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De nouvelles données révèlent des inégalités en matière de scolarisation à domicile et de santé mentale chez les adolescents slovènes

26 avril 2023
Communiqué de presse
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Selon l’Enquête collaborative de l’OMS/Europe sur le comportement des enfants d’âge scolaire en matière de santé (HBSC), la scolarisation à domicile des adolescents slovènes issus de ménages à faibles revenus s’est heurtée à des obstacles importants en 2020. Ces adolescents ont également éprouvé un plus grand sentiment de solitude que ceux issus de familles plus aisées. 

En Slovénie, comme dans toute la Région européenne de l’OMS, les mesures prises pour lutter contre la pandémie de COVID-19 ont perturbé la vie des adolescents. Les fermetures d’écoles et les restrictions de déplacement ont eu un impact sur leur scolarité et leurs interactions sociales, les éloignant de leurs camarades et du principal cadre social que l’on a à cet âge. Ces mesures n’ont pas touché tous les jeunes de la même manière, et ont eu des conséquences plus graves chez certains groupes vulnérables. 

À l’automne 2020, l’équipe HBSC de l’Institut national de santé publique a mené une enquête sur les comportements et les expériences des adolescents slovènes en matière de santé pendant le confinement au printemps et à leur retour à l’école à l’automne. L’étude a permis de collecter des données auprès de 3 052 adolescents âgés de 14 et 18 ans. 

Mauvaises conditions de scolarisation à domicile pour les adolescents issus de familles moins aisées

L’étude met en avant des inégalités dans l’expérience de scolarisation à domicile des adolescents slovènes lors du confinement de 2020. Elle révèle que les adolescents issus de familles moins aisées ont bénéficié d’un environnement sous-optimal à cet égard, notamment d’un manque d’espace personnel à la maison pour étudier et d’un soutien inadéquat pour le travail scolaire. 

Environ 15 % des adolescents n’avaient pas d’espace consacré à la maison pour leurs travaux scolaires, en particulier ceux issus de familles non nucléaires ou ceux dont 1 parent est au chômage. 

Environ 10 % des adolescents ont déclaré avoir rarement accès à des appareils électroniques, à des outils en ligne, à des médias sociaux et à des plateformes de communication, les pourcentages les plus élevés étant observés chez les adolescents issus de familles non nucléaires. 

En outre, 26,6 % des adolescents ont déclaré avoir reçu peu ou pas de soutien de la part des enseignants et des parents pour leur travail scolaire pendant le confinement, en particulier ceux issus de familles moins aisées. 

Le sentiment de solitude et d’isolement est plus élevé chez les adolescents issus de ménages défavorisés 

« Les adolescents issus de familles moins aisées devaient non seulement faire face à des conditions défavorables de scolarisation à domicile, mais ils étaient également plus susceptibles de ressentir des émotions négatives telles que la solitude, l’isolement et un mal-être mental. Ces facteurs peuvent engendrer des défis importants pour leur développement global », explique le docteur Helena Jeriček Klanšček, coordinatrice nationale de l’étude HBSC en Slovénie. 

Un adolescent sur 5 a déclaré souffrir fréquemment de solitude et éprouver rarement un sentiment d’appartenance avec ses amis, tandis que 16 % ont déclaré n’avoir jamais ou rarement quelqu’un à qui parler. Les adolescents issus de structures familiales non nucléaires et ceux provenant de foyers au statut socioéconomique inférieur étaient plus susceptibles de se sentir seuls et de subir un isolement social. 

Ces résultats indiquent que les adolescents issus de familles moins aisées constituent un groupe vulnérable qui nécessite une attention et un soutien continus pour garantir l’égalité d’accès à l’éducation, au bien-être et à des modes de vie sains pendant et après la pandémie. La lutte contre les inégalités dans ces domaines nécessitera la mise en place de programmes de prévention et de soutien ciblés. 

« Pour réduire la solitude et promouvoir un mode de vie sain, les écoles et les pouvoirs publics ainsi que les organisations non gouvernementales doivent accorder la priorité aux besoins des familles et des jeunes moins aisés dans leurs politiques, programmes et initiatives. En offrant de meilleures possibilités d’éducation et de soutien social, la société peut contribuer à réduire les disparités et à assurer un avenir plus radieux à tous les adolescents », ajoute le docteur Helena Jeriček Klanšček. 

Au sujet de l’étude HBSC

L’étude HBSC est une étude transnationale sur la santé et le bien-être des adolescents d’Europe et du Canada, menée en étroite collaboration avec l’OMS/Europe. Cette enquête est réalisée tous les 4 ans auprès des jeunes de 11, 13 et 15 ans. 

L’enquête réalisée en Slovénie avec le financement du ministère de la Santé et le soutien du ministère de l’Éducation entrait dans le cadre d’une série d’enquêtes nationales menées durant la pandémie de COVID-19 dans des pays de toute la Région. Celles-ci seront d’ailleurs publiées par l’OMS/Europe dans les prochains mois.