Allocution du Président sortant Docteur Sathasivam Subramaniam, Ministre de la santé, Gouvernement de la Malaisie, à l’occasion de la séance d’ouverture de la soixante-huitième session du Comité régional de l’OMS pour le Pacifique occidental

9 October 2017

Mesdames et Messieurs les ministres,
Mesdames et Messieurs les représentants,
Monsieur le Dr Shin Young-soo, Directeur régional de l’OMS pour le Pacifique occidental,
Mesdames et Messieurs les représentants des institutions des Nations Unies, des organisations intergouvernementales et des organisations non gouvernementales,
Mesdames et Messieurs :

Je vous souhaite à toutes et à tous la bienvenue à la soixante-huitième session du Comité régional de l’OMS pour le Pacifique occidental.

C’est pour moi un honneur, en qualité de Président sortant du Comité régional, d’adresser de nouveau mes remerciements, au nom de mes chers collègues Ministres de la santé et représentants, à Monsieur le Ministre de la santé de l’Australie ainsi qu’au Gouvernement australien pour l’accueil et la réception extraordinaires que vous nous avez réservés ce matin.

Le site et la ville superbes qui servent de cadre à la présente session du Comité régional du Pacifique occidental ne seront pas les seuls éléments de cette réunion dont nous garderons un vif souvenir.

Cette semaine, le Directeur général de l’OMS, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, s’adressera pour la première fois à notre Comité régional. Comme pour tout changement à la tête de notre organisation, l’élection d’un nouveau Directeur général offre l’occasion de formuler de nouvelles orientations et des idées fraîches, ainsi que d’imprimer un nouveau style de gouvernance. Nous sommes impatients de découvrir la vision que Monsieur le Dr Tedros présentera pour notre organisation plus tard cette semaine.

Mesdames et Messieurs,

Lors de notre réunion tenue l’an dernier au Bureau régional de l’OMS, à Manille, nous nous sommes attelés à un programme ambitieux. Je suis très heureux et honoré de vous faire part de certains des progrès qui ont été accomplis depuis notre dernière rencontre.

Chers collègues,

Lors de notre dernière session, l’an dernier, le Comité régional a approuvé le Plan d’action régional pour la prévention et l’élimination de la dengue. Conformément au Plan d’action que nous avons adopté, l’OMS aide les pays à mettre à jour leurs plans nationaux. Une formation sur le renforcement des capacités pour la gestion intégrée des vecteurs a été organisée aux Fidji cette année à l’intention des États et Territoires insulaires du Pacifique.

La Chine, les Fidji, la Malaisie, Singapour, le Vanuatu et le Viet Nam mènent actuellement des projets pilotes de lutte contre le vecteur de la dengue qui reposent sur l’utilisation de moustiques porteurs de la bactérie wolbachia. L’OMS continue d’appuyer le renforcement des capacités des États Membres en matière de diagnostic, de prise en charge des cas et de communication des risques, conformément au Plan d’action régional.

L’an dernier, le Comité a également approuvé le Cadre d’action régional pour la maîtrise et l’élimination du paludisme dans le Pacifique occidental (2016-2020). Depuis lors, comme pour la dengue, le Cadre a servi à mettre à jour des plans stratégiques nationaux. Forts de ces documents, sept pays d’endémie pouvant être admis au bénéfice du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ont présenté au Fonds des notes conceptuelles en vue d’obtenir le renouvellement de leur allocation au cours du prochain cycle.

Une réunion régionale a été convoquée cette année dans l’optique d’intensifier la surveillance antipaludique, et les pays renforcent actuellement leurs capacités en la matière, ce qui, comme nous le savons tous, est décisif pour combattre le paludisme. L’OMS continue d’appuyer les efforts des pays visant à renforcer leurs capacités de diagnostic du paludisme au moyen de stages de remise à niveau et d’évaluations externes des compétences. Les pays d’endémie continuent de surveiller la résistance aux antipaludéens en assurant le suivi de l’efficacité thérapeutique, et un atelier régional sur la mise à jour des directives nationales relatives au traitement a également été tenu cette année.

Les changements climatiques et les questions liées à l’environnement ont un retentissement sur nous tous. L’an dernier, le Comité a approuvé le Cadre d’action régional du Pacifique occidental sur la santé et l’environnement dans un monde en mutation. Les récents progrès ont contribué à la réalisation du principal objectif du cadre, qui consiste à accélérer les efforts en faveur de la santé et de l’environnement dans l’optique des objectifs de développement durable (ODD).

