Dans le cadre de la Stratégie mondiale du secteur de la santé – VIH 2022-2030 de l’OMS, un ambitieux objectif a été réaffirmé au monde : mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique en l’an 2030 au plus tard, moyennant de la détermination, une collaboration et des fonds en suffisance. Aujourd’hui, les personnes séropositives sont en mesure de profiter d’une longue existence en bonne santé, à condition d'avoir accès à un traitement adéquat et de comprendre les adaptations nécessaires à leur mode de vie.
Pour de nombreux pays, il s'agit d'un objectif réalisable grâce à des médicaments abordables, à des schémas thérapeutiques bien établis, à de bons programmes de prévention et à un diagnostic rapide. Mais lorsque des événements imprévus, tels qu'une guerre ou une autre situation d'urgence, se produisent, beaucoup d'avancées chèrement acquises peuvent être facilement réduites à néant.
En matière de VIH, l’Ukraine a, depuis longtemps, l’une des charges de maladie les plus lourdes par rapport aux 52 autres pays de la Région européenne. Les statistiques de 2021 indiquaient que près de 250 000 Ukrainiens vivaient avec cette maladie, et que comme partout dans le monde, certains groupes, dont les toxicomanes, les hommes ayant des rapports homosexuels et les travailleurs du sexe, sont plus vulnérables et courent plus de risques d’être infectés.
L’escalade des opérations militaires en Ukraine a entraîné un énorme déplacement de réfugiés vers les pays limitrophes. Il était nécessaire de prendre en charge les besoins de santé directement suscités par les hostilités, dont les traumatismes, mais aussi de soigner un nombre important de réfugiés pour des maladies chroniques, dont l’infection à VIH.
C’est en Pologne que le nombre de réfugiés ukrainiens a été le plus élevé : 7 millions de personnes auraient franchi la frontière avec ce pays, et près d’1,5 million d’entre eux y ont fait une demande d’asile temporaire. Beaucoup de réfugiés sont conscients de leur statut de séropositivité et reçoivent un traitement. Certaines personnes ignorent peut-être leur statut et d'autres courent un risque accru de contracter une infection à VIH en raison de facteurs externes, tels que la consommation de drogues ou la transmission par voie sexuelle, notamment par le biais du travail du sexe ou d'abus sexuels.
Un aspect clé de l’intervention sanitaire consiste à veiller à ce que les réfugiés disposent des informations nécessaires, en ukrainien, sur les services qui leur sont accessibles et la manière d’y accéder. En Ukraine, le schéma thérapeutique contre le VIH diffère de celui qui est appliqué dans les pays de l’Union européenne (UE) et comprend un recours à certains médicaments efficaces non homologués dans les pays de l’UE. Les meilleures solutions pour la santé des patients sont de continuer à observer les schémas thérapeutiques efficaces et d’éviter les changements inutiles. Le gouvernement polonais a adopté une législation visant à garantir l’accessibilité à ces médicaments pour le traitement des patients ukrainiens en Pologne.
Cette vidéo montre la démarche collaborative à laquelle ont recouru le Centre national polonais contre le sida, le ministère de la Santé et les organisations non gouvernementales, soutenus par le bureau de pays de l’OMS en Pologne.