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L’impact inéquitable de la COVID-19 au Kazakhstan : examen de la fracture existant entre les enfants des zones urbaines et ceux des zones rurales

27 février 2023
Communiqué de presse
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Selon l’étude collaborative de l’OMS/Europe sur le comportement des enfants d’âge scolaire en matière de santé (HBSC), les enfants des zones urbaines et des zones rurales du Kazakhstan ont vécu différemment la crise de la COVID-19. 

La pandémie de COVID-19 a considérablement perturbé la vie sociale et la routine scolaire des adolescents et, dans la période post-pandémique, les écoliers ont dû relever le défi supplémentaire de se réadapter et de revenir à leur routine quotidienne. 

Au printemps 2022, le Centre national de santé publique et le bureau de pays de l’OMS au Kazakhstan ont collaboré pour mener le deuxième cycle de l’enquête HBSC qui visait principalement à recueillir le point de vue des adolescents sur leur santé et leur bien-être durant la période post-COVID-19.

« Bien que nous ayons beaucoup entendu les responsables de la santé, les personnalités politiques, les psychologues, les éducateurs et les parents sur la façon dont la pandémie a affecté les enfants et les adolescents, il était crucial d’écouter également le point de vue des écoliers eux-mêmes », explique Zhanar Kalmakova, présidente par intérim du conseil d’administration du Centre national de santé publique.

« La pandémie de COVID-19 a touché tout le monde, et si la jeune génération a été moins affectée par les formes graves de la maladie, l’isolement social et les restrictions ont eu un impact sur le bien-être mental et l’éducation des enfants. Notre étude fournit des informations précieuses qui peuvent faciliter la prise de décisions et la planification, en tenant compte des contextes, des besoins et des préoccupations spécifiques des adolescents », a ajouté le docteur Skender Syla, représentant de l’OMS au Kazakhstan. 

Lors d’un dialogue national organisé le 27 février 2023, il a été procédé au lancement du rapport national HBSC 2022 qui résume les résultats de l’étude et les tendances relatives au comportement des adolescents en matière de santé et aux résultats sanitaires.

Les adolescents des zones urbaines et des zones rurales n’ont pas fait face de la même manière à la pandémie

« Les enfants des zones rurales ont fait état d’un impact négatif plus important des mesures restrictives liées à la pandémie sur leur existence par rapport à leurs congénères des zones urbaines », explique Assel Adayeva, chercheuse au Centre national de santé publique. « Cela est particulièrement évident dans des domaines tels que les résultats scolaires, la vie sociale et les finances du ménage. »

Par exemple, 42,2 % des enfants âgés de 11 à 15 ans vivant en milieu rural ont signalé une dégradation de leurs résultats scolaires, contre 38,8 % en milieu urbain. Environ 1 tiers des écoliers des zones rurales ont également fait état d’un impact négatif des mesures restrictives sur les relations avec les amis et la famille, ainsi que sur la situation financière de leur famille, cette prévalence étant d’ailleurs plus faible chez les enfants des zones urbaines. 

Sources d’information 

« Nous constatons que les adolescents vivant en milieu rural se sont largement appuyés sur la télévision et la presse écrite pour obtenir des informations sur la COVID-19, tandis que les enfants des villes se sont surtout tournés vers les médias sociaux », explique Assel Adayeva.

Selon l’étude, les médias sociaux étaient la source d’information la plus fréquemment utilisée, 65,8 % des enfants déclarant s’y référer parfois, souvent ou toujours. Les journaux, les magazines, la radio et la télévision arrivent à la deuxième position (53,6 % des adolescents), suivis des membres de la famille (50,8 %), des enseignants et autres personnels scolaires (48,8 %), des amis (46,3 %), des autorités sanitaires nationales (45,7 %), des blogueurs ou influenceurs en ligne (44,9 %) et d’autres sources (31,7 %).

Adoption et respect des mesures restrictives

Comparés à leurs congénères des zones urbaines, les adolescents des zones rurales se sont avérés plus déterminés à prévenir la propagation de l’infection par la COVID-19. Selon les résultats de l’enquête, les adolescents des zones rurales ont été plus assidus dans l’adoption de mesures telles que le port du masque, le respect de la distanciation sociale, l’évitement des lieux bondés, l’utilisation d’agents antiseptiques et la pratique d’une bonne hygiène. Plus de 2 tiers des écoliers âgés de 11 à 15 ans ont souvent ou toujours porté un masque, tandis que 77,8 % des enfants se sont régulièrement lavés les mains.

L’étude a également révélé que les adolescents ont éprouvé des difficultés à rester à la maison et à adhérer aux mesures de distanciation sociale pendant la pandémie, et qu’un peu moins de la moitié d’entre eux ont été à même de respecter ces mesures. 

« Notre étude a montré que, même si la pandémie s’est estompée et que nous avons repris une vie normale, les adolescents sont toujours aux prises avec ses conséquences. Nous devons donc contribuer à atténuer ces effets et soutenir les jeunes qui cherchent à poursuivre leurs études, à socialiser et à préserver leur bien-être physique et mental », explique Zhanar Kalmakova.