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Ajuster le financement de la santé pour les personnes fuyant un conflit : l’OMS publie de nouvelles recommandations pour les pays d’Europe

13 avril 2022
Communiqué de presse
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L’OMS a publié de nouvelles recommandations sur la manière dont les pays d’accueil peuvent ajuster le financement de la santé afin de répondre aux besoins des personnes fuyant un conflit. 

Depuis le début de l'offensive militaire russe en Ukraine, le 24 février 2022, plus de 4,5 millions de personnes ont fui l'Ukraine pour trouver refuge dans les pays voisins. Bien que ces pays aient réagi rapidement, l'arrivée soudaine d'un grand nombre de personnes a sollicité à l’extrême leur système de santé, déjà mis à rude épreuve par la pandémie actuelle de COVID-19.

De nouvelles lignes directrices sur les politiques à mener, élaborées par le Bureau de l’OMS pour le financement des systèmes de santé à Barcelone, décrivent à présent des mesures de financement de la santé pour que les pays s'assurent que les réfugiés arrivants puissent avoir accès à toute une série de services de santé rapidement et sans entraves financières ou administratives. 

Lever les obstacles à la communication

Lorsque des personnes fuient un conflit ou d'autres catastrophes humanitaires, elles doivent avoir accès à tout un éventail de services de santé et de médicaments. Les pays d’accueil peuvent veiller à ce que ces services soient dispensés à tous de plusieurs manières. 

Les nouvelles recommandations de l'OMS encouragent les pays à supprimer l’ensemble des barrières administratives et obstacles à la communication pour les réfugiés arrivants. 

Les centres d'accueil qui proposent des examens de santé obligatoires ou facultatifs sont souvent les premiers endroits où les nouveaux arrivants peuvent obtenir des informations sur le système de santé local et s'assurer un accès aux services de santé. Beaucoup de pays de la Région européenne de l’OMS, dont l’Autriche, l’Estonie, la Finlande, la Hongrie, l’Italie, la Lituanie, la Norvège, la République de Moldova, la Roumanie et la Tchéquie, procèdent à des examens de santé dans les centres d’accueil. 

Mais beaucoup de personnes fuyant la guerre en Ukraine sont hébergées dans des foyers ou des logements privés. L'OMS/Europe encourage les pays à mettre en place des lignes d'assistance téléphonique pour aider, dans tous les contextes possibles, les personnes qui recherchent des informations et des conseils en matière de santé. 

Élargir la couverture de santé

Les obstacles financiers et administratifs sont souvent un fardeau pour les réfugiés arrivants. L'OMS/Europe encourage les pays à éliminer ou à simplifier les règles administratives afin que les réfugiés puissent accéder rapidement à tous les services de santé, y compris pour les médicaments. Il s’agit notamment de prendre les mesures nécessaires pour éviter les paiements informels. 

Plusieurs pays d'Europe n'accordent aux réfugiés et aux demandeurs d'asile qu'un droit limité aux services de santé financés par l'État. Les pays devraient envisager d'étendre ce droit aux personnes fuyant un conflit et veiller à ce que le processus d'obtention et de maintien de la couverture soit simple et rapide. 

Un soutien au revenu peut également être envisagé pour les réfugiés, afin de s’assurer qu'ils peuvent couvrir leurs besoins de base et les coûts indirects liés à la recherche de soins de santé, tels que le transport. 

Les régimes d'assurance maladie de certains pays n’incluent pas nécessairement tous les services requis pour répondre aux besoins de santé de personnes fuyant un conflit ; il s'agit notamment de besoins accrus de services spécifiques de santé mentale, d’aide linguistique et de soutien à la communication. 

Le cas échéant, des ajustements devraient être introduits rapidement, notamment l’ajout de services tels qu’une vaccination gratuite contre la COVID-19, des soins pour patients cancéreux, des conseils ou un soutien psychologique, des services d’interprétation et des soins dentaires essentiels. 

Libérer des fonds supplémentaires 

L'OMS/Europe constate que la fourniture de soins de santé aux réfugiés aura un impact important sur les budgets de santé des pays d'accueil. 

L'affectation de fonds publics supplémentaires pour répondre aux besoins accrus en matière de santé peut contribuer à alléger cette pression. L’augmentation du financement extérieur, surtout pour les pays à revenu intermédiaire et ceux qui accueillent un plus grand nombre de réfugiés, permettrait que l'aide soit dispensée plus efficacement. La mise en place rapide de moyens permettant le suivi et la notification des dépenses de santé des personnes fuyant un conflit peut aider à mesurer l'impact sur les budgets de santé.

Bien que les nouvelles recommandations de l'OMS aient été rapidement élaborées en réponse à la crise ukrainienne actuelle, ces outils stratégiques s'appliquent à tous les pays d'Europe et d'Asie centrale qui accueillent des réfugiés fuyant un conflit, quel que soit leur pays d'origine. 

Lorsque des personnes sont obligées de fuir leur foyer à cause de la violence, elles emportent avec elles leurs besoins en matière de santé. L'OMS/Europe encourage tous les pays à continuer de fournir la gamme complète des services de santé à toutes les personnes qui franchissent leurs frontières, qu'elles soient demandeuses d’une protection temporaire, cherchent un asile ou soient enregistrées comme réfugiés. 

L'OMS/Europe continuera à apporter un soutien technique aux pays pour répondre aux situations d’urgence sanitaire et réduire au minimum les perturbations dans la prestation des services de soins de santé essentiels.

Pour en savoir plus sur la réaction de l'OMS à la situation d'urgence humanitaire en Ukraine, consultez la section « Situation d’urgence en Ukraine » du site Web de l'OMS/Europe