L’OMS et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) ont uni leurs forces en Macédoine du Nord en vue d’améliorer de manière significative la santé mentale des jeunes d’ici 2030, et d’alléger les souffrances de ceux qui sont atteints d’un trouble mental. L’OMS a lancé, au titre de ce programme conjoint, une série de formations destinées aux prestataires de soins de santé primaires et aux pédiatres afin de proposer aux jeunes du pays de meilleurs services de santé mentale dans le secteur des soins de santé primaires.
« Dans le cadre du programme conjoint de l’UNICEF et de l’OMS sur la santé mentale et le bien-être et le développement psychosociaux des enfants et des adolescents, l’OMS en Macédoine du Nord soutient les activités visant à renforcer les capacités des personnels de santé du secteur des soins de santé primaires à reconnaître, diagnostiquer et prendre en charge les problèmes et les troubles liés à la santé mentale et psychosociale des enfants et des adolescents, en mettant en œuvre le Programme d’action de l’OMS « Combler les lacunes en santé mentale » (mhGAP) », a expliqué le docteur Stojan Bajraktarov, président du Comité national de la santé mentale et mentor du programme conjoint.
Le programme conjoint lancé le 5 mai 2023 dans la Région européenne de l’OMS couvre 3 pays des Balkans occidentaux, à savoir l’Albanie, la Macédoine du Nord et la Serbie.
Les formations mises en place dans le cadre de cette initiative plus large prévoient également une introduction au « guide d’intervention mhGAP pour la prise en charge des troubles mentaux, neurologiques et liés à l’utilisation de substances psychoactives dans les structures de soins non spécialisées » de l’OMS, qui délivre des conseils pratiques sur une variété de sujets allant d’une communication efficace et respectueuse avec les enfants et les adolescents souffrant de troubles mentaux et comportementaux, au diagnostic et à la planification du traitement.
« Les médecins des soins de santé primaire sont souvent les premiers points de contact pour les enfants et leurs familles en cas de problèmes de santé mentale. Il est important qu’ils aient les compétences et les connaissances nécessaires pour dispenser des soins efficaces en temps voulu », souligne le docteur Katarina Stavric du Département de médecine familiale de la Faculté de médecine de Skopje, formatrice dans le cadre de ce programme.
Le secteur de soins de santé primaires est, pour de nombreuses personnes, familles et communautés, le premier point de contact avec le système national de santé. C’est en fait la structure la plus accessible de traitement et de soins. En outre, les services de soins de santé primaires n’étant pas liés à un état de santé particulier, la communauté craint moins la stigmatisation, la marginalisation ou la discrimination lorsque les patients font état de leurs problèmes de santé aux professionnels de ce secteur, ce qui rend la recherche d’aide et de traitement plus acceptable pour de nombreuses personnes.
« Le module du programme mhGAP est une ressource inestimable pour nous, médecins de soins de santé primaires, afin d’améliorer nos compétences en matière de soins de santé mentale. En demandant de l’aide aux services de soins de santé primaires, les patients craignent moins d’être jugés par la communauté, ce qui rend notre soutien plus acceptable et donc plus accessible à la plupart des utilisateurs de services et des familles », ajoute le docteur Svetlana Smugreska, pédiatre et participante à la formation.
Le premier cycle de formation a été dispensé aux pédiatres et aux professionnels des soins de santé primaires des municipalités de Skopje et de Tetovo. Désormais, 195 médecins disposent du bagage nécessaire pour commencer à appliquer le guide dans leur pratique quotidienne en vue de mener des interventions psychosociales efficaces au niveau des soins de santé primaires.
« Le module du programme mhGAP délivre aux médecins des soins de santé primaires des conseils fondés sur des données probantes en vue d’identifier et de prendre en charge efficacement les troubles mentaux chez les enfants et les adolescents, et fournir un traitement et des soins appropriés », explique le docteur Naser Durmishi, de la clinique universitaire de psychiatrie de Skopje, qui soutient l’initiative en tant que formateur en matière de soutien à la santé mentale.
Le programme, qui se poursuivra tout au long de l’année 2023, vise à former 600 à 700 médecins généralistes et pédiatres de différentes régions du pays.
L’OMS/Europe œuvre à la transformation du système de santé mentale dans les Balkans occidentaux par l’intermédiaire de la Coalition paneuropéenne pour la santé mentale. En octobre 2022, une réunion sous-régionale des Balkans occidentaux s’est tenue à Tirana (Albanie) afin d’examiner les partenariats et les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de la Feuille de route pour la santé et le bien-être dans les Balkans occidentaux.