Nouveau-nés : améliorer leur survie et leur bien-être

19 septembre 2020

Principaux faits

  • Si à l’échelle mondiale, le nombre de décès de nouveau-nés est passé de 5 millions en 1990 à 2,4 millions en 2019, les enfants sont les plus exposés au risque de décès au cours des premiers 28 jours de vie.
  • En 2019, 47 % de l'ensemble des décès chez les enfants âgés de moins de 5 ans concernaient les nouveau-nés, en effet environ un tiers d’entre eux sont morts le jour de la naissance et près des trois quarts dans la semaine suivant la naissance.
  • Les enfants qui meurent au cours des premiers 28 jours de vie présentent des affections et des maladies associées à l’absence de soins de qualité à la naissance ou à l’absence de soins ou de traitements dispensés par un personnel qualifié immédiatement après la naissance et dans les premiers jours de vie.
  • Les naissances prématurées, les complications lors de l’accouchement (asphyxie à la naissance ou absence totale de respiration), les infections et les malformations congénitales sont à l’origine de la plupart des décès néonatals.
  • Les femmes qui bénéficient de de la continuité des soins dirigée par les sages-femmes présentent un risque moindre de perdre leur enfant (évalué à 16%) et d’accoucher prématurément (évaluée à 24%), si ces sages-femmes sont des professionnelles qualifiées satisfaisant aux normes internationales.

Quels sont les groupes de population les plus à risque ?

Nouveau-nés

En 2019, 2,4 millions d’enfants dans le monde sont morts durant leur premier mois de vie. On compte environ 6 700 décès de nouveau-nés par jour, ce qui représente 47 % de l’ensemble des décès d’enfants de moins de 5 ans, chiffre en hausse par rapport à 1990 où il était de 40 %.

D’importants progrès ont été accomplis en matière de survie de l’enfant depuis 1990. Au niveau mondial, le nombre de décès néonatals est passé de 5,0 millions en 1990 à 2,4 millions en 2019. Toutefois, la baisse de la mortalité néonatale de 1990 à 2019 a été plus lente pour les nouveau-nés que pour les enfants de moins de 5 ans qui ont dépassé la période néonatale.

La proportion de décès néonatals chez les enfants de moins de 5 ans est encore relativement faible en Afrique subsaharienne (36 %), qui demeure la région du monde enregistrant le taux de mortalité le plus élevé chez les moins de 5 ans. En Europe et en Amérique du Nord, où les taux de mortalité des moins de 5 ans sont parmi les plus faibles des régions ciblées dans les ODD, 54 % de tous les décès chez les enfants de moins de 5 ans se produisent durant la période néonatale. Une exception est l’Asie du Sud, où la proportion de décès néonatals figure parmi les plus élevées (62 pour cent) malgré un taux de mortalité relativement élevé chez les moins de 5 ans.

L’Afrique subsaharienne a connu le taux de mortalité néonatale le plus élevé en 2019, enregistrant 27 décès pour 1 000 naissances vivantes, suivie de l’Asie centrale et du Sud avec 24 décès pour 1 000 naissances vivantes. En Afrique subsaharienne, la probabilité que les enfants meurent avant l’âge de 5 ans est 15 fois plus importante que dans les pays à revenu élevé.

Les 10 pays du monde enregistrant le plus grand nombre (en milliers) de décès de nouveau-nés, 2019

Pays

Nombre de décès de nouveau-nés (en milliers)

Inde

 522

Nigéria

270

Pakistan

248

Éthiopie

99

République démocratique du Congo

97

Chine

64

Indonésie

60

Bangladesh

56

Afghanistan

43

République-Unie de Tanzanie

43

Causes

La majorité des décès néonatals (75 %) surviennent au cours de la première semaine de vie, et environ 1 million de nouveau-nés meurent dans les premières 24 heures. En 2017, les naissances prématurées, les complications lors de l’accouchement (asphyxie à la naissance ou absence totale de respiration), les infections et les malformations congénitales étaient à l’origine de la plupart des décès néonatals. Après la période néonatale et pendant les 5 premières années, les principales causes de mortalité sont la pneumonie, la diarrhée, les malformations congénitales et le paludisme. La malnutrition est un facteur sous-jacent de cette mortalité, car elle rend les enfants plus vulnérables aux maladies graves.

Stratégies prioritaires

La grande majorité des décès de nouveau-nés se produisent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Il est possible d’améliorer la survie et la santé des nouveau-nés et de mettre un terme à la mortinaissance évitable en instaurant une couverture élevée des soins prénatals de qualité, des soins par un personnel qualifié, des soins postnatals pour la mère et l’enfant, et des soins aux nouveau-nés petits et malades. Dans les contextes où les programmes de sages-femmes fonctionnent bien, la continuité des soins dirigée par les sages-femmes peut permettre de réduire de 24 % le nombre de naissances prématurées.

La continuité des soins dirigée par les sages-femmes est un modèle de soins dans le cadre duquel une sage-femme ou une équipe de sages-femmes fournissent des soins à une femme tout au long de sa grossesse, pendant l’accouchement et la période postnatale, et sollicite une aide médicale en cas de besoin. L’augmentation des accouchements en établissement (environ 80 % du total au niveau mondial) ouvre de grandes possibilités formidables de dispenser des soins essentiels aux nouveau-nés et d’identifier et prendre en charge les nouveau-nés à haut risque.