Six pays ont lancé des projets nationaux de grande envergure en vue de renforcer la résilience de leurs systèmes de santé face aux changements climatiques, moyennant l’adoption d’une législation, l’élaboration de politiques et l’amélioration des systèmes d’information et de surveillance numériques ainsi que de la prestation des services et de la sécurité des hôpitaux. L’OMS a soutenu les initiatives nationales visant à : 1) intégrer des plans d’amélioration de la sécurité sanitaire de l’eau dans les systèmes de distribution d’eau de 9 pays ; 2) dispenser des formations sur le processus de ratification et la mise en œuvre de la Convention de Minamata sur le mercure dans 18 pays; 3) s’attaquer au problème de l’amiante et à d’autres risques professionnels dans quatre pays, en établissant une base de données factuelles qui sous-tendront la réglementation et en formant le personnel aux activités de sensibilisation.

Toujours l’an dernier, le Comité a approuvé le Programme d’action régional pour la réalisation des objectifs de développement durable dans le Pacifique occidental. Le Cadre de suivi des objectifs de développement durable et de la couverture sanitaire universelle dans la Région du Pacifique occidental s’est depuis enrichi d’orientations techniques et d’un rapport de référence.

La réalisation des ODD exige de nouveaux partenariats et moyens d’action allant au-delà du seul secteur de la santé, car les ODD relatifs à la santé et les cibles qui leur sont associées rejoignent directement l’ambition générale du Programme, qui prône un développement durable et inclusif. Nous avons vu cette approche à l’œuvre l’année dernière à la neuvième Conférence mondiale sur la promotion de la santé, ainsi que dans d’autres instances, telles que le Forum parlementaire de l’Asie-Pacifique sur la santé dans le monde.

Une autre mesure prioritaire dans ce domaine consiste à tâcher de rendre les programmes de santé plus équitables, notamment par la mise en place de modèles de prestation de services qui favorisent l’égalité entre les sexes et l’équité. Si nous voulons vraiment concrétiser notre ambition de ne laisser personne de côté, nous devons veiller à ce que nos programmes et services de santé répondent aux besoins de tous.

Un autre point que je souhaite aborder, et non l’un des moindres, concerne les menaces à la sécurité sanitaire, qui, par leur caractère inévitable, nous engagent plus que jamais à faire preuve de vigilance. Au cours de l’année qui vient de s’écouler, la vulnérabilité de la Région a été de nouveau mise en lumière par divers événements de sécurité sanitaire, en particulier les menaces infectieuses que le A/H7N9 et d’autres souches du virus de la grippe aviaire font peser sur l’homme, tout comme le virus de la dengue, ou encore le Zika, associé à des groupes de cas de microcéphalie et de syndrome de Guillain-Barré, ainsi que les risques naturels que posent les typhons et les cyclones tropicaux.

L’an dernier, le Comité a approuvé la Stratégie Asie-Pacifique pour la maîtrise des maladies émergentes et la gestion des urgences de santé publique (SMEAP III). Le contexte dans lequel s’inscrivent la sécurité sanitaire et les menaces à la santé publique est en constante évolution, aussi importe-t-il de mettre à jour notre cadre commun de préparation et de riposte, ainsi que notre stratégie régionale visant à mettre en œuvre les principales capacités requises en vertu du Règlement sanitaire international (RSI). La SMEAP III intègre les composantes du cadre de suivi et d’évaluation pour la mise en œuvre des principales capacités requises en vertu du RSI. Des évaluations extérieures conjointes ont été d’ores et déjà réalisées dans cinq États Membres de la Région, et d’autres sont en cours dans plusieurs pays. Après l’évaluation, les pays ont bénéficié d’un appui pour mener à bien leurs plans d’action nationaux au titre de la SMEAP III.

La SMEAP III sert également de cadre à la mise en œuvre du Programme OMS de gestion des situations d’urgence sanitaire dans la Région , établi en 2016.

Mesdames et Messieurs,

Cette année nous réserve un programme de travail encore plus chargé. Comme toujours, j’attends avec impatience d’échanger avec vous nos points de vue et les enseignements tirés de nos expériences, ainsi que de parfaire nos approches à l’égard des questions complexes dont nous débattrons cette semaine.

Nous nous réunissons alors que de terribles catastrophes naturelles, conflits et troubles politiques bouleversent d’autres parties du monde. S’il est vrai que nous ne pouvons pas régler tous les problèmes du monde cette semaine, nous devrions toutefois toujours garder à l’esprit le noble objectif qui nous rassemble tous ici : promouvoir la santé et le bien-être des pays de cette vaste Région caractérisée par une forte diversité.

Je tiens à remercier mon Vice-Président, Monsieur Nandi Tuaine Glassie, Ministre de la santé des Îles Cook, ainsi que les autres membres du Bureau, pour l’excellent soutien qu’ils ont fourni en mon absence l’an dernier.

Enfin, je tiens à remercier le Directeur régional, Dr Shin, de même que votre personnel, de l’organisation et de la gestion remarquables de cette session ainsi que de l’important travail que vous avez accompli depuis l’an dernier, qui nous aidera à progresser durablement dans notre action sanitaire.

Je vous remercie de votre attention.