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Le centre collaborateur de l’OMS à l’University College London remporte le prix de l’impact exceptionnel du Conseil de la recherche économique et sociale

18 janvier 2023
Communiqué de presse
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Au Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, le plus grand bailleur de fonds dans le domaine des sciences sociales, le Conseil de la recherche économique et sociale (ESRC), a décerné un prix de l’impact sociétal exceptionnel au Groupe de recherche biocomportementale sociale* de l’University College London (UCL) (Royaume-Uni), un centre collaborateur de l’OMS pour les arts et la santé.

Le prix récompense l’équipe pour l’impact phénoménal exercé par son étude sociale de la pandémie de COVID-19**. Cette initiative, dirigée par le docteur Daisy Fancourt, directrice du centre collaborateur de l’OMS et membre du Groupe consultatif technique de l’OMS/Europe sur l’observation des aspects comportementaux et culturels et du Groupe consultatif technique de l’OMS sur la santé mentale pendant la pandémie de COVID-19, a permis d’étudier la santé mentale et les comportements de 72 000 personnes pendant 2 ans au cours de la pandémie. Grâce à un suivi régulier et à plus de 400 entretiens, l’équipe a collecté 1,2 million de résultats d’enquêtes qui lui ont permis de produire des connaissances solides relatives à l’impact de la pandémie sur la vie quotidienne des populations.

« Je suis ravie que les efforts déployés par notre équipe, et bien sûr par nos 72 000 participants, aient été reconnus par l’ESRC », explique le docteur Fancourt. « C’est vraiment un privilège de pouvoir étudier en temps réel les effets psychologiques et sociaux de la pandémie et d’éclairer les politiques gouvernementales. Je suis fière de l’équipe et je tiens à la remercier, ainsi que nos participants et nos bailleurs de fonds, pour leur soutien. »

Les enquêtes ont mis par exemple en avant les divers impacts exercés par la pandémie sur les différents groupes de la population britannique, la prévalence des troubles de l’anxiété et de la dépression étant notamment plus importante chez les personnes issues de milieux socioéconomiques défavorisés, les femmes ainsi que les jeunes. L’équipe a également étudié les différences observées dans la population en termes de respect des restrictions sociales imposées par les pouvoirs publics au fil du temps. Elle a pu conclure que si, en général, le public suivait très largement ces restrictions, des facteurs comme la confiance dans les autorités jouaient de leur influence à cet égard.

L’intérêt particulier de l’équipe pour les arts et la santé l’a amenée à poser des questions spécifiques sur la participation à des activités artistiques. L’équipe a constaté que près d’un tiers des personnes interrogées s’adonnaient à davantage d’activités artistiques après le début du confinement car elles disposaient de davantage de temps pour s’y consacrer ainsi que d’un meilleur accès aux ressources artistiques numériques. Il est à noter que certaines de ces personnes souffrent de troubles mentaux ou d’un handicap, ou ont un faible revenu. Les participants ont décrit les arts comme un mécanisme d’adaptation qui leur a permis d’oublier la pandémie, d’acquérir de nouvelles compétences et de se rapprocher des autres. Cette étude tire son inspiration des éléments de preuve disponibles sur le rôle des arts dans l’équilibre émotionnel, et est en corrélation avec l’importante analyse de l’impact des arts sur la santé des populations précédemment réalisée par l’équipe.

Au fil du temps, l’étude est devenue une source d’information essentielle pour les décideurs politiques et les responsables de la santé du Royaume-Uni et du monde entier, les aidant à comprendre l’impact psychologique potentiel des confinements successifs. Aujourd’hui, cette étude sur la pandémie de COVID-19 constitue l’une des ressources en sciences sociales les plus largement utilisées dans le pays pour l’élaboration des politiques, et son influence se fait également sentir au-delà des frontières du Royaume-Uni.

« Ce travail impressionnant contribue à bien des égards à souligner le rôle majeur joué par les connaissances sociales et comportementales dans la riposte aux urgences sanitaires et la relève des défis sanitaires de longue durée », explique Katrine Bach Habersaat, conseillère régionale pour l’Unité des connaissances comportementales et culturelles à l’OMS/Europe. « La priorité accordée aux individus et la collecte de données nuancées sur leur sentiment et leurs comportements peuvent toujours nous aider à apporter une réponse plus adaptée.

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* Le Groupe de recherche biocomportementale sociale de l’UCL (un centre collaborateur de l’OMS pour les arts et la santé) fait partie du Département des sciences comportementales et de la santé de l’Institut d’épidémiologie et de santé. Le groupe étudie l’impact des facteurs sociaux sur la santé des populations en examinant à la fois les aspects positifs (comme les liens sociaux, les activités artistiques et culturelles, les communautés, les loisirs, la connexion avec la nature et la prescription sociale) ainsi que les aspects négatifs (comme la solitude, l’isolement et les restrictions sociales pendant les situations d’urgence sanitaire). Le groupe a obtenu le statut de centre collaborateur de l’OMS en 2021.

** L’étude sociale de la pandémie de COVID-19 est un projet dirigé par l’UCL, et financé et soutenu par la Nuffield Foundation, le Wellcome Trust et UK Research and Innovation, afin d’étudier les effets de la pandémie de COVID-19 sur la population du Royaume-Uni.