Toutefois, peu de femmes et de nouveau-nés restent dans l’établissement pendant le délai recommandé (les 24 heures suivant l’accouchement), période pendant laquelle le risque de complication est le plus élevé. En outre, trop de nouveau-nés meurent à la maison en raison d’un renvoi précoce au domicile, de difficultés d’accès aux soins ou de retards à consulter. Quatre visites de soins postnatals sont recommandées dans l’établissement de santé ou au domicile. Elles jouent un rôle essentiel pour atteindre ces nouveau-nés et leurs familles.

Pour accélérer les progrès en matière de survie néonatale et de promotion de la santé et du bien-être, il faut améliorer la qualité des soins et faire en sorte que les nouveau-nés petits et malades bénéficient de services de santé de qualité.

Soins essentiels au nouveau-né

Tous les nourrissons devraient bénéficier des soins suivants :

  • protection thermique (par exemple, en encourageant le peau à peau entre la mère et l’enfant);
  • soins hygiéniques du cordon ombilical et soins cutanés;
  • allaitement précoce et exclusif;
  • évaluation de signes indiquant des problèmes de santé graves ou la nécessité de soins supplémentaires (par exemple, nourrissons de faible poids de naissance, malades ou dont la mère est infectée par le VIH);
  • traitement préventif (par exemple, vaccination par le BCG et l’hépatite B, administration de vitamine K et prophylaxie oculaire).

Il est conseillé aux familles de :

  • consulter rapidement un médecin si nécessaire (les signes de danger sont des difficultés du nourrisson à s’alimenter, une diminution de son activité, des difficultés respiratoires, de la fièvre, des crises ou des convulsions, ou une baisse de la température corporelle);
  • déclarer la naissance;
  • faire vacciner l’enfant dans les délais prévus par le calendrier national.

Certains nouveau-nés nécessitent une attention et des soins particuliers pendant leur séjour à l’hôpital et à leur domicile, afin de réduire au minimum les risques pour leur santé.

Enfants de faible poids de naissance et enfants prématurés :

  • si un nouveau-né de faible poids de naissance est identifié à domicile, aider la famille à trouver un hôpital ou un établissement qui pourra le prendre en charge;
  • veiller tout particulièrement à tenir le nouveau-né au chaud, notamment au moyen du peau à peau, à moins que des contre-indications médicales justifient de différer le contact avec la mère;
  • faciliter la mise en route de l’allaitement, par exemple en aidant la mère à tirer son lait pour nourrir l’enfant au moyen d’une coupelle ou par d’autres méthodes si besoin;
  • apporter une attention particulière à l’hygiène, en particulier au lavage des mains;
  • apporter une attention particulière aux signes de danger et aux soins nécessaires ; et
  • apporter un soutien supplémentaire à l’allaitement maternel et au suivi de la croissance.

Nouveau-nés malades

  • Les signes de danger doivent être identifiés le plus tôt possible dans les établissements de santé ou au domicile de l’enfant et celui-ci doit être redirigé vers le service approprié pour bénéficier d’un diagnostic plus approfondi et de soins;
  • Si un nouveau-né malade est identifié à domicile, il faut aider la famille à trouver un hôpital ou un établissement qui pourra prendre en charge l’enfant.

Enfants nés de mères infectées par le VIH

  • administrer un traitement antirétroviral préventif aux mères et aux nouveau-nés pour prévenir les infections opportunistes;
  • pratiquer un test de dépistage du VIH et prodiguer des soins aux nourrissons exposés ; et
  • fournir des conseils et une aide aux mères concernant l’alimentation du nourrisson. Les agents de santé communautaires doivent connaître les problèmes spécifiques liés à l’alimentation du nourrisson. De nombreux enfants nés de mères infectées par le VIH naissent prématurément et sont davantage exposés aux infections.

Action de l’OMS

L’OMS collabore avec les ministères de la santé et les partenaires afin de: 

  1. renforcer les soins et investir dans ce domaine, en particulier s’agissant des soins à la naissance et pendant la première semaine de vie, étant donné que la plupart des nouveau-nés meurent au cours de cette période;
  2. améliorer la qualité des soins prodigués à la mère et au nouveau-né, depuis la grossesse jusqu’à la fin de la période postnatale, notamment en renforçant les soins obstétricaux;
  3. étendre les services de qualité aux nouveau-nés petits et malades, notamment en améliorant les soins infirmiers néonatals;
  4. réduire les inégalités conformément aux principes de la couverture sanitaire universelle, notamment en tenant compte des besoins des nouveau-nés dans les contextes humanitaires et fragiles;
  5. promouvoir l’engagement des mères, des familles et des communautés et leur donner les moyens de participer à la fourniture de soins de qualité pour les nouveau-nés et d’exiger de tels soins; et
  6. renforcer les activités de mesure, le suivi des programmes et la responsabilisation en vue de recenser chaque nouveau-né et chaque mortinaissance.