveau cap à nos sociétés dans un contexte de polarisation politique et sociétale, avec une marge de manœuvre budgétaire étroite, est un défi pour l’ensemble de la Région. Ce défi se pose plus particulièrement en Asie centrale et dans les Balkans occidentaux, où de nombreuses personnes en âge de travailler émigrent, laissant souvent derrière elles les plus vulnérables. 

Dans le cadre des célébrations du Bureau de Venise a été organisée la deuxième réunion de l’initiative « Finding Common Ground » [Trouver un terrain d’entente], coordonnée par l’OMS/Europe. Cette initiative réunit des représentants des secteurs de la santé publique, de l’économie et de la finance, ainsi que des banques centrales. Ce dialogue intersectoriel a pour point de départ le récent Forum régional européen de haut niveau de l’OMS sur la santé dans l’économie du bien-être et la Commission paneuropéenne de la santé et du développement durable.

L’initiative vise à créer de nouveaux outils de modélisation pour les banques centrales et les ministères des Finances, afin d’orienter les politiques fiscales et économiques dans le sens d’une plus grande équité en matière de santé et d’un bien-être général. Elle met aussi en évidence les avantages indirects procurés par la santé et l’équité, en vue d’une stabilité budgétaire et d’une prospérité économique. 

« Cette réunion nous a permis d’examiner de plus près les opportunités en matière de santé mentale des jeunes, tout en abordant l’aspect capital du vieillissement en bonne santé », explique Christine Brown, cheffe du Bureau de Venise. « Le fait de concevoir des projets communs dans les domaines de la santé, de la finance, de l’économie et des banques centrales nous permettra de renforcer la coopération intersectorielle bien nécessaire et d’inciter les pays à élaborer des modes de collaboration. »

Les débats qui ont eu lieu lors de la célébration du 20e anniversaire du Bureau de Venise seront un point d’appui utile pour le Forum international sur l’économie du bien-être, qui se tiendra en Islande en juin, ainsi que pour les ambitions de l’Italie, dont l’une des priorités, pour la présidence du G7, est d’investir dans une démarche « parcours de vie » pour un vieillissement en bonne santé. 

Le Bureau de Venise poursuit également ses travaux en matière de politiques et de sensibilisation en organisant un événement parallèle au Sommet de l’avenir de l’Assemblée générale des Nations Unies, qui se tiendra à New York (États-Unis d’Amérique) en septembre.