La COVID-19 a désormais ôté la vie à un million de personnes et beaucoup d’autres souffrent du fait de la pandémie. Certes, cette étape majeure est synonyme de difficultés pour le monde, mais il y a des lueurs d’espoir qui nous insufflent du courage pour le présent et l’avenir proche.
Cela fait à peine neuf mois que le virus a été identifié pour la première fois et certains des scientifiques les plus brillants de la planète ont pu, dans un effort collectif, concevoir des tests pour diagnostiquer les cas, sélectionner des traitements, notamment aux corticostéroïdes, capables de réduire la mortalité des cas les plus graves de COVID-19 et produire des vaccins candidats désormais en phase 3, la phase finale, des essais.
Tandis que nous sommes à l’affût de nouvelles avancées, nous avons constaté que le virus pouvait bel et bien être circonscrit grâce à l’application de mesures de santé publique éprouvées et testées.
De nombreux pays ont lancé une riposte engageant l’ensemble des pouvoirs publics et toutes les sphères de la société. Armés des bonnes infrastructures de préparation, ils ont pu maîtriser les flambées avant que la transmission soit hors de contrôle.
Le système médical et de santé publique de la Thaïlande dispose de ressources suffisantes. Guidées par les meilleurs conseils scientifiques disponibles et pouvant s’appuyer sur des professionnels de la santé formés et engagés, les autorités thaïlandaises ont agi avec détermination pour supprimer le virus et instaurer un climat de confiance au sein de la population.
L’Italie a été l’un des premiers pays à affronter une vaste flambée en dehors de la Chine et a, à bien des égards, fait œuvre de précurseur pour les autres. Tirant les enseignements de ce qui s’était passé à Wuhan, l’Italie a mis en place des mesures solides et a pu ainsi réduire la transmission et sauver des milliers de vies. L’unité et la solidarité nationales, associées au dévouement et au sens du sacrifice des agents de santé et à la participation de la population italienne ont contribué à maîtriser l’épidémie.
Bien que les Amériques soient, à ce jour, la région la plus touchée, l’Uruguay a signalé le nombre de cas et de décès le plus bas d’Amérique latine, tant en valeur absolue que par habitant. Cela n’a rien d’un hasard : l’Uruguay dispose en effet de l’un des systèmes de santé les plus solides et les plus résilients d’Amérique latine dans lequel des investissements pérennes ont été réalisés sur la base d’un consensus politique pour dire qu’il est important d’investir dans la santé publique.
Pour combattre la COVID-19, le Pakistan a déployé les infrastructures mises en place au fil des ans pour la poliomyélite. Les agents de santé communautaire qui avaient été formés à faire du porte-à-porte pour vacciner les enfants contre la poliomyélite ont été redéployés pour assurer la surveillance, la recherche des contacts et la prise en charge. Cette démarche a permis à la fois de supprimer le virus et, à mesure que le pays se stabilise, de redresser une fois de plus l’économie. Cela ne fait que conforter l’idée selon laquelle il n’y a pas à choisir entre la maîtrise du virus et la sauvegarde de l’économie. Les deux sont intimement liés.
On pourrait citer de nombreux autres exemples, comme le Cambodge, l’Espagne, le Japon, la Mongolie, la Nouvelle-Zélande, la République de Corée, le Rwanda, le Sénégal, le Viet Nam, et plus encore. Nombre de ces pays ont tiré les leçons de précédentes flambées épidémiques – SRAS, MERS, rougeole, poliomyélite, Ebola ou grippe – pour affûter leur système de santé et riposter à ce nouvel agent pathogène.
Cependant, la principale leçon à en tirer reste la même : peu importe le stade d’une épidémie auquel se trouve un pays, il n’est jamais trop tard pour inverser la tendance. Il y a quatre mesures essentielles sur lesquelles l’ensemble des pays, des communautés et des personnes doivent porter leur attention pour maîtriser l’épidémie.
Premièrement, éviter les manifestations susceptibles d’amplifier la portée de l’épidémie. Pour se propager, la COVID-19 a une appétence particulière pour les groupes de personnes.
Deuxièmement, diminuer le nombre de décès en protégeant les populations vulnérables, comme les personnes âgées, celles souffrant d’une affection sous-jacente et le personnel essentiel.
Troisièmement, chacun a un rôle à jouer en prenant les mesures dont on sait qu’elles permettent de se protéger soi-même et de protéger les autres : se tenir au moins à un mètre les uns des autres, se laver régulièrement les mains, appliquer les règles d’hygiène respiratoire et porter un masque. De même, éviter les espaces clos, les lieux très fréquentés et les endroits où les personnes sont en contact direct les unes avec les autres.
Enfin quatrièmement, les pouvoirs publics doivent prendre des mesures adaptées à la situation pour trouver, isoler, tester et prendre en charge les cas et pour chercher et placer en quarantaine leurs contacts. Il est possible d’éviter les confinements généralisés si les pays mettent en place des interventions provisoires et géographiquement ciblées.
La soixante-quinzième session de l’Assemblée générale de l’ONU offre à la communauté internationale l’occasion de se réunir pour réfléchir à l’année qui vient de s’écouler et tracer collectivement une nouvelle voie pour l’avenir, ce qui est primordial, car cette urgence de santé publique de portée internationale doit passer par une solution mondiale.
L’économie mondiale devrait accuser une perte de 7 000 milliards de dollars des États-Unis du fait de cette pandémie. Ce n’est qu’en s’attaquant ensemble au problème que les gens pourront reprendre leur vie et retrouver leurs moyens de subsistance.
Lancé en avril dernier, le Dispositif visant à accélérer l’accès aux outils de lutte contre la COVID-19 (Accélérateur ACT) est la seule initiative d’ampleur mondiale qui propose une solution pour mettre fin plus rapidement à la pandémie.
Investir dans l’Accélérateur ACT, qui dispose du plus vaste portefeuille au monde d’outils de lutte contre la COVID-19, renforce la probabilité de pouvoir disposer du « candidat victorieux » et permet aux pays qui ont déjà conclu des accords bilatéraux de se prémunir contre le risque d’aboutir à des produits qui ne seraient pas viables.
Il a besoin de 35 milliards de dollars des États-Unis pour atteindre l’objectif mondial de développer de nouveaux outils et de produire et de livrer deux milliards de doses de vaccin, 245 millions de traitements et 500 millions de tests de diagnostic au cours de l’année prochaine. Ce chiffre représente à peine un pour cent de ce que les gouvernements du G20 ont d’ores et déjà alloué aux plans de relance économique.
Tandis que l’étape majeure que nous franchissons aujourd’hui nous amène à réfléchir, c’est maintenant que nous devons nous rassembler et faire preuve de solidarité pour riposter contre ce virus. L’Histoire nous jugera à l’aune des décisions que nous prendrons, ou non, dans les prochains mois. Saisissons cette occasion pour tendre la main au-delà de nos frontières nationales, sauver des vies et préserver des moyens de subsistance.