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De nouvelles statistiques montrent que la pandémie a eu des effets néfastes sur la vie sociale et la santé des adolescents hongrois

27 juin 2023
Communiqué de presse
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Selon l’étude collaborative de l’OMS sur le comportement des enfants d’âge scolaire en matière de santé (HBSC), les relations des adolescents hongrois avec leurs amis et leur famille, ainsi que leur santé (notamment mentale), ont été mises à mal par la pandémie en 2022. 

La santé, source de plus en plus de plaintes 

L’étude révèle une augmentation significative du nombre d’adolescents se plaignant de problèmes de santé multiples après le début de la pandémie de COVID-19. La plus forte augmentation a été observée chez les jeunes de 13 ans, avec une hausse de la prévalence de 33,1 % à 50,3 %. 

En 2022, le pourcentage de jeunes de 11 à 15 ans se plaignant de multiples problèmes de santé a augmenté de 13,8 % par rapport à 2018. Bien que les garçons, autant que les filles, se sont plaints de plus de problèmes de santé, l’impact a été plus marqué chez les filles, avec une augmentation de 37,1 % à 62,2 % entre 2010 et 2022, tandis que les garçons ont rapporté une augmentation de 28,7 % à 39,4 % au cours de la même période.

« Entre 2018 et 2022, nous avons observé une augmentation exceptionnelle du nombre de plaintes exprimées pour des problèmes de santé multiples », déclare le docteur Zsofia Meszner, infectiologue et experte principale à l’institut national de pédiatrie Heim Pal. « Ces plaintes pouvaient être imputées à l’infection elle-même, à l’impact des mesures contre la COVID-19, et à un accès limité aux services de santé pendant la pandémie. Ces statistiques soulignent la nécessité de renforcer les services de santé mentale, de prévoir l’organisation de soins d’urgence contre la COVID longue et de proposer d’autres services de conseil, étant donné que les effets de la pandémie sur le bien-être mental se font toujours sentir. » 

Moins de joie de vivre et une santé plus médiocre 

Lors de cette étude, il a également été constaté que la pandémie de COVID-19 avait eu un impact significatif sur la joie de vivre et la santé des adolescents.

Entre 2018 et 2022, le degré de satisfaction face à la vie des élèves hongrois âgés de 11 à 15 ans a accusé un fléchissement. Il a diminué avec l’âge, et les garçons semblaient plus satisfaits de leur vie que les filles.

Pour ce qui est de la santé, la proportion d’élèves hongrois âgés de 11 à 15 ans signalant être en excellente santé a sensiblement diminué au fil des ans. Entre 2014 et 2022, ce chiffre a baissé de près de 12 %, passant de 31,5 % à 19,7 %. 

Seuls 16,1 % des jeunes de 13 ans et 17,2 % des adolescents de 15 ans signalent être en excellente santé, contre 25,7 % des jeunes de 11 ans.

Les statistiques indiquent également que les deux genres perçoivent leur état de santé comme plus médiocre : le recul est plus sensible chez les filles (de 22,4 % en 2018 à 14,8 % en 2022) que chez les garçons (de 30,5 % en 2018 à 24,8 % en 2022). 

Cette évolution peut être due à divers facteurs, tels que le changement de mode de vie, la prévalence croissante des maladies chroniques ou la COVID-19 elle-même. 

« Étonnamment, les enfants plus jeunes semblent moins vulnérables aux impacts négatifs de la pandémie sur la santé et le bien-être, ce qui s’explique en partie par le fait que les autorités chargées de l’enseignement leur ont donné la priorité pour l’accès à une scolarité en présentiel », déclare Dóra Eszter Várnai, représentante de l’équipe de chercheurs de l’étude HBSC en Hongrie. « En revanche, les élèves plus âgés, qui ont passé une plus longue période chez eux, ont été plus affectés par le manque d’interaction avec leurs camarades. Ces statistiques soulignent également que le milieu scolaire offre des possibilités uniques de promotion de la santé, notamment de la santé mentale. »

Moins d’aide de la part de la famille et des camarades 

Les statistiques indiquent que les adolescents reçoivent moins d’aide de la part de leur famille. Le pourcentage de jeunes de 11 à 15 ans ayant déclaré se sentir très soutenus par leur famille est passé de 82,0 % en 2018 à 77,1 % en 2022, soit une baisse de 4,9 %. Les garçons ont déclaré bénéficier d’un soutien familial important plus souvent que les filles (respectivement 80,9 % et 73,3 %), et le soutien familial se réduit avec l’âge. 

« Alors que dans la plupart des pays, la pandémie a généralement eu un impact positif sur les relations avec la famille et les camarades, la Hongrie fait figure d’exception. Nous devons mieux comprendre ce résultat précis afin d’améliorer les mécanismes d’adaptation et la résilience des familles face à de telles difficultés », ajoute Dóra Eszter Várnai. 

Les adolescents ont également signalé une diminution du soutien émotionnel de la part de leurs condisciples et de leurs amis : la proportion de ceux qui ont déclaré se sentir soutenus sur le plan émotionnel a diminué de près de 5 % entre 2018 et 2022, passant de 76,5 % à 72,0 %. Les filles ont fait état de niveaux plus élevés de soutien par leurs camarades que les garçons. 

Des mesures de soutien pour les enfants et les familles 

Diverses organisations, gouvernementales ou non, et des professionnels, y compris le système national de soins de santé, soutiennent les enfants et les familles touchés par la pandémie. 

Le gouvernement hongrois a pris des mesures proactives pour résoudre les problèmes auxquels sont confrontées les familles en mettant en œuvre un large éventail de mesures, notamment un soutien accru à ces familles, une aide pour la garde d’enfants, un appui financier et un encadrement scolaire. 

L’UNICEF, la Hongrie et l’université Eötvös Loránd consentent des efforts pour le recueil de données, la prévention et l’intervention afin de gérer les répercussions sur la santé mentale. L’antenne hongroise de l’UNICEF a également lancé un court programme d’intervention pour la santé mentale dans les écoles primaires et secondaires. 

En Hongrie, des professionnels de la médecine et de la santé mentale ont mis en place des ambulances post-COVID dans des cliniques et hôpitaux pédiatriques afin de prendre en charge les répercussions somatiques et psychologiques des symptômes de COVID longue chez les enfants.