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La Conférence des Nations Unies sur l’eau 2023 à New York.
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Protocole sur l’eau et la santé : un exemple mondial d’instauration de services d’approvisionnement en eau et d’assainissement résilients face au changement climatique pour tous

27 mars 2023
Communiqué de presse
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Les outils pratiques élaborés dans le cadre du Protocole sur l’eau et la santé peuvent servir d’exemples mondiaux sur la voie de l’instauration de services d’approvisionnement en eau et d’assainissement universels et équitables pour tous. À l’occasion de la Journée mondiale de l’eau célébrée le 22 mars, plusieurs pays de la Région européenne de l’OMS ont fait part, lors de la Conférence des Nations Unies sur l’eau 2023, de leur expérience de l’utilisation des outils du Protocole afin d’instaurer des services d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène (WASH) sûrs, résilients face au changement climatique et adaptés à l’avenir. 

Rien que dans la Région, environ 16 millions de personnes n’ont toujours pas accès à des services d’eau potable de base, et 29 millions n’ont pas accès à des services d’assainissement de base. Les taux de couverture varient considérablement d’un pays à l’autre en raison de la diversité de leurs contextes, révélant des disparités géographiques, économiques et sociales. 

Lors de l’ouverture de la Conférence des Nations Unies sur l’eau 2023, l’OMS et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) ont appelé toutes les nations à accélérer radicalement l’action afin de faire des services WASH une réalité pour tous. En exhortant les pouvoirs publics à renforcer l’engagement politique et le leadership gouvernemental, un appel pressant est lancé en faveur d’une augmentation du financement des services WASH, de l’investissement dans les personnes et les institutions, et de l’amélioration de la collecte des données et des éléments de preuve afin d’encourager les innovations en matière de services WASH par une prise de décisions éclairée. La conférence a été organisée conjointement par les gouvernements du Tadjikistan et des Pays-Bas. Ses principaux résultats sont de nouveaux engagements ainsi que de nouvelles promesses et actions de la part des gouvernements en vue d’atteindre l’objectif de développement durable n° 6 « Garantir l’accès de tous à des services d’alimentation en eau et d’assainissement » ainsi que d’autres objectifs et cibles liés à l’eau énoncés dans le nouveau Programme d’action pour l’eau.

« Le manque d’accès aux services WASH constitue un problème désastreux pour les établissements de santé », a expliqué le docteur María Neira, sous-directrice générale par intérim de l’OMS. « Si les installations et les pratiques d’hygiène des établissements de santé ne sont pas négociables, elles ne peuvent être garanties sans une hausse des investissements dans les mesures de base garantissant notamment la salubrité de l’eau, la mise en place de toilettes propres et la gestion des déchets médicaux en toute sécurité. Nous devons renforcer l’engagement politique en faveur d’une gestion sûre de l’eau potable et de l’assainissement. Nous avons également besoin d’instruments efficaces qui fournissent un cadre solide dans lequel peut s’inscrire un engagement à réaliser des avancées progressives à cet égard et à assumer une responsabilisation. Le Protocole européen sur l’eau et la santé constitue un exemple convaincant d’un tel cadre, et peut servir de modèle pour la reproduction et la mise en application à grande échelle. »

Le Protocole en action : expériences des pays européens

Le Protocole sur l’eau et la santé, négocié en 1999 et soutenu par l’OMS/Europe et la Commission économique pour l’Europe des Nations Unies (CEE-ONU), permet de relever ces défis permanents. Le Protocole est le premier accord international adopté dans le but spécifique d’assurer à chacun un approvisionnement suffisant en eau potable et un assainissement adéquat, et de protéger efficacement l’eau utilisée comme source d’eau potable ou à des fins récréatives. Il bénéficie de l’impulsion des ministères de la Santé, de l’Environnement et de l’Eau. 

L’OMS/Europe a organisé, en collaboration avec l’Allemagne, la Hongrie, le Portugal et la CEE-ONU, un événement de haut niveau lors de la conférence sur l’expérience et le savoir-faire relatifs à l’application du Protocole, en particulier les dispositions relatives aux services WASH des établissements de santé, l’accès équitable à ces services et leur caractère abordable, ainsi que les bénéfices du cadre de gouvernance du Protocole. Márta Vargha, la présidente hongroise du Bureau du Protocole sur l’eau et la santé, a présenté les outils disponibles et a fait état de l’expérience de son pays en matière de promotion des services WASH dans les établissements de soins de santé au titre du Protocole sur l’eau et la santé. 

Stefan Tidow, secrétaire d’État allemand à l’environnement, à la conservation de la nature, à la sûreté nucléaire et à la protection des consommateurs, a expliqué la valeur ajoutée des outils de gestion fondés sur les risques, en se référant en particulier au guide de terrain qui aide les communautés rurales à améliorer l’approvisionnement en eau potable à petite échelle grâce à la planification de la sécurité de l’eau. Benoit Sevcik, conseiller pour les affaires sociales et la santé à l’ambassade de France aux États-Unis, et Emma Anakhasyan, du partenariat Women for Water, ont présenté le tableau de bord permettant aux pays d’établir une base de référence sur l’accès équitable aux services WASH, d’examiner les mesures à prendre et d’évaluer les progrès accomplis. 

En outre, Hugo Pires, secrétaire d’État à l’environnement du Portugal, et Helena Costa, de l’Autorité portugaise de régulation des services de l’eau et des déchets, ont expliqué aux participants comment leur pays s’est fixé des objectifs nationaux en matière d’accessibilité financière des services d’approvisionnement en eau et d’assainissement, conformément au Programme de développement durable à l’horizon 2030. Les avantages de l’adhésion au Protocole sur l’eau et la santé ont été présentés par Nurkan Sadvakassov, président du Comité de contrôle sanitaire et épidémiologique du Kazakhstan. 

L’année dernière, la 6e Réunion des parties au Protocole sur l’eau et la santé s’est concentrée sur le rôle central des services WASH pour relever les défis de la pandémie de COVID-19 et du changement climatique. Quelque 300 délégués représentant 47 pays, ainsi que plusieurs organismes des Nations Unies et partenaires régionaux, se sont réunis en novembre dernier à Genève (Suisse) pour fixer les priorités dans les domaines des services WASH pour les années à venir dans la région paneuropéenne.