« Pendant 2 ans, l’action essentielle de santé publique menée par l’OMS/Europe a été dominée par la riposte à la COVID-19. En collaboration avec l’ensemble du Bureau régional, l’équipe d’appui à la gestion des incidents a été notre moteur en apportant aux pays et aux partenaires un soutien sur le terrain à la fois concret et fondé sur des données probantes dans le but d’assurer les opérations d’urgence », a déclaré le docteur Dorit Nitzan, directrice pour les situations d’urgence régionales à l’OMS/Europe.
Le 24 janvier 2020 a marqué la confirmation du dépistage des premiers cas de COVID-19 dans la Région européenne de l’OMS. La veille, l’OMS/Europe avait mis en place son équipe d’appui à la gestion des incidents COVID-19, une équipe multidisciplinaire faisant appel à différents domaines d’expertise, pour répondre à la menace posée par le nouveau coronavirus.
Expliquant le fonctionnement de l’équipe, le docteur Nitzan a en outre ajouté : « le Programme OMS de gestion des situations d’urgence sanitaire a été rejoint par des experts d’autres services du Bureau ainsi que par des partenaires afin que tous les « cerveaux » nécessaires soient réunis en un seul endroit. La taille et la composition de l’équipe ont évolué en même temps que la situation.
« Lorsque les impacts du nouveau virus sur les systèmes de santé sont devenus évidents, des spécialistes internes sont venus rejoindre l’équipe pour renforcer le travail dans ce domaine. Après la mise au point des premiers vaccins, des spécialistes des vaccins ont occupé le devant de la scène par leurs connaissances et leur savoir-faire en la matière. Cela nous a permis de délivrer les meilleurs conseils et le meilleur soutien aux pays et aux communautés au bon moment. »
Dans les semaines qui ont suivi la confirmation des premiers cas de COVID-19, les experts de l’OMS/Europe ont été déployés au Kirghizistan afin de soutenir la planification opérationnelle, ainsi que la préparation des laboratoires et des hôpitaux. Une mission de haut niveau a ensuite été effectuée en Italie, premier pays durement touché par la pandémie de la Région européenne.
Des chiffres éloquents
Les chiffres évoquent les efforts colossaux déployés ces 2 dernières années par l’OMS/Europe dans sa riposte à la pandémie comme en témoigne le tableau de bord de la situation régionale en ligne qui a été consulté plus de 12 millions de fois à la fin de 2021. Le Bureau régional a en effet organisé 358 missions dans 25 États membres, dont 40 déploiements de partenaires par le biais du Réseau mondial OMS d’alerte et d’action en cas d’épidémie (GOARN) et le déploiement d’équipes médicales d’urgence.
Des fournitures essentielles d’une valeur de 90 millions d’USD ont été livrées aux lignes de front de la COVID-19 ; plus de 42 000 agents de santé ont été formés ; 63 documents d’orientation ont été publiés ; 800 laboratoires ont fait l’objet d’une évaluation externe de la qualité ; et plus de 2,3 millions de personnes ont bénéficié du soutien des organisations de la société civile mobilisées par l’OMS/Europe.
On a mis en place un mécanisme de communication ouvert et régulier à travers tous les canaux afin de fournir les informations factuelles et les conseils sanitaires les plus récents, tout en démystifiant le volume sans précédent d’informations fausses et trompeuses. On dénombre en outre 35 000 articles de presse sur la COVID-19 et l’OMS/Europe, plus de 1,5 million de vues sur les pages Web de l’OMS/Europe consacrées à la COVID-19, ainsi que plus de 3 millions d’interactions avec les comptes de l’OMS/Europe sur les médias sociaux concernant le contenu lié à la COVID-19 et 4 millions d’interactions avec le chatbot HealthBuddy+.
