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Acides gras trans

24 janvier 2024

Principaux faits

  • Les acides gras trans sont des acides gras insaturés naturellement présents dans les aliments ou produits industriellement.
  • Chaque année, plus de 278 000 décès dans le monde sont attribuables à la consommation d’acides gras trans produits industriellement.
  • Les acides gras trans obstruent les artères, ce qui augmente le risque d’infarctus du myocarde et de décès.
  • Des acides gras trans produits industriellement sont présents dans la margarine, les graisses alimentaires végétales, le beurre clarifié, les aliments frits et les produits de boulangerie tels que les biscuits apéritifs, les biscuits et les tartes. Les aliments cuits au four ou frits qui sont vendus dans la rue ou servis au restaurant contiennent souvent des acides gras trans produits industriellement. Les acides gras trans sont aussi naturellement présents dans la viande et les produits laitiers provenant de ruminants (par exemple, les vaches, les moutons et les chèvres). Les acides gras trans naturels sont aussi nocifs que ceux produits industriellement.
  • Il est possible d’éliminer les acides gras trans produits industriellement et de les remplacer par des graisses ou des huiles plus saines sans modifier le coût, le goût ou la disponibilité des aliments.
  • L’OMS recommande, pour les adultes, de limiter la consommation d’acides gras trans à moins de 1 % de l’apport énergétique total, soit moins de 2,2 g par jour, pour 2000 calories.


Vue d’ensemble

Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de décès dans le monde. Les principaux facteurs de risque de ces maladies sont la mauvaise alimentation, l’inactivité physique, le tabagisme et la consommation d’alcool. Parmi les facteurs liés à l’alimentation, une consommation élevée d’acides gras trans augmente de 34 % le risque de décès, toutes causes confondues, de 28 % le risque de décès par cardiopathie coronarienne et de 21 % le risque de cardiopathie coronarienne. Les acides gras trans n’apportent aucun bienfait.

Ils sont produits industriellement par hydrogénation partielle de n’importe quelle huile liquide, dans la plupart des cas d’huiles végétales, mais sont également présents naturellement dans la viande et les produits laitiers des ruminants. Pour une alimentation saine, il est recommandé de la consommation d’acides gras trans à moins de 1 % de l’apport énergétique total. Les acides gras trans produits industriellement ne participent pas à une alimentation saine et doivent être évités.

Les gouvernements ont un rôle central à jouer dans la création de conditions qui permettent d’adopter et de garder des habitudes alimentaires saines et ils doivent favoriser la reformulation des produits alimentaires pour réduire leur teneur en acides gras trans, dans le but d’éliminer les acides gras trans produits industriellement. L’OMS a élaboré l’ensemble de mesures REPLACE qui aide les gouvernements à concevoir et à mettre en œuvre une politique visant à éliminer les acides gras trans produits industriellement de l’alimentation.

À propos des acides gras trans

Ces dernières années, les acides gras trans sont beaucoup plus utilisés parce qu’ils sont généralement moins chers que les matières grasses plus saines et en raison de certaines de leurs propriétés chimiques et physiques. Par exemple, ils sont solides à température ambiante, ce qui permet de les utiliser pour la préparation de différents produits alimentaires transformés.

Les acides gras trans produits industriellement résultent d’un processus consistant à ajouter de l’hydrogène à l’huile végétale, ce qui la rend solide et donne de l’huile partiellement hydrogénée. En moyenne, les huiles partiellement hydrogénées contiennent 25 % à 45 % d’acides gras trans. Les acides gras trans naturels proviennent des ruminants (les vaches et les moutons, par exemple), sont présents dans la viande et les produits laitiers et sont tout aussi nocifs que les acides gras trans produits industriellement.

Le fait de chauffer une huile de friture à haute température entraîne une augmentation des concentrations d’acides gras trans. Cependant, la quantité d’acides gras trans ainsi produits est faible (2 % à 3 % au maximum) par rapport à la quantité d’acides gras trans présents dans les huiles partiellement hydrogénées.

