Le nouveau programme de bourses de l’OMS/Europe vise à intensifier le recours à la science des données pour améliorer les résultats en matière de santé publique dans les pays d’Europe de l’Est et d’Asie centrale, notamment dans les situations d’urgence sanitaire.
L’OMS/Europe, le Bureau régional pour l’Europe orientale et l’Asie centrale des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) des États-Unis et le Centre international pour la formation et l’éducation en santé (I-TECH) de l’université de Washington ont lancé, dans les pays d’Europe orientale et d’Asie centrale, le programme de bourses en informatique et en science des données pour la santé afin d’améliorer les pratiques dans ce domaine.
Grâce à cette collaboration efficace, l’OMS/Europe entend aider les pays à mieux régir la transformation numérique dans le secteur de la santé et faire progresser la littératie en matière de santé numérique – des objectifs clés du Plan d’action régional pour la santé numérique dans la Région européenne de l’OMS 2023-2030. Adopté par les 53 pays de la Région, ce Plan d’action est une feuille de route pour améliorer la santé et le bien-être des populations grâce aux technologies numériques.
Un besoin urgent de professionnels bien formés pouvant gérer des systèmes de données et d’informations sanitaires
La pandémie de COVID-19 a clairement mis en évidence l’importance cruciale de systèmes de données électroniques robustes et intégrés et leur capacité à orienter les mesures de santé publique.
« Les systèmes d’information sanitaire génèrent d’énormes quantités de données sur l’interaction de chaque individu avec le système de soins de santé, notamment sur son état de santé, les diagnostics qu’il a reçus, les traitements subis et leurs résultats », déclare le docteur Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe. « Ces grands volumes de données sur la santé, également appelés « big data », peuvent être analysés et exploités pour dégager des tendances qui influencent l’élaboration de politiques fondées sur des données probantes, ce qui permet d’allouer les ressources plus efficacement, d’améliorer la qualité et les résultats des soins de santé et de répondre aux préoccupations de santé publique de manière proactive. »
Il y a, cependant, une pénurie mondiale de cadres techniques qui assureraient les bases de l’informatique en santé publique afin de faciliter la surveillance et la réaction aux maladies, ainsi que la maîtrise des maladies infectieuses chroniques et endémiques prioritaires.
« L’équité doit être le principe directeur de nos efforts de transformation numérique dans le domaine des soins de santé ; sinon, nous risquons de perpétuer tout simplement les inégalités du monde réel dans le monde numérique. C’est pourquoi des investissements systématiques dans la main-d’œuvre actuelle et future pour la santé numérique et la modernisation des données sont nécessaires si nous voulons que nos systèmes de santé soient adaptés au XXIe siècle », conclut le docteur Kluge.
« Pour garantir une meilleure réaction aux situations d’urgence futures, qui se produisent à un rythme plus soutenu que jamais, nous devons résoudre le problème de la pénurie de professionnels qualifiés dans ce domaine », souligne le docteur David Novillo-Ortiz, conseiller régional pour les données et la santé numérique à l’OMS/Europe. « Notre partenariat avec les CDC pour le lancement d’un programme de formation dans la Région européenne de l’OMS est un grand pas en avant pour combler ces lacunes. Nous sommes convaincus que cette collaboration permettra de doter les pays des outils et de l’expertise nécessaires pour exploiter efficacement les données et améliorer leurs capacités d’intervention en cas de pandémie et leurs résultats en matière de santé publique. »
Une première sélection de boursiers venus de Géorgie, du Kazakhstan, du Kirghizistan, d’Ouzbékistan et d’Ukraine
Le premier groupe de 20 boursiers, qui comprend des techniciens, des analystes et des spécialistes de la santé publique travaillant au niveau national dans le domaine de l’informatique ou de la science des données appliquées à la santé publique, a déjà été sélectionné pour participer à ce programme de formation continue de 12 mois destiné à former des experts en la matière.
« Le lancement de ce programme de bourses est un jalon important pour le renforcement de notre sécurité sanitaire collective », observe M. Steven Becknell, directeur adjoint du Bureau régional pour l’Europe orientale et l’Asie centrale des CDC. « Le soutien et la participation des ministères de la Santé d’Europe orientale et d’Asie centrale à la conception et à l’application de l’informatique et de la science des données pour la santé témoignent clairement de leur volonté de renforcer les capacités nationales en matière de collecte et d’utilisation des informations pour protéger la santé des individus, renforcer les systèmes de santé et, en définitive, sauver des vies. »
Les priorités fixées pour les boursiers sont les suivantes :
- automatisation de l’analyse et de la visualisation de données pour les maladies ;
- expansion des registres numériques de la vaccination au-delà de ceux de la COVID-19 ;
- développement de plateformes communes d’informatique décisionnelle pour l’analyse des données de surveillance des maladies ;
- perfectionnement des systèmes de notification électroniques ;
- développement de modules d’analyse spatiale pour la surveillance et l’intervention contre de multiples maladies.
Cette initiative est une réponse aux défis importants rencontrés par l’OMS dans la réalisation de ses objectifs de promotion de la couverture sanitaire universelle, de protection des personnes dans les situations d’urgence et d’amélioration de la santé et du bien-être à la suite de la pandémie de COVID-19. Elle est née d’un constat du pouvoir des solutions numériques pour renforcer les systèmes et les services de santé et lutter contre les inégalités dans ce domaine.