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Inês Mália Sarmento exige l’inclusion et le leadership des jeunes dans les systèmes de santé mentale.
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Les jeunes exigent participation et changement lors de la toute première Semaine de la santé mentale à Athènes

16 novembre 2022
Communiqué de presse
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« Je me sens particulièrement privilégiée d’être ici, mais je ne devrais pas me sentir comme ça. Je devrais pouvoir me sentir à l’aise, et cela ne devrait pas être un privilège. Cela devrait être en fait la norme », a déclaré Inês Mália Sarmento, une jeune porte-parole de la santé mentale originaire du Portugal, dans son discours aux participants à la première journée de la Semaine de la santé mentale à Athènes (Grèce). 

La Semaine de la santé mentale, une initiative conjointe de l’OMS/Europe, par l’intermédiaire de son Bureau de la qualité des soins à Athènes, et du gouvernement grec, fait référence à une série d’événements spéciaux organisés sur 3 jours, du 3 au 5 novembre, afin de sensibiliser à la santé mentale des enfants et des jeunes en Grèce et dans la Région européenne de l’OMS. 

Inês faisait partie des plus de 200 jeunes défenseurs et utilisateurs de services qui se sont joints aux experts et aux responsables lors de l’événement afin d’exiger un partenariat égalitaire pour l’élaboration des politiques et des services de santé mentale, et d’instaurer des systèmes de santé mentale qui soient inclusifs et exempts de stigmatisation et de discrimination. 

Une plateforme ouverte pour la réforme des services de santé mentale

Organisée au centre culturel de la Fondation Stavros Niarchos à Athènes, la Semaine de la santé mentale a réuni des usagers des services de santé mentale et leur famille de nombreux pays européens, ainsi que des ministres grecs, des experts en santé mentale et des athlètes olympiques grecs, dans le cadre d’un atelier technique, d’une réunion de haut niveau et de nombreuses activités artistiques et culturelles.

Les attentes à l’égard de l’événement étaient élevées. « Cette série d’activités nous permettra d’examiner la situation actuelle de la santé mentale des enfants et des adolescents ainsi que la manière de garantir un accès universel aux services de santé mentale pour les jeunes en Europe », a expliqué Zoe Rapti, vice-ministre grecque de la Santé.

Parmi les activités artistiques et culturelles, il convient de mentionner des cours de yoga, un cours de voile, un marché où les usagers des services de santé mentale grecs ont pu vendre des produits alimentaires et des savons faits main, ainsi qu’un concert avec les musiciens locaux Monsieur Minimal et Andriana Babali et un set DJ de Pepper Fm. Le concert a été ouvert par le champion olympique Nikolaos Kaklamanakis et le champion paralympique Dimitris Karypidis.

Les objectifs de ces événements étaient d’accroître le bien-être et de sensibiliser à la stigmatisation des troubles de la santé mentale, laquelle a un impact considérable sur de nombreuses personnes dans la Région.

« Je me suis cachée de la société pendant 21 ans par honte que ma famille compte une personne atteinte de troubles mentaux en son sein. Il fallait que cela change. Personne, aucune famille, ne devrait se cacher à cause d’une maladie mentale », a déclaré Katerina Nomidou, une militante grecque de la santé mentale. 

Les dirigeants et les responsables reconnaissent de plus en plus la nécessité d’améliorer les systèmes de santé mentale, en particulier face aux crises, telles que la pandémie de COVID-19, la guerre en Ukraine et la crise du coût de la vie, qui « continuent d’exercer une pression supplémentaire sur la vie des populations et leur bien-être mental », a déclaré le docteur Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe, qui s’est joint à l’événement en direct le deuxième jour.

Les jeunes ont été particulièrement touchés, la prévalence mondiale de la dépression et des troubles anxieux ayant presque doublé depuis le début de la pandémie. Il est absolument nécessaire d’améliorer la qualité des services de santé mentale pour les enfants et les adolescents dans la Région en les rendant non seulement plus accessibles, mais aussi mieux adaptés aux besoins et aux préférences particuliers de ce groupe d’âge.

C’est pourquoi, ajoute le docteur Kluge, la Semaine de la santé mentale est importante et arrive à point nommé. « Conformément à notre Coalition paneuropéenne pour la santé mentale et à notre Programme de travail européen, et dans le prolongement du Sommet sur la santé mentale que nous avons organisé avec nos partenaires grecs en juillet 2021, cet événement s’inscrit dans le cadre d’une action continue visant à édifier un monde où les jeunes peuvent prospérer », a-t-il déclaré. « Pour les générations à venir. » 

Renforcer la participation des jeunes et l’importance de l’expérience vécue

Le premier jour des événements s’est principalement attelé à la poursuite des travaux de la Coalition paneuropéenne pour la santé mentale, notamment une séance consacrée aux jeunes en vue d’examiner comment l’on peut définir les services de santé mentale de qualité eu égard à leurs contextes particuliers.

Les jeunes n’ont pas hésité à faire remarquer qu’eux-mêmes et ceux souffrant de problèmes de santé mentale sont souvent laissés de côté dans ce débat. Si les personnes ayant une expérience vécue des troubles de la santé mentale participent de plus en plus à l’élaboration des services et des politiques de santé mentale, cette collaboration est rarement prolongée et n’est souvent pas indemnisée.

« Les expériences vécues devraient être au centre de tous les efforts. Si c’est sans nous, alors ce n’est pas pour nous », a déclaré Fatima Awil, spécialiste des politiques et des connaissances de Santé mentale Europe et compétente dans le domaine de la participation des jeunes.

« Nous sommes nos propres experts. Et nous faisons beaucoup. Je pense que les jeunes font énormément pour leur santé mentale, nous sommes plus conscients que toute autre génération, mais nous ne pouvons pas le faire seuls », a souligné Anna Bailey, chercheuse en doctorat et membre de la Coalition paneuropéenne pour la santé mentale.

L’OMS/Europe prend leurs paroles à cœur en s’efforçant d’accroître la participation des jeunes dans tous les domaines de la réforme du système de santé, et d’offrir des occasions aux jeunes de faire entendre leur voix, comme lors du Forum Youth4Health qui s’est tenu à Tirana (Albanie) en octobre dernier.

La Coalition paneuropéenne pour la santé mentale constitue une autre de ces occasions, et l’OMS/Europe encourage les jeunes à y adhérer. De nombreux jeunes ont déjà participé à la Semaine de la santé mentale, à la recherche d’un espace où leur voix aura un réel impact.

Pour rejoindre la Coalition paneuropéenne pour la santé mentale, veuillez nous contacter par courriel à EUROMHCoalition@who.int