Candidose (infection à levures)

9 avril 2025

Principaux repères

  • La candidose est une infection fongique courante, principalement causée par des levures de l’espèce Candida.
  • La candidose peut toucher diverses parties du corps, notamment la bouche (candidose buccale ou muguet), le vagin (candidose vaginale), l’œsophage, la peau et la circulation sanguine (candidose invasive).
  • La candidose vulvo-vaginale (CVV), ou infection vaginale à levures, touche des millions de femmes dans le monde.
  • La candidose buccale est plus fréquente chez le nourrisson, les personnes immunodéprimées, celles qui utilisent des inhalateurs de stéroïdes, les porteurs de prothèses dentaires, les personnes qui s’injectent des drogues et celles qui souffrent de maladies telles qu’un diabète non maîtrisé.
  • La candidose peut être traitée avec des médicaments antifongiques. Le traitement peut être plus complexe lorsque les infections sont causées par des espèces résistantes aux médicaments.
  • Candida auris est une espèce fongique qui peut être multirésistante, provoquer une maladie invasive et entraîner des flambées épidémiques dans les hôpitaux.

 

Vue d’ensemble

La candidose, également connue sous le nom d’infection à levures, est une infection fongique principalement causée par des levures de l’espèce Candida. Un grand nombre de ces levures sont naturellement présentes dans le corps humain, et font partie du microbiome naturel, ou dans le milieu environnant, souvent sans causer de problèmes. Cependant, dans certaines conditions, comme un système immunitaire affaibli ou des changements dans l’environnement naturel du corps (par exemple en raison de changements hormonaux ou de la prise d’antibiotiques), Candida peut se développer de manière excessive et provoquer une infection. La candidose peut affecter diverses parties du corps, entraînant divers symptômes.

Les types courants de candidose sont la candidose vulvo-vaginale (infection vaginale à levures), qui affecte le vagin ; la candidose buccale (muguet), qui affecte la bouche et la gorge ; et la candidose invasive, qui est une infection systémique grave qui peut affecter n’importe quel organe du corps. La candidose invasive est un problème majeur chez les personnes gravement malades et immunodéprimées.

Bien qu’il soit généralement possible de la traiter avec des médicaments antifongiques, certains types de candidose peuvent être difficiles à traiter. Par exemple, Candida auris est une levure multirésistante aux traitements antifongiques qui est responsable d’épidémies dans les hôpitaux et les établissements de soins de longue durée. La prévention et une bonne prise en charge sont essentielles pour réduire le risque et la propagation de ces infections.

Infections vaginales à levures (candidose vulvo-vaginale)

La candidose vulvo-vaginale (CVV), communément appelée infection vaginale à levures, est une infection du vagin et de la vulve causée par une prolifération de levures Candida.

Causes

Plusieurs facteurs peuvent contribuer à la prolifération de Candida dans le vagin. Les changements dans l’acidité, le microbiome naturel ou l’équilibre hormonal du vagin peuvent créer un environnement qui favorise la prolifération des levures. Les antibiotiques peuvent tuer les bactéries saines du vagin, qui contribuent à maintenir l’équilibre et à empêcher la prolifération des levures. Les fluctuations des taux d’hormones, telles que celles observées pendant la grossesse, le cycle menstruel ou l’utilisation de la pilule contraceptive, peuvent augmenter le risque d’infections à levures. Un diabète non maîtrisé, entraînant des taux de glycémie élevés et persistants, peut également favoriser la prolifération des levures. De plus, un système immunitaire affaibli en raison de problèmes de santé ou de la prise de médicaments peut rendre une personne plus vulnérable aux infections à levures.

Symptômes

Les symptômes d’une infection vaginale à levures peuvent causer un inconfort. Les symptômes fréquemment évoqués sont des démangeaisons intenses dans le vagin et autour de la vulve. Ils peuvent en outre s’accompagner d’une rougeur et d’une douleur de la vulve, ainsi que de pertes vaginales épaisses, blanches et semblables à du caillé. On note également des mictions douloureuses et une gêne ou des douleurs pendant les rapports sexuels. Les infections à levures affectent principalement le vagin et la vulve et ne sont pas une cause typique d’infections des voies urinaires.

Traitement

Les infections vaginales à levures sont généralement traitées à l’aide de médicaments antifongiques. Les traitements locaux, tels que les crèmes, les pommades ou les suppositoires contenant des antifongiques, comme le clotrimazole, sont couramment utilisés. Des antifongiques oraux sur ordonnance, tels que le fluconazole, sont également disponibles. Cependant, la résistance à certains médicaments antifongiques se développe et le traitement n’est pas toujours efficace.  

Les remèdes maison doivent être utilisés avec prudence et faire l’objet d’une discussion avec un ou une prestataire de santé avant utilisation.

Prévention

L’activité sexuelle peut favoriser le développement de la CVV, même si celle-ci n’est pas officiellement classée parmi les infections sexuellement transmissibles. Il n’est généralement pas recommandé de traiter les partenaires masculins, sauf s’ils présentent eux-mêmes des symptômes.

Muguet

Le muguet est une candidose qui apparaît dans la bouche et la gorge.