Piliers de stabilité et plus grande souplesse
En raison de l’évolution constante de la situation, il fallait mettre en place une équipe stable mais souple, capable d’intervenir rapidement. Pour ce faire, l’équipe d’appui à la gestion des incidents s’est organisée autour des piliers d’intervention clés suivants : surveillance et laboratoires, santé publique et mesures sociales, interventions sanitaires cliniques, services de santé essentiels, vaccins, communication sur les risques et participation communautaire, ainsi que soutien aux opérations.
Cette structure en piliers a permis de réunir des spécialistes dans divers domaines provenant de toute l’Organisation et d’ailleurs afin de délivrer des informations et des conseils sur les meilleures pratiques dans le but d’élaborer une riposte globale.
Placer les pays au centre dans la riposte
Les bureaux de pays de l’OMS, dont la mission est d’apporter un soutien sanitaire direct au pays qui les hébergent, ont également dû réorienter leurs ressources et leurs activités pour relever cet énorme défi. Leurs représentants sont devenus des membres essentiels de l’équipe d’appui à la gestion des incidents grâce à leur expertise, ainsi qu’à leurs connaissances de la culture, du système politique et des capacités de santé publique de leurs pays respectifs.
Comme l’explique le docteur Catherine Smallwood, responsable des incidents COVID-19 à l’OMS/Europe, cette vision est cruciale lors des flambées épidémiques de grande ampleur : « nous n’avons pas connu de situation d’urgence sanitaire de cette importance en Europe depuis la pandémie de grippe espagnole de 1918 et la Seconde Guerre mondiale. Il est incroyablement rare que nous soyons confrontés à un événement qui touche tous les pays du monde, de différentes manières et à différents moments. »
En outre, le « modèle de gestion dans les pays » mis en application 18 mois seulement avant la pandémie constitue une innovation essentielle à l’apport d’un soutien sur mesure. Couvrant l’Asie centrale, les Balkans et le Caucase, la structure « en étoile », semblable à une roue de vélo, fait office d’extension du Bureau régional dans les pays prioritaires en matière de préparation et de riposte face aux situations d’urgence.
Des vaccins qui sauvent des vies
La mise au point et le déploiement des premiers vaccins contre la COVID-19, dont l’utilisation fut autorisée en décembre 2020, ont changé la donne dans la lutte mondiale contre le virus et ce, 1 an seulement après son apparition. Dans la seule Région européenne, un demi-million de personnes doivent leur vie aux vaccins contre la COVID-19.
L’équipe d’appui à la gestion des incidents a également joué un rôle central dans l’amélioration de la compréhension et de la prise des vaccins, et a soutenu le travail du Mécanisme COVAX (une initiative menée conjointement par la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI), le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), Gavi et l’OMS) afin de garantir aux citoyens de tous les pays de la Région européenne et du monde un accès juste et équitable aux vaccins.
L’année dernière, les pays de la Région européenne ont administré plus de 1,3 milliard de doses de vaccins contre la COVID-19, dont un grand nombre via le Mécanisme COVAX. Malgré cela, trop d’habitants de la Région, dont des personnes vulnérables et appartenant à des groupes marginalisés, ne sont toujours pas vaccinés et ne sont donc pas protégés.
Un temps pour réfléchir et tirer des enseignements
Cela fait 2 ans que la COVID-19 sévit dans la Région européenne. Il s’agit là d’un sinistre cap si l’on pense aux pertes tragiques en vies humaines, aux souffrances, aux divisions sociales, aux coûts financiers et aux incertitudes provoqués par la pandémie.
Mais c’est aussi un moment de réflexion, une occasion pour nous pencher sur les enseignements tirés pendant cette période, et nous en inspirer afin de bâtir un avenir plus fort. Alors que la riposte menée dans le monde face à la COVID-19 entre dans sa troisième année, l’équipe d’appui à la gestion des incidents poursuit son travail en collaboration avec les pays dans le but de planifier la période post-pandémique et de « reconstruire en mieux » et ce, afin d’instaurer des systèmes de santé plus inclusifs et plus résilients.