Maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) : évolution du virus
30 décembre 2020 | Questions & réponses
Lors de la réplication (production de nouvelles unités) d’un virus, il arrive parfois que celui-ci subisse de