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Les enseignements tirés de la COVID-19 : comment la pandémie a-t-elle affecté la santé et les habitudes des enfants ?

22 mai 2023
Communiqué de presse
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La pandémie de COVID-19 a énormément bouleversé la vie de nombreuses familles de la Région européenne de l’OMS. Les confinements, les restrictions et les politiques d’urgence ont modifié notre régime alimentaire, nos modes d’activité physique et bien d’autres habitudes quotidiennes étroitement liées à notre bien-être. Les données d’un nouvel aide-mémoire de l’OMS/Europe nous permettent d’évaluer les effets positifs et négatifs de la pandémie de COVID-19 sur la santé dans la Région européenne de l’OMS, en mettant particulièrement l’accent sur les enfants en âge scolaire. 

Premier enseignement : augmentation de la fréquence des repas préparés à la maison

La crise a eu un effet positif : davantage de familles ont commencé à cuisiner régulièrement à la maison. Alors que les restrictions imposées par la pandémie de COVID-19 ont obligé les individus à se confiner chez eux, la cuisine est devenue un lieu de rencontre familiale.

Environ 30 % des familles ont en effet commencé à préparer leurs repas à la maison et, ainsi, à mieux en contrôler les ingrédients.

« Les plats cuisinés à la maison contiennent généralement moins d’acides gras trans, de sucre et de sel que les plats prêts à consommer des supermarchés ou les repas commandés auprès des services de livraison. Cuisiner à la maison est donc un excellent moyen d’améliorer notre alimentation, ce qui peut nous aider à réduire le risque de maladies non transmissibles comme les maladies cardiovasculaires, le diabète et même le cancer », explique le docteur Kremlin Wickramasinghe, conseiller régional de l’OMS/Europe pour la nutrition, l’activité physique et l’obésité.

En cette période post-COVID, nous devons trouver un moyen de préserver cette évolution saine. Les pays peuvent continuer à encourager les choix sains en adoptant une législation qui rend les fruits et les légumes plus abordables, en imposant des taxes sur les boissons sucrées, et en lançant des campagnes de promotion de la santé. 

« Non seulement les repas préparés à la maison sont souvent meilleurs pour la santé, mais ils peuvent aussi être moins chers, ce qui est important pour les familles dans le contexte actuel où de nombreuses personnes doivent trouver les moyens de réduire les dépenses de leur ménage », a ajouté le docteur Wickramasinghe.

Deuxième enseignement : augmentation de la consommation de sucreries 

Malheureusement, la pandémie a également posé de nouveaux défis aux enfants. 

Un parent sur 5 ayant participé à l’enquête de l’Initiative de l’OMS pour la surveillance de l’obésité de l’enfant en Europe a déclaré que ses enfants ont commencé à consommer davantage de sucreries, comme des bonbons, des gâteaux, des glaces et des pâtisseries.

Une consommation élevée de sucre est liée à un risque accru de caries dentaires et d’obésité, et assure un apport énergétique sans pour autant garantir que les enfants reçoivent les micronutriments dont ils ont besoin pour optimiser leur croissance et leur développement. La Région européenne de l’OMS est confrontée à une épidémie d’obésité de l’enfant, 1 enfant sur 3 souffrant actuellement de cette affection qui les expose au risque de contracter des maladies non transmissibles à un stade ultérieur de leur existence.

Troisième enseignement : diminution du niveau de jeu actif des enfants 

En outre, les restrictions imposées pendant la pandémie de COVID-19 ont considérablement réduit les possibilités pour les enfants de pratiquer une activité physique et de jouer en plein air.

Au cours de cette période, 30 % des enfants sont devenus moins actifs physiquement, ne bénéficiant pas des bienfaits pour la santé d’activités telles que le vélo, le football ou la course dans les parcs. 

En outre, pendant la période de confinement, plus de 35 % des enfants ont passé plus de temps à regarder la télévision, à jouer à des jeux vidéo ou à utiliser les médias sociaux, ce qui a eu pour effet de prolonger leur période de sédentarité, et de les exposer davantage au risque de surpoids et d’obésité ainsi qu’au marketing de produits nocifs pour la santé via les médias numériques. 

L’aide-mémoire révèle également l’impact négatif de la pandémie de COVID-19 sur le bien-être psychosocial des enfants, ce qui peut avoir une incidence sur leur mode de vie et leurs comportements. 

Instaurer un environnement plus sain après la pandémie de COVID-19

Cet aide-mémoire a été élaboré par le Bureau européen de l’OMS pour la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles. Les données ont été collectées entre 2021 et 2022 dans le cadre du sixième cycle de l’Initiative de l’OMS pour la surveillance de l’obésité de l’enfant en Europe (COSI).

Elles fournissent des indications précieuses sur les effets (positifs et négatifs) de la pandémie ainsi que ses conséquences sur les enfants. Il s’agit de l’une des plus vastes études réalisées dans ce domaine, et les enseignements qui en sont tirés peuvent aider les pays à se préparer aux situations d’urgence et pandémies à venir.

« Les enseignements que nous avons tirés de la pandémie de COVID-19 soulignent l’importance de mettre en œuvre des politiques efficaces pour améliorer les environnements alimentaires, encourager l’activité physique et protéger la santé et le bien-être des familles. En tirant parti de ces enseignements, nous pouvons nous efforcer de créer un avenir plus sain pour tous pendant la période qui suit la pandémie, conformément au Programme de travail européen 2020-2025 », a déclaré le docteur Wickramasinghe. 

« C’est particulièrement important pour protéger la santé des groupes socioéconomiquement défavorisés, qui ont été les plus durement touchés par les effets négatifs de la pandémie », a-t-il également indiqué. 

« Parmi les considérations politiques visant à atténuer les effets négatifs de la pandémie de COVID-19 sur le bien-être psychosocial des enfants, il convient de mentionner la mise en place d’activités universelles de promotion/prévention de la santé mentale pour les enfants d’âge scolaire, l’élargissement de l’accès aux initiatives de soutien aux familles et aux parents, et le recensement des possibilités d’apporter un soutien psychosocial accessible dans les communautés et les établissements de soins de santé primaires », a ajouté le docteur Ledia Lazeri, conseillère régionale pour la santé mentale.