OMS / Sergey Volkov
Femme examinée lors d’une consultation prénatale.
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Prééclampsie

4 avril 2025

Principaux faits

  • La prééclampsie concerne 2 à 8 % des grossesses dans le monde.
  • Elle est à l’origine d’environ 46 000 décès maternels et 500 000 décès fœtaux ou néonatals chaque année (1).
  • La prééclampsie et l’éclampsie sont responsables d’environ 10 % des décès maternels en Asie et en Afrique et de 25 % en Amérique latine.
  • Le sulfate de magnésium réduit de plus de moitié le risque d’éclampsie. Cependant, en dépit d’une bonne disponibilité de ce composé, son utilisation reste limitée dans de nombreux milieux à faibles ressources.
  • La prééclampsie et l’éclampsie contribuent de manière notable à la morbidité et à la mortalité maternelles et périnatales.


Vue d’ensemble

La prééclampsie est un trouble se caractérisant par une hypertension artérielle qui apparaît généralement après 20 semaines de grossesse. Elle peut entraîner des risques graves pour la mère et l’enfant. Une détection et une prise en charge précoces sont cruciales pour éviter toute progression vers l’éclampsie, qui se manifeste par des convulsions. Ces deux affections peuvent engager le pronostic vital.

Diagnostic

Le diagnostic de prééclampsie est posé lorsqu’une hypertension (pression artérielle ≥ 140/90 mmHg) et une protéinurie (≥0,3 g/24 heures) apparaissent chez une femme enceinte après 20 semaines de gestation. La prééclampsie sévère peut entraîner d’autres symptômes tels que des maux de tête intenses, des troubles visuels et des douleurs dans la partie supérieure de l’abdomen.

Facteurs de risque

Plusieurs facteurs peuvent accroître le risque d’apparition d’une prééclampsie pendant la grossesse. Il est essentiel de bien comprendre ces facteurs pour assurer une surveillance et une prise en charge proactives de cette affection. La présence d’un facteur de risque ne signifie pas nécessairement qu’une prééclampsie se produira, mais justifie la mise en place d’une surveillance médicale plus étroite qu’un simple contrôle de routine.

Plusieurs facteurs peuvent augmenter le risque de survenue d’une prééclampsie, notamment :

  • première grossesse
  • grossesses multiples (jumeaux, triplés, etc.)
  • obésité
  • affections préexistantes telles qu’une hypertension, un diabète ou une maladie rénale
  • antécédents familiaux de prééclampsie.

Symptômes

Les symptômes de la prééclampsie peuvent varier considérablement d’une personne à l’autre. Certaines personnes présentent un éventail de symptômes manifestes, tandis que d’autres restent asymptomatiques. Il est important de connaître les signes évocateurs de la maladie et de consulter un médecin en cas de doute pendant la grossesse ou après l’accouchement.

Les symptômes courants de la prééclampsie sont les suivants :

  • hypertension artérielle persistante
  • protéinurie
  • maux de tête intenses
  • troubles visuels (par exemple, vision floue, taches dans le champ visuel)
  • douleurs dans la partie supérieure de l’abdomen
  • nausées et vomissements (après le premier trimestre)
  • gonflement des mains et du visage.

Complications

Si elle n’est pas traitée, la prééclampsie peut entraîner de graves complications, tant pour la mère que pour l’enfant. Ces complications peuvent être des problèmes de santé à court terme, mais aussi à long terme. Une intervention médicale rapide est indispensable pour réduire ces risques au minimum.

Les complications peuvent être sévères et sont notamment les suivantes :

  • éclampsie (convulsions)
  • syndrome HELLP (hémolyse, cytolyse hépatique, thrombopénie)
  • lésions organiques (reins, foie, cerveau)
  • décollement placentaire
  • naissance prématurée
  • restriction de croissance fœtale
  • décès maternel ou fœtal.

Traitement et prise en charge

Le traitement de la prééclampsie repose principalement sur l’administration de sulfate de magnésium pour prévenir les convulsions.

Le traitement et la prise en charge dépendent du degré de sévérité de la prééclampsie et de l’âge gestationnel. L’objectif est de prévenir les complications et de parvenir à l’issue la plus favorable possible pour la mère et la grossesse. Pour traiter la prééclampsie, il est essentiel de déterminer quand il convient de mettre fin à la grossesse et de déclencher l’accouchement.

Les autres stratégies de prise en charge sont les suivantes :

  • médicaments antihypertenseurs pour réguler la pression artérielle
  • corticostéroïdes pour accélérer la maturité pulmonaire fœtale si un accouchement prématuré est anticipé
  • surveillance étroite de la santé de la mère et du fœtus.

Prévention

Bien qu’il n’existe aucun moyen garanti de prévenir la prééclampsie, certaines stratégies peuvent contribuer à réduire le risque. La prestation de soins prénatals réguliers, commencés dès le début de la grossesse, est essentielle pour repérer et prendre en charge les facteurs de risque éventuels.

Les mesures préventives reposent essentiellement sur des soins prénatals réguliers permettant de surveiller les signes précoces de prééclampsie. Les mesures recommandées sont les suivantes :

  • contrôles réguliers de la tension artérielle
  • analyses d’urine à la recherche d’une protéinurie
  • surveillance des symptômes tels que maux de tête et troubles visuels
  • considérations liées au mode de vie, tels que le maintien d’un poids sain et l’activité physique (lorsqu’elle est autorisée)
  • prise en charge des affections préexistantes, en particulier l’hypertension artérielle.

D’autres mesures de prévention peuvent être prises, notamment :

  • traitement par l’aspirine à faible dose, avant 20 semaines de gestation ou dès le début des soins prénatals
  • supplémentation en calcium dans les milieux où l’apport alimentaire en calcium est faible
  • traitement d’une hypertension artérielle préexistante par des médicaments antihypertenseurs.

Action de l’OMS

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) élabore des lignes directrices sur l’amélioration de la santé pendant la grossesse, y compris sur la prévention et le traitement de la prééclampsie et de l’éclampsie. Elle procède en outre à un examen régulier des données probantes pour déterminer s’il convient de réviser les recommandations afin d’améliorer les soins. Ces lignes directrices visent à réduire la morbidité et la mortalité maternelles et périnatales en encourageant des pratiques cliniques fondées sur des données probantes. Les principales recommandations de l’OMS sont les suivantes :

  • supplémentation en calcium pendant la grossesse dans les zones où l’apport alimentaire en calcium est faible
  • aspirine à faible dose pendant la grossesse pour les femmes présentant un risque élevé de prééclampsie
  • utilisation de sulfate de magnésium pour prévenir l’éclampsie
  • formation des prestataires de soins à la détection et à la prise en charge précoces de la prééclampsie
  • renforcement des systèmes de santé pour que les femmes enceintes bénéficient de soins rapides et efficaces.

Avec ces lignes directrices, l’OMS entend remédier aux profondes inégalités existant à l’échelle mondiale en matière de santé maternelle et périnatale et contribuer à la réalisation des cibles des objectifs de développement durable (ODD) liées à la santé.

 


  1. Global and regional causes of maternal deaths 2009–20: a WHO systematic analysis. Lancet Glob Health. 2025.