Mon engagement professionnel contre le VIH remonte à 30 ans, lorsqu’en 1994, j’ai rejoint Médecins Sans Frontières-Belgique pour lutter contre la tuberculose et le VIH en Somalie. Le monde était très différent : un diagnostic de VIH était pratiquement une condamnation à mort, se faire dépister était une épreuve de longue haleine et les options thérapeutiques étaient rares.
La plupart des progrès dont nous ne pouvions que rêver à l’époque sont devenus réalité, comme le traitement extrêmement efficace qui maintient la quantité de virus à un niveau indétectable dans le sang et empêche la transmission à d’autres personnes. Nous disposons de nombreux moyens de prévention et de tests rapides. D’un point de vue médical, le VIH est simplement devenu une maladie chronique. Les personnes séropositives peuvent vivre longtemps et en bonne santé. Mais un obstacle de taille demeure : la stigmatisation et la discrimination liées au VIH continuent de faire des ravages, empêchant les personnes de se faire dépister et soigner.
S’agissant d’obtenir des résultats optimaux en matière de santé, je suis fermement convaincu que les individus et les communautés doivent être aux commandes, aux côtés des autorités sanitaires et des prestataires de soins. C’est là un principe essentiel, fil rouge du Programme de travail européen, qui régit tout ce que fait l’OMS/Europe, notamment nos efforts pour vaincre le sida (#EndAIDS).
Dans cet esprit, nous avons contacté quelques personnes vivant avec le VIH dans la Région européenne de l’OMS et leur avons demandé de former un vœu pour 2024, que nous avons largement diffusé via les comptes de médias sociaux de l’OMS/Europe.
Ces souhaits – représentant tout un éventail de pays et de cultures – se combinent en un puissant message d’espoir : que tous aient accès au traitement, que la peur du rejet et de l’humiliation disparaisse, que chacun soit respecté et soutenu.
La stigmatisation et la discrimination n’ont pas leur place dans le système de santé. L’isolement et l’exclusion n’arrêtent pas les épidémies – mais la mobilisation et la confiance, si. À notre époque, aucun habitant des 53 États membres de la Région européenne de l’OMS ne devrait être atteint du sida, et encore moins en mourir.
Je voudrais non seulement remercier les personnes qui ont prêté leur voix à cette campagne, mais aussi affirmer mon engagement, aux côtés de mes collègues de l’OMS/Europe, à œuvrer pour que toutes les personnes vivant avec le VIH jouissent d’un état de santé optimal et de l’absence de stigmatisation, et à continuer à poursuivre l’objectif ultime de mettre fin au sida.