La pandémie de COVID-19 a montré, comme jamais auparavant peut-être, l’importance de la communication sur les risques et de la mobilisation des communautés pour la préparation et l’intervention face aux situations d’urgence. La communication sur les risques liés au virus s’est révélée essentielle pour que la population puisse prendre des décisions éclairées et adopter des mesures afin de se protéger et de protéger autrui ; elle a donc contribué à réduire l’impact de la pandémie sur les systèmes de santé et les économies.
La participation des communautés à la lutte contre la COVID-19, qui les a amenées à mieux accepter et adopter les vaccins et les autres mesures de protection, a également contribué à renforcer la confiance envers les autorités.
Le succès des mesures de lutte contre les situations d’urgence sanitaire dépend donc fortement de l’efficacité de la communication sur les risques et de la mobilisation des communautés. Tel a été le point de départ du premier atelier européen sur les leçons qui, dans le domaine de la communication sur les risques et de la mobilisation des communautés, ont été tirées de la lutte contre la COVID-19. Cet événement a rassemblé 25 participants des Balkans occidentaux et de la République de Moldova à Tirana (Albanie).
Faisant le point sur les leçons apprises dans toute la Région européenne de l’OMS ainsi qu’au sein de différents pays, les participants ont formulé des suggestions pour leur sous-région, afin d’améliorer, à l’avenir, l’efficacité de la communication sur les risques et de la mobilisation des communautés.
Cet atelier est arrivé à point nommé, car la stagnation des taux de vaccination dans les Balkans occidentaux montre qu’il est nécessaire de veiller dès maintenant à l’efficacité de la communication sur les risques et de la mobilisation des communautés, afin d’encourager le recours au vaccin en prévision d’une probable recrudescence des cas de COVID-19 à l’automne.
Citations des principaux orateurs
Dans son discours aux participants à l’atelier, le docteur Mira Rakacolli, vice-ministre albanaise de la Santé et de la Protection sociale, a souligné : « Communiquer sur les risques n’est pas toujours facile, surtout lorsque les données scientifiques, en toile de fond, sont complexes et en constante évolution ». « Plus que toute situation d’urgence antérieure », a-t-elle ajouté, « cette pandémie a montré que les autorités sanitaires ont besoin de la confiance et du soutien des communautés qu’elles servent pour pouvoir enrayer une épidémie. »
Le docteur Rakacolli a fait remarquer que les leçons à retenir et les mesures proposées pour la sous-région seront extrêmement importantes : « La haute qualité de la communication sur les risques et de la mobilisation des communautés par les autorités de santé sera essentielle pour obtenir leur confiance et leur soutien. »
Mme Geraldine McWeeney, représentante de l’OMS en Albanie, a ajouté que l’apprentissage mutuel et le partenariat qui résultent de la communication sur les risques et de la mobilisation des communautés peuvent profiter à toute la Région : « Cet atelier technique, et d’autres comme lui, permettent de mutualiser le savoir et l’expertise, de cerner les difficultés communes, et débouchent ensuite sur une intervention unie, avec le soutien de l’OMS et des partenaires internationaux – ce qui a pour résultat d’améliorer la santé de toutes nos communautés. »
Le docteur Abebayehu Assefa Mengistu, coordinateur du Centre de l’OMS pour les situations d’urgence sanitaire dans les Balkans, a fait observer que toutes nos stratégies clés pour la lutte contre les maladies, depuis la recherche des cas et des contacts jusqu’aux mesures préventives telles que les masques, la distanciation et la vaccination, sont tributaires de la confiance et du soutien des communautés locales. « Le moment est venu de faire le point sur les immenses enseignements tirés de la COVID-19 et de ne pas les laisser nous échapper, mais au contraire de les mettre à profit pour renforcer les systèmes de santé en vue des futures épidémies et situations d’urgence. »
Mme Cristiana Salvi, conseillère pour la communication sur les risques et la mobilisation des communautés à l’OMS/Europe, a expliqué : « Par cette réunion, nous voulions élever la communication sur les risques et la mobilisation des communautés au rang d’interventions fondamentales de la santé publique dans le cadre de la réaction aux flambées épidémiques et aux situations d’urgence sanitaire. Le secteur de la santé peut se montrer à la hauteur de cette tâche en mettant en place les structures, les systèmes et les compétences adéquats pour pouvoir faire face à la prochaine situation d’urgence. »
« Les leçons répertoriées au cours de cet atelier », a ajouté Mme Salvi, « seront pertinentes non seulement pour la région des Balkans occidentaux, mais aussi pour toute personne travaillant en situation d’urgence sanitaire, en Europe et dans le monde. »
« Cette pandémie et des situations d’urgence sanitaire antérieures ont permis d’accumuler un nombre toujours plus grand de données probantes dans le domaine des sciences sociales, concernant les facteurs qui influencent la décision d’accepter ou de rejeter les conseils sur la manière de se protéger », a déclaré le docteur Audra Diers-Lawson, professeure associée au Kristiania University College (Norvège) et rédactrice en chef du Journal of International Crisis and Risk Communication Research. « Les bases factuelles indiquent qu’il y a 3 facteurs clés : si la personne croit ou non que le risque est à la fois imminent et grave, si elle pense ou non que l’institution qui donne le conseil est compétente sur le plan technique, et si elle fait confiance ou non à l’institution qui donne le conseil. »
« Pour pouvoir formuler une bonne stratégie de communication, il est fondamental de relever et d’analyser les opinions des communautés quant au risque encouru et quant aux institutions », a poursuivi le docteur Diers-Lawson. « Le point délicat est de savoir comment le faire de manière suffisamment rapide et pratique pour fournir des bases factuelles qui permettront aux équipes d’intervention sanitaire d’agir. »
Lors de l’atelier, la nécessité d’une coopération, d’une collaboration et d’un partage d’informations à l’échelle intersectorielle a été soulignée, et l’on a montré comment l’échange sous-régional et régional des meilleures pratiques et des enseignements tirés de la pandémie de COVID-19 peut contribuer à renforcer les capacités des pays en matière de communication sur les risques et de mobilisation des communautés avant, pendant et après les situations d’urgence de santé publique.
Les suggestions visant l’amélioration de ces capacités, formulées à l’issue de l’atelier, comprendront des mesures à prendre par les États membres de la Région européenne et par l’OMS elle-même. Par ailleurs, les participants à l’atelier conseilleront à leurs autorités sanitaires d’appliquer ces recommandations lorsqu’elles élaboreront, pour le pays ou pour une zone précise, des plans d’action en matière de communication sur les risques et de mobilisation des communautés.
L’OMS est déterminée à maintenir son soutien aux pays pour mettre en application ces recommandations, qui sont en cohérence avec la Feuille de route pour la santé et le bien-être dans les Balkans occidentaux 2021-2025 et le Programme de travail européen 2020-2025 – « Une unité d’action pour une meilleure santé en Europe ».