WHO/Marta Soszynska
© Photo

L’OMS travaille jour et nuit pour maintenir ouvertes les chaînes d’approvisionnement en fournitures médicales et préserver le système de santé ukrainien

13 mars 2022
Communiqué de presse
Reading time:

Depuis le début de l’offensive militaire russe en Ukraine le 24 février, l’OMS travaille jour et nuit pour assurer un flux constant de fournitures sanitaires afin que les pays voisins disposent des infrastructures et des compétences nécessaires pour répondre aux besoins urgents des réfugiés, et d’aider le système de santé ukrainien à répondre aux besoins sanitaires immédiats des personnes sur le territoire ukrainien.

Coordonner l’aide sanitaire humanitaire pour les personnes dans le besoin

On estime actuellement à 18 millions le nombre de personnes touchées en Ukraine, dont 6,7 millions sont déplacées à l’intérieur du pays. Près de 3 millions de personnes ont fui l’Ukraine. Les chaînes d’approvisionnement ont été gravement perturbées. De nombreux distributeurs ne sont pas opérationnels, certains stocks sont inaccessibles en raison d’opérations militaires, les réserves de médicaments s’épuisent et les hôpitaux ont du mal à dispenser des soins aux malades et aux blessés.

L’OMS coordonne avec ses partenaires l’apport de l’aide sanitaire humanitaire, tant sur le territoire ukrainien qu’aux frontières du pays, et fournit un soutien technique et du personnel d’appoint. L’OMS apporte son soutien en Ukraine par l’intermédiaire du bureau de pays, du Bureau régional de l’Europe à Copenhague (Danemark), ainsi que de son Siège à Genève (Suisse).

Livraison de fournitures médicales indispensables

En tant qu’agence cheffe de file du groupe de responsabilité sectorielle Santé, l’OMS collabore avec ses partenaires pour pallier les pénuries d’équipements et de médicaments indispensables, tels que l’oxygène et l’insuline, les fournitures chirurgicales, les anesthésiques et les kits de transfusion pour collecter, tester et transfuser le sang en toute sécurité. Des générateurs d’oxygène, des générateurs pour maintenir l’alimentation électrique dans les établissements de santé touchés, des défibrillateurs, des moniteurs, des médicaments d’anesthésie, des sels de réhydratation, des gazes et des bandages font partie des fournitures médicales que l’OMS et ses partenaires expédient en Ukraine pour sauver des vies et maintenir les services de santé en activité.

  • Le 5 mars, environ 600 doses d’anatoxine tétanique sont arrivées à Kiev et 36 tonnes de fournitures médicales vitales à Lviv, d’où elles sont distribuées aux établissements de santé du pays.
  • Le 8 mars, l’OMS a livré 10 tonnes de kits de traumatologie et de chirurgie d’urgence à Kiev pour être distribués dans les entrepôts de 7 régions, à savoir Kiev, Poltava, Dnipropetrovsk, Odessa, Zaporijjia, Jytomyr et Tcherkassy.
  • Du 9 au 11 mars, 9 cargaisons de 10 tonnes chacune ont été expédiées à Kharkiv via Poltava ; à Soumy via Poltava ; à Dnipro ; à Kherson via Dnipro ; à Marioupol via Dnipro ; à Mykolaiv ; à Jytomyr ; à Zaporijjia ; et à Tcherkassy. Chaque envoi permet de soigner 150 patients souffrant de traumatismes et 15 000 patients nécessitant des soins de santé primaires pendant 3 mois.
  • Le 12 mars, 2 ventilateurs ont été livrés à des hôpitaux de Kiev, et 14 tonnes ou 52 mètres cubes de kits de traumatologie et de médicaments essentiels pour les soins de santé primaires sont arrivés à Lviv.

L’OMS est en dialogue constant avec les autorités ukrainiennes. Toutes les fournitures sont distribuées en étroite coordination avec le ministère de la Santé, sur la base des évaluations des besoins essentiels de l’OMS, des risques pour la santé publique, des évaluations des services et des capacités logistiques. Un flux constant de fournitures médicales sera assuré ces prochains jours et ces prochaines semaines dans le cadre d’un effort visant à garantir l’accès de la population aux médicaments et aux soins médicaux essentiels.

Intensification de la surveillance des risques et des maladies

Afin de soutenir les opérations en Ukraine et à destination de l’Ukraine, il est actuellement procédé à la mise en place d’un centre d’appui de l’OMS en Pologne. L’Organisation a également intensifié la surveillance et la diffusion d’informations sanitaires pour détecter les flambées épidémiques et intervenir rapidement, ainsi que pour mieux comprendre les besoins, les menaces et la disponibilité des services de santé.

L’OMS et ses partenaires ont mis à jour l’analyse de la situation de santé publique pour l’Ukraine qui couvre les besoins de santé de la population ainsi que les menaces sanitaires. L’OMS et le groupe de responsabilité sectorielle Santé ont également lancé l’outil de cartographie 3W (Who/What/Where), qui montre qui fait quoi et où. Des activités de surveillance des événements sont également en cours pour divers risques potentiels, notamment par le biais de l’initiative EIOS (Epidemic Intelligence from Open Sources).

Signaler et condamner les attaques contre les structures médicales

Le mandat de l’OMS pour la surveillance des attaques contre les structures médicales se fonde sur la résolution WHA65.20 de l’Assemblée mondiale de la santé adoptée en 2012 dans laquelle il est demandé à l’OMS de jouer un rôle de chef de file mondial dans la collecte et la diffusion de données sur les attaques contre les structures médicales. L’OMS a mis en place l’Initiative sur les attaques contre les structures médicales afin de collecter systématiquement des éléments de preuve sur les attaques, de plaider pour que l’on mette fin à ces attaques, et de promouvoir les meilleures pratiques pour préserver les soins de santé des attaques. Nous rendons compte de la situation via le Système de surveillance des attaques contre les structures médicales.

Au 12 mars, l’OMS avait vérifié un total de 31 attaques contre des structures médicales menées entre le 24 février et le 11 mars 2022, faisant 12 morts et 34 blessés, 8 des personnes blessées et 2 des personnes tuées étant d’ailleurs des personnels de santé. D’autres attaques sont en cours de vérification.

L’OMS condamne fermement les actes de violence contre les structures médicales qui, à chaque fois, privent les populations de services vitaux. Les attaques contre les structures médicales constituent des violations du droit humanitaire international et des droits humains.