Virus T-lymphotropique humain de type 1

4 décembre 2024

Principaux faits

  • Le virus T-lymphotrope humain de type 1 (HTLV-1) est un rétrovirus qui provoque une infection chronique à vie chez les humains.
  • Il se transmet principalement par l’allaitement, les contacts sexuels, le partage de seringues et les transfusions sanguines non sécurisées.
  • Le tableau clinique le plus courant comprend l’immunodépression générale rendant les individus plus sensibles aux infections, à l’uvéite, à la dermatite, à la pneumopathie, à la leucémie à cellules T de l’adulte et à la myélopathie associée au HTLV-1, également appelée paraparésie spastique tropicale.
  • Selon les estimations actuelles, le nombre total de personnes vivant avec une infection à HTLV-1 se situait entre 5 et 10 millions en 2012.
  • Elle touche plus de femmes que d’hommes, bien que les raisons de cette situation ne soient pas bien élucidées.
  • Il n’existe pas de traitement efficace contre le virus HTLV-1 et l’accent est mis sur la détection et la prévention.

Vue d’ensemble

Le virus T-lymphotrope humain de type 1 (HTLV-1) est un rétrovirus, similaire au VIH, qui provoque une infection chronique à vie chez les humains. Il est transmis par l’allaitement, les contacts sexuels, le partage de seringues et les transfusions sanguines non sécurisées. Il provoque une série de manifestations cliniques, notamment un mauvais fonctionnement du système immunitaire (immunodépression), une inflammation oculaire (uvéite) et de la peau (dermatite) et une pneumonie (pneumopathie). Le virus HTLV-1 peut entraîner un cancer chez certaines personnes (leucémie à cellules T de l’adulte) et diverses complications neurologiques telles que la myélopathie (myélopathie associée au HTLV-1) et la paraparésie spastique.

Transmission

Le virus se transmet principalement par l’allaitement, les contacts sexuels, le partage de seringues et les transfusions sanguines non sécurisées. La transmission mère-enfant se produit principalement par l’allaitement maternel à un taux d’environ 20 % à 30 %, les durées d’allaitement plus courtes étant associées à des taux de transmission plus faibles.

Les femmes sont plus souvent touchées par le virus HTLV-1 que les hommes pour des raisons qui ne sont pas bien comprises. Ce phénomène pourrait refléter une plus grande efficacité de la transmission de l’homme à la femme, mais pourrait également être dû à d’autres facteurs biologiques. Le virus HTLV-1 a été détecté dans les sécrétions cervicales et le sperme, mais un nombre plus élevé de lymphocytes peut être présent dans le sperme, ce qui favorise la transmission.

La transfusion de produits sanguins cellulaires d’une personne infectée par le HTLV-1 entraîne un risque élevé de transmission, de même que la transplantation d’organes solides. Cependant, la transfusion de plasma acellulaire comporte un risque de transmission faible ou nul. De plus, le partage de seringues dans le contexte de l’usage de drogues par voie intraveineuse est un mode de transmission important.

Le virus peut être transmis par le partage de seringues, ce qui présente un risque important de propagation de l’infection. Le partage de seringues est une voie de transmission courante du virus, en particulier chez les consommateurs de drogues injectables. Afin de réduire le risque de transmission du virus, il est essentiel d’éviter de partager des seringues et d’assurer la sécurité des injections.

Diagnostic

Le diagnostic du virus peut poser des difficultés du fait du temps écoulé entre le moment où le patient contracte le virus et l’apparition d’anticorps détectables. Le diagnostic de l’infection à HTLV est généralement établi par la recherche d’anticorps HTLV dans des échantillons de sang en utilisant la méthode immuno-enzymatique. Aucun test ne peut à lui seul établir un diagnostic définitif d’infection à HTLV. Une combinaison de plusieurs tests est nécessaire. Le deuxième test peut détecter des anticorps contre différentes protéines HTLV (par exemple, le transfert de protéines et le dosage immunologique) ou de l’ADN proviral intégré dans le génome de la cellule hôte (amplification en chaîne par polymérase PCR)). Cette approche combinée est importante pour confirmer l’infection à HTLV. Les tests sur l’acide nucléique (TAN) permettent de détecter ou de quantifier l’ADN proviral de HTLV-1 intégré dans le génome de la cellule hôte. Le virus acellulaire est rarement présent dans le plasma des personnes vivant avec le virus. Par conséquent, la détection de l’ARN de HTLV-1 n’est pas utilisée pour le diagnostic.