Action des pouvoirs publics

Les pouvoirs publics peuvent, à peu de frais, remplacer les acides gras trans par des huiles et des matières grasses plus saines dans l’alimentation pour sauver des vies. Les mesures prises dans plusieurs pays montrent que les acides gras trans produits industriellement peuvent être remplacés par des huiles plus saines. Le coût de la mise en œuvre des interventions fondées sur les meilleures pratiques (l’instauration de limites réglementaires de la teneur en acides gras trans) est bien inférieur aux seuils de rentabilité communément acceptés. L’OMS recommande donc l’élimination des acides gras trans dans les pays à revenu faible ou intermédiaire en raison de la rentabilité de cette mesure. En investissant peu, les gouvernements peuvent éliminer la cause de 7 % des cas de maladies cardiovasculaires dans le monde.

La situation dans plusieurs pays montre que les mesures à caractère obligatoire sont beaucoup plus efficaces que les mesures dont l’application est facultative pour réduire la quantité d’acides gras trans dans l’alimentation.

L’OMS recommande les deux mesures suivantes :

1) fixer, à l’échelle nationale, une limite obligatoire de 2 grammes d’acides gras trans produits industriellement pour un total de 100 grammes de graisses dans l’ensemble des aliments ; et

2) interdire, à l’échelle nationale, la production ou l’utilisation d’huiles partiellement hydrogénées (sources importantes d’acides gras trans) comme ingrédient dans l’ensemble des aliments.

Les huiles partiellement hydrogénées peuvent être remplacées par des huiles riches en acides gras polyinsaturés ou à défaut par des huiles riches en acides gras mono-insaturés. Les huiles riches en acides gras polyinsaturés sont celles de carthame, de maïs, de tournesol, de soja, de poissons gras, de noix et de graines oléagineuses ; les huiles riches en acides gras mono-insaturés sont celles de colza, d’olive, d’arachide et les huiles de fruits à coque et d’avocat. Le choix des graisses et des huiles utilisées dans de nombreux pays dépendra de leur disponibilité, de leur coût et de la capacité d’innovation de l’industrie.

Comment réduire l’apport en acides gras trans ?

Bien qu’il incombe avant tout aux pouvoirs publics de protéger les citoyens contre les effets nocifs des acides gras trans produits industriellement, les personnes peuvent aussi prendre des mesures pour réduire leur consommation :

  • éviter les huiles partiellement hydrogénées présentes dans les aliments frits et cuits au four (si elles sont indiquées sur l’étiquetage du produit)
  • réduire la consommation de viande et de produits laitiers provenant de ruminants (par exemple, les vaches, les moutons et les chèvres).

Action de l’OMS

L’OMS dirige les efforts visant à éliminer les acides gras trans produits industriellement à l’échelle mondiale et soutient les mesures prises par les pays. Des politiques fondées sur les meilleures pratiques pour éliminer les acides gras trans couvrent actuellement près de la moitié de la population mondiale, ce qui signifie qu’un facteur alimentaire de risque de cardiopathie est en voie de disparaître totalement. 

L’ensemble de mesures REPLACE, une feuille de route élaborée par l’OMS pour aider les pays à agir plus vite, propose six mesures stratégiques pour promouvoir l’utilisation et la consommation de graisses et d’huiles plus saines, ainsi que l’élimination des acides gras trans produits industriellement, en appliquant une réglementation, en mettant en place des systèmes de suivi solides et en sensibilisant les décideurs, les producteurs, les fournisseurs et le grand public. Il s’appuie sur un protocole mondial de mesure des profils d’acides gras des aliments (en anglais), en mettant l’accent sur la surveillance des acides gras trans provenant d’huiles partiellement hydrogénées, mis au point pour renforcer les capacités des laboratoires.

L’OMS surveille les progrès accomplis par les pays. Elle a mis au point le tableau de bord national (en anglais) pour suivre les résultats et dispose d’un programme de validation officielle de l’élimination des acides gras trans (en anglais) pour les pays qui ont éliminé les acides gras trans produits industriellement de l’alimentation au niveau national.