Le célèbre restaurant « Zerno » de Bichkek (Kirghizistan) est généralement rempli de clients du coin dont des familles qui viennent déguster sa délicieuse cuisine et ses boissons sans alcool. Or, le 2 novembre, il a attiré 15 journalistes locaux et plus de 600 participants en ligne lors d’une masterclass culinaire exceptionnelle, porteuse d’un message essentiel.
Ce cours de cuisine s’inscrivait dans le cadre d’une campagne nationale d’information visant à promouvoir l’adoption de modes de vie plus sains et à sensibiliser la population aux dangers d’une consommation excessive de sel. Le docteur Liviu Vedrasco, représentant de l’OMS au Kirghizistan, et Bybyjan Arykbaeva, vice-ministre kirghize de la Santé, ont tous deux fait équipe avec le chef Akbar dans la cuisine du restaurant. Les participants ont préparé des plats succulents en utilisant uniquement des ingrédients traditionnels et courants, démontrant que la richesse des saveurs ne dépend pas du sel.
Ouvrant ainsi les portes de l’univers de l’art culinaire à faible teneur en sel, le chef Akbar a montré aux invités comment préparer habilement des salades et un délicieux plat de poulet local à l’aide de simples ingrédients tels que des tomates, des concombres, du fromage, de l’huile d’olive et des oignons, ainsi que des herbes et des épices.
Une cuisine créative pour une meilleure santé
La campagne nationale d’information sur la réduction de la consommation de sel s’est déroulée du 30 octobre au 6 novembre en vue de mettre en avant tous les bénéfices sanitaires d’une consommation réduite de sel. Selon les recommandations de l’OMS, cette dernière ne doit d’ailleurs pas dépasser 5 grammes par jour, soit l’équivalent d’une cuillère à café.
« Nous devons prendre conscience qu’en changeant nos habitudes alimentaires, nous pouvons améliorer notre qualité de vie et notre santé. Prenons soin de nous-mêmes et de nos proches en faisant le bon choix en faveur d’une alimentation saine, pleine de goût et riche en nutriments », a déclaré la vice-ministre Arykbaeva.
La touche créative et peu salée du chef a été appréciée par les participants, et beaucoup ont exprimé leur surprise devant le résultat final savoureux, malgré l’utilisation minimale de sel.
« Aujourd’hui, nous avons montré comment la créativité culinaire permet de réduire la teneur en sel de nos aliments par l’utilisation de produits ordinaires. La réduction de la teneur en sel ne signifie pas une perte de saveur, mais au contraire, cela vous aidera à rester en bonne santé et à vous déshabituer du sel », a expliqué le docteur Vedrasco.
Selon l’un des journalistes participants, la cuisine traditionnelle kirghize est plus populaire que jamais chez les Kirghizes et, comme partie intégrante de la culture kirghize, elle est de plus en plus appréciée. Des journalistes assistant à la masterclass culinaire ont rédigé plusieurs articles sur les conseils et astuces pour préparer des plats en utilisant moins de sel et plus d’ingrédients traditionnels.
La cuisine kirghize est présente dans les événements sociaux traditionnels au cours desquels les invités se voient servir des plats spéciaux cuits au four ou bouillis, à base de viande et de pâte. La popularité de la cuisine traditionnelle kirghize a également augmenté en raison du développement du tourisme dans le pays qui attire les visiteurs étrangers dans les restaurants locaux.
Le sel, un facteur de morbidité
Au Kirghizistan, plus de 80 % des décès et des problèmes de santé sont dus à des maladies non transmissibles telles que le cancer, les maladies respiratoires chroniques et les maladies du système cardiovasculaire. Le principal facteur qui contribue au développement des maladies cardiovasculaires dans le pays est la forte consommation de sel.
Selon les statistiques nationales, les maladies non transmissibles font chaque année 28 842 victimes (83 % de la mortalité totale) au Kirghizistan. En 2021, le fardeau total des 4 principaux groupes de maladies non transmissibles pour l’économie kirghize s’élevait à 29,8 milliards de KGS (soms kirghizes), soit l’équivalent de 4 % du produit intérieur brut (PIB) pour la même année. Les maladies cardiovasculaires se sont avérées parmi les plus coûteuses des 4 principales maladies non transmissibles en termes de mortalité prématurée, représentant 11,1 milliards de KGS.