Symptômes et complications

La plupart des personnes infectées par le virus HTLV-1 ne manifestent pas de symptômes ; tandis qu’environ 5 % à 10 % des de personnes développeront une affection clinique associée reconnue. Les manifestations cliniques précoces peuvent être une uvéite, une dermatite et une pneumopathie.

Le virus HTLV-1 peut causer une forme de cancer du sang appelée leucémie à cellules T de l’adulte ou lymphome. Les personnes peuvent présenter une lymphadénopathie, une hépatosplénomégalie, une hypercalcémie par atteinte de la peau, des poumons, des os et d’autres organes.

Le virus HTLV-1 peut également provoquer une maladie progressive du système nerveux appelée myélopathie associée au HTLV-1 ou paraparésie spastique tropicale. Il s’agit d’une maladie inflammatoire chronique du système nerveux central, caractérisée par une faiblesse spastique progressive des membres inférieurs, des douleurs lombaires et un dysfonctionnement des intestins ou de la vessie. Les signes cliniques peuvent inclure une faiblesse musculaire, une hyperréflexie et un clonus au niveau des membres inférieurs, ainsi qu’un réflexe cutané plantaire et une marche spastique. Le risque vie entière chez les personnes atteintes d’une infection par le HTLV-1 de développer une leucémie à cellules T de l’adulte est estimé à 5 %, et celui de développer une myélopathie associée au virus HTLV-1 ou une paraparésie spastique totale à 2 %.

Prévention

Parmi les stratégies et les interventions de santé publique susceptibles de prévenir la transmission du virus HTLV-1 figurent notamment :

  • Les préparations pour nourrissons au lieu de l’allaitement maternel pour prévenir la transmission mère-enfant chez les femmes infectées par le virus HTLV ;
  • la leucoréduction par la méthode de congélation et de décongélation du lait maternel est envisagée dans certains contextes ;
  • l’utilisation du préservatif permettra de réduire le risque de transmission sexuelle ;
  • un programme d’échange de seringues ; et
  • le dépistage du virus HTLV dans les dons de sang.

Il est important d’accroître la sensibilisation du public pour soutenir ces interventions et de s’assurer que la capacité de diagnostic est disponible dans les milieux à forte prévalence pour dépister et diagnostiquer les personnes vivant avec le HTLV.

Il n’existe actuellement aucun vaccin contre le virus HTLV-1, bien que la mise au point d’un vaccin soit considérée comme réalisable. À ce jour, aucun vaccin candidat contre le HTLV-1 n’a fait l’objet d’un essai clinique dont l’efficacité a été établie.

Traitement 

À l’heure actuelle, il n’existe pas de traitement contre l’infection à HTVL-1. Le traitement est axé sur la prise en charge des affections associées et comprend des corticostéroïdes, des médicaments immunomodulateurs et la chimiothérapie.

Action de l’OMS

En collaboration avec les États Membres et les partenaires, l’OMS s’emploie à élaborer des orientations sur les méthodes de surveillance du virus HTLV-1, y compris les méthodes de détermination de la prévalence ainsi que les méthodes de suivi des interventions. Il s’agit notamment des méthodes d’évaluation rapide et des estimations de la charge de morbidité. Des orientations spécifiques sont également nécessaires pour les milieux à faibles ressources sur les approches de dépistage et les stratégies de détection du virus HTLV-1 adaptées au contexte et à l’objectif recherché.

D’autres tests et analyses permettront de déterminer s’il existe un niveau de charge provirale en deçà duquel le risque de transmission est négligeable, ainsi que des données précises pour mieux définir le risque de transmission mère-enfant du virus HTLV-1 et l’efficacité des stratégies de prévention.