Causes

Plusieurs facteurs peuvent entraîner l’apparition du muguet. Les personnes dont le système immunitaire est affaibli ou immature, comme les nourrissons, les personnes âgées et les personnes vivant avec le VIH, sont plus susceptibles de développer un muguet. Les antibiotiques peuvent perturber l’équilibre normal des micro-organismes dans la bouche, et permettre au Candida de proliférer. Les inhalateurs de stéroïdes pour l’asthme peuvent également augmenter le risque de muguet. De plus, des prothèses dentaires mal ajustées ou une mauvaise hygiène bucco-dentaire peuvent créer un environnement propice à la prolifération des levures.

Symptômes

Le muguet se caractérise par des lésions blanches et crémeuses sur la langue, l’intérieur des joues et les gencives, ou par des plaques blanches et dures qui ne peuvent être enlevées par grattage. Les personnes peuvent ressentir des douleurs dans la bouche, ce qui les empêche de manger ou d’avaler. Des craquelures et des rougeurs aux coins de la bouche, des taches rouges et brillantes sur le palais ou la langue, ainsi qu’une altération ou une perte du goût peuvent également survenir.

Traitement

Le muguet est généralement traité à l’aide de médicaments antifongiques. Les traitements locaux, comme les bains de bouche ou les comprimés à sucer antifongiques, sont couramment utilisés. Des antifongiques oraux peuvent également être prescrits. Le maintien d’une bonne hygiène bucco-dentaire grâce à un brossage régulier et à l’utilisation de fil dentaire peut permettre de prévenir la prolifération des levures.

Le muguet chez le nourrisson

Le muguet est une affection courante chez le nourrisson, en particulier le nouveau-né, apparaissant souvent sous forme de taches blanches sur la langue ou à l’intérieur des joues. Bien qu’il ne soit généralement pas nocif, il peut provoquer une gêne pendant la tétée. Le traitement consiste généralement en un antifongique liquide prescrit par un médecin.

Candidose invasive

Les personnes hospitalisées atteintes d’un cancer ou auxquelles on a administré des antibiotiques, celles qui ont subi une procédure invasive, comme la pose d’un cathéter intraveineux (perfusion), ou qui ont subi une intervention chirurgicale peuvent contracter une infection à Candida invasive, par exemple par la circulation sanguine.

Certaines espèces de Candida, dont Candida auris, développent une résistance aux antifongiques, ce qui les rend difficiles à éradiquer des surfaces et des équipements hospitaliers. Ces infections sont graves et nécessitent l’administration en urgence d’un traitement antifongique intraveineux.

Les tests et les traitements doivent également s’améliorer et être plus largement disponibles, en particulier dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.

Candida et régime alimentaire

Le lien entre l’alimentation et la candidose est largement débattu, notamment la question de savoir si une consommation élevée de sucre peut provoquer des infections à levures. Certaines personnes suivent des régimes stricts pour limiter la prolifération des levures, mais il existe peu de preuves scientifiques à l’appui de leur efficacité. Il convient de consulter un professionnel de la santé ou un diététicien professionnel avant d’apporter des changements importants à son alimentation.

Prévention

Pour prévenir l’apparition de candidose sur la peau, il est important de maintenir une bonne hygiène, en particulier dans les zones humides du corps. Pour prévenir la candidose buccale, il convient d’avoir une bonne hygiène buccale, de nettoyer correctement les prothèses dentaires, de contrôler le diabète, d’éviter de fumer et d’utiliser correctement les inhalateurs de stéroïdes.

Pour éviter de perturber le microbiome naturel du corps, il convient de recourir aux antibiotiques uniquement lorsqu’ils sont prescrits et indispensables. La prise en charge des affections sous-jacentes, comme le diabète, peut réduire le risque de candidose. Chez les personnes immunodéprimées, des examens médicaux réguliers et des antifongiques prophylactiques peuvent être nécessaires pour prévenir la candidose invasive.

Concernant la candidose vulvo-vaginale, il est conseillé de porter des sous-vêtements en coton et des vêtements amples, d’éviter les tissus synthétiques, d’enlever rapidement les maillots de bain et les vêtements de sport pleins de sueur et d’éviter les douches vaginales pour prévenir les infections à levures. Éviter les produits d’hygiène corporelle parfumés ou agressifs peut également permettre de prévenir l’irritation et de réduire le risque d’infections à levures.

Les sportifs et les personnes qui pratiquent une activité physique intense, ainsi que les enfants, doivent veiller à leur hygiène. Dans les environnements où les contacts physiques sont fréquents (par exemple, les gymnases et les installations sportives), il est important de nettoyer et de sécher régulièrement les équipements et les vêtements.

Action de l’OMS

L’OMS a conscience du problème de santé publique croissant que posent les infections fongiques à l’échelle mondiale et entend s’attaquer à cette menace au moyen de diverses initiatives.

En 2022, l’OMS a publié la toute première liste des agents pathogènes fongiques prioritaires afin d’orienter la recherche, le développement et les interventions de santé publique.

En 2024, l’OMS a publié des Recommandations pour le traitement de Trichomonas vaginalis, Mycoplasma genitalium, Candida albicans, de la vaginose bactérienne et du papillomavirus humain (verrues anogénitales) (en anglais)‎.

En 2025, l’OMS a publié ses tout premiers rapports sur les tests de diagnostic et les traitements des infections fongiques.

En mettant l’accent sur les agents pathogènes fongiques et en préconisant des stratégies fondées sur des données probantes, l’OMS entend renforcer la riposte mondiale aux infections fongiques et à la résistance aux antifongiques, afin d’améliorer à terme les résultats en matière de santé publique.