La Turquie limite la quantité d’acides gras trans produits industriellement dans les aliments

26 mai 2020
Communiqué de presse
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La Turquie a récemment annoncé l’adoption d’une réglementation limitant la quantité d’acides gras trans produits industriellement autorisée dans les aliments. Conformément aux recommandations de l’OMS, la réglementation exige que les aliments destinés au consommateur final et à la vente au détail ne contiennent pas plus de 2 g d’acides gras trans par 100 g de matière grasse. Ces mesures constituent une étape importante vers l’élimination des acides gras trans de l’alimentation, ce qui permettra de sauver des milliers de vies par an.

Les acides gras trans produits industriellement sont des substances chimiques inutiles et potentiellement nocives souvent présentes dans les produits de boulangerie et les aliments frits lorsqu’aucune politique de restriction n’a été adoptée. Ils sont aussi associés à un risque accru de cardiopathie. L’OMS et ses États membres se sont fixés pour objectif d’éliminer de l’alimentation les acides gras trans produits industriellement d’ici 2023.

Les maladies non transmissibles, notamment les maladies cardiovasculaires, sont la principale cause de mortalité dans la Région européenne de l’OMS. Les régimes alimentaires riches en acides gras trans augmentent le risque de cardiopathie de 21 % et de décès prématuré de 28 %. En Turquie, les maladies non transmissibles sont responsables de 87,5 % de tous les décès, dont 36,6 % sont dus à des maladies cardiovasculaires. L’élimination de l’alimentation des acides gras trans produits industriellement partout dans le monde est donc considérée comme une intervention de santé publique permettant de sauver des vies.

Une première mondiale – une Région sans acides gras trans

En mettant en œuvre cette politique de meilleures pratiques en matière d’acides gras trans, la Turquie s’associe aux États membres de l’Union européenne et de l’Union économique eurasienne, ainsi qu’à d’autres pays de la Région, dans la prise de mesures visant à éliminer ces substances. La Région européenne de l’OMS est près de devenir la première Région de l’OMS dans le monde exempte d’acides gras trans.

Bien que de nombreux pays de la Région aient déjà pris des mesures radicales afin d’éliminer les acides gras trans, des efforts supplémentaires doivent être consentis. L’OMS œuvre activement à la réalisation de cet objectif. En Turquie, l’Organisation a fourni un soutien technique au ministère de la Santé, au ministère de l’Agriculture et des Forêts et au Conseil des politiques sanitaires et alimentaires de la présidence de la République turque dans le cadre du processus d’élaboration et de mise en œuvre de la réglementation. Le rôle de la société civile dans la promotion de cette réglementation, principalement à travers une vaste campagne médiatique, a été déterminant à cette fin.

« Afin de prévenir les décès prématurés, la Turquie a fait preuve d’un important engagement politique en adoptant une approche contraignante en vue d’éliminer les acides gras trans produits industriellement de l’alimentation. Celle-ci permettra de réduire l’exposition aux acides gras trans artificiels et d’accroître la disponibilité de solutions de rechange plus saines en vue de réduire la mortalité imputable aux maladies cardiovasculaires », a expliqué le docteur Toker Ergüder, responsable national de la lutte contre les maladies non transmissibles et de la promotion de la santé à toutes les étapes de la vie au bureau de pays de l’OMS en Turquie.

Ensemble de mesures REPLACE

Pour aider ses États membres à éliminer de l’alimentation les acides gras trans partout dans le monde, l’OMS appelle les gouvernements à recourir aux 6 mesures stratégiques REPLACE :

  • examiner les sources alimentaires d’acides gras trans produits industriellement et les changements de politique nécessaires ;
  • promouvoir le remplacement des acides gras trans produits industriellement par des huiles ou des graisses plus saines ;
  • adopter des lois ou prendre des mesures réglementaires pour éliminer les acides gras trans produits industriellement ;
  • évaluer et suivre la teneur en acides gras trans dans l’alimentation et l’évolution de la consommation d’acides gras trans dans la population ;
  • sensibiliser les décideurs politiques, les producteurs, les fournisseurs et le grand public aux conséquences sanitaires négatives des acides gras trans ;
  • veiller à la bonne application des politiques et des réglementations.

Grâce à l’ensemble de mesures REPLACE, les États membres seront plus près de remporter la lutte mondiale contre les maladies cardiovasculaires.