Le Rapport de situation 2022 sur la mise en œuvre du Code international de commercialisation des substituts du lait maternel, qui vient d’être publié, met en avant l’absence d’une législation solide en vue de contrer le marketing non éthique de ces produits dans la Région européenne de l’OMS.
Marketing non éthique et allaitement maternel sain
Selon le rapport, l’industrie des substituts du lait maternel a recours à des pratiques de marketing contraires à l’éthique, voire agressives, afin de promouvoir ses produits dans le monde entier.
« La tactique est la même dans tous les pays : elle joue sur l’anxiété liée à l’alimentation de nos bébés et présente le lait maternisé comme une meilleure alternative au lait maternel. Mais la vérité est que l’allaitement maternel exclusif est le moyen le plus sain de nourrir un bébé pendant les 6 premiers mois de sa vie », a déclaré le docteur Kremlin Wickramasinghe, chef par intérim du Bureau européen de l’OMS pour la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles (Bureau pour les MNT).
L’allaitement maternel assure non seulement les meilleures conditions de croissance et de développement, mais il réduit également les risques d’obésité et de maladies non transmissibles chez l’enfant au stade ultérieur de son existence.
Afin de protéger la santé des enfants, les pays de la Région européenne peuvent prendre de nouvelles mesures dans la mise en œuvre du Code international de commercialisation des substituts du lait maternel et des résolutions adoptées par la suite par l’Assemblée mondiale de la santé à ce sujet (collectivement appelées « le Code »).
Les mères et les enfants de la Région ont besoin d’une meilleure protection
Selon le rapport, une majorité de pays d’Europe et d’Asie centrale disposent d’une législation interdisant au moins certaines formes de promotion.
Or, il reste encore beaucoup à faire. La plupart des pays mentionnés présentent encore des lacunes importantes dans leur législation, et sont vulnérables au marketing non éthique des substituts du lait maternel. Seuls 10 des 53 pays d’Europe et d’Asie centrale ont pris des mesures visant clairement l’ensemble des substituts du lait maternel.
« De nombreux pays ne disposent pas d’un cadre juridique capable de prévenir les conflits d’intérêts, et certains ne sont même pas protégés contre les formes les plus évidentes de promotion, notamment la publicité numérique pour les préparations pour nourrissons », a ajouté le docteur Wickramasinghe. « Si les États membres veulent mieux protéger la santé de la prochaine génération, ils doivent adopter les mesures décrites dans le Code. »
Cours de formation sur l’initiative Hôpitaux amis des bébés
Afin de mettre en évidence les conclusions et les recommandations du rapport visant particulièrement la Région européenne, le Bureau pour les MNT a organisé le 31 mai un événement de lancement en ligne avec les principaux intervenants et décideurs de la Région.
En outre, le Bureau pour les MNT organisera en juin un cours de 3 semaines sur l’initiative Hôpitaux amis des bébés. Ce cours de formation des formateurs est conçu afin d’aider tous les personnels de santé s’occupant des femmes et des enfants, et de leur permettre d’acquérir les compétences nécessaires pour qu’ils puissent jouer un rôle clé dans l’établissement et le maintien de l’allaitement maternel durant la période postnatale et au-delà.
La formation constitue aussi une tribune qui permet aux pays d’échanger leurs données d’expérience et de poser des questions à plusieurs experts.