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Nouveaux outils de l’OMS pour soutenir l’action contre les maladies non transmissibles et le changement climatique

11 décembre 2023
Communiqué de presse
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Chaque année, 11 millions de décès dans le monde sont dus à une alimentation peu équilibrée, et nos systèmes alimentaires contribuent à l’un des facteurs de risque des maladies non transmissibles qui menace à la fois notre bien-être et la santé de la planète. Lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques de 2023 (COP28), l’OMS/Europe a présenté les premières conclusions du rapport d’une réunion d’experts sur les maladies non transmissibles et le changement climatique qui analyse les priorités et les actions multisectorielles pour répondre efficacement aux principales préoccupations sanitaires et environnementales. 

Les maladies non transmissibles (notamment les maladies cardiovasculaires, le diabète, les maladies respiratoires chroniques et le cancer) sont responsables de plus de 90 % des décès dans la Région européenne de l’OMS. Elles sont étroitement liées à des facteurs de risque tels qu’une alimentation nocive pour la santé, l’inactivité physique, la consommation de tabac et d’alcool, ainsi que la pollution de l’air.

« Le changement climatique présente des risques de maladies non transmissibles de diverses manières. Par exemple, une part importante des maladies cardiovasculaires et respiratoires, dont le cancer du poumon, est imputable à l’exposition à la pollution de l’air ambiant, dont on estime qu’elle est à l’origine de près de 570 000 décès prématurés par an dans la seule Région européenne. Comme le changement climatique amplifie l’impact de la pollution de l’air sur la santé, les politiques qui atténuent le changement climatique tout en réduisant la pollution de l’air peuvent avoir des effets bénéfiques importants sur les maladies non transmissibles et sur le climat », a expliqué le docteur Francesca Racioppi, cheffe du Centre européen de l’environnement et de la santé de l’OMS. 

« Nous pouvons concevoir des actions favorisant à la fois la santé humaine et la santé de la planète. Notre rapport aide à recenser les politiques bénéfiques et efficaces qui établissent un lien entre la cause de mortalité la plus fréquente en Europe, les maladies non transmissibles, et le changement climatique », a ajouté le docteur Gauden Galea, conseiller stratégique du directeur régional, Initiative spéciale sur les maladies non transmissibles et l’innovation, OMS/Europe.

Adopter une meilleure alimentation, pratiquer de l’activité physique et développer les connaissances

Le rapport s’appuie sur une réunion d’experts organisée par l’OMS/Europe à Bonn (Allemagne) les 1er et 2 décembre 2022, et examine plusieurs concepts susceptibles à la fois de limiter l’impact du changement climatique et d’améliorer notre santé.

Parmi les politiques les plus efficaces mises en avant dans le rapport, il convient de mentionner les suivantes :
  • l’adoption d’approches réglementaires pour améliorer les régimes alimentaires ;
  • le renforcement des capacités de protection de la santé en cas d’urgences liées au changement climatique, telles que les phénomènes météorologiques extrêmes comme les vagues de chaleur ou les incendies de forêt ;
  • les investissements dans la planification des transports qui augmentent l’activité physique quotidienne tout en réduisant les déplacements en véhicules motorisés privés.

Instaurer des systèmes alimentaires sains et durables

Certaines conclusions du rapport ont été présentées lors de l’événement de la COP28 intitulé « Une alimentation saine et durable pour prendre soin de la population et de la planète », et reconnaissent l’impact considérable de nos systèmes alimentaires sur la santé et l’environnement. 

Les aliments riches en sel, en sucres ajoutés et en acides gras trans peuvent nuire à notre santé et entraîner une mortalité prématurée. En même temps, la production alimentaire peut contribuer à la pollution des sols, aux émissions de gaz à effet de serre et aux déchets d’emballage. 

Outil d’évaluation de l’impact de l’alimentation : transformer les données en actions

L’outil d’évaluation de l’impact de l’alimentation constitue l’un des derniers instruments de l’OMS/Europe. Il doit orienter les responsables politiques, les chercheurs et les praticiens de la Région européenne de l’OMS qui cherchent à améliorer l’impact des régimes alimentaires nationaux sur la santé des populations et de la planète.

« L’instauration de systèmes alimentaires plus sains et plus durables est l’un des moyens les plus efficaces d’améliorer la santé des populations et de réduire l’impact environnemental. Afin d’aider les États membres à atteindre cet objectif, l’Initiative spéciale sur les maladies non transmissibles et l’innovation de l’OMS/Europe a récemment lancé l’outil d’évaluation de l’impact de l’alimentation pour que les décideurs puissent choisir les meilleures mesures fondées sur des données probantes et axées sur les pays », a expliqué le docteur Kremlin Wickramasinghe, conseiller régional de l’OMS/Europe pour la nutrition, l’activité physique et l’obésité.

S’appuyant sur les toutes dernières bases de données statistiques de qualité, l’outil d’évaluation de l’impact de l’alimentation examine les indicateurs de santé, comme les décès prématurés évitables et les facteurs de risque des principales maladies, ainsi que les analyses environnementales, couvrant les émissions de gaz à effet de serre, les terres cultivées et l’utilisation de l’eau douce, pour chaque scénario d’alimentation.

Cet outil est à la disposition de tous et peut aider les États membres de la Région européenne de l’OMS et d’autres pays à édifier un monde plus sain pour les générations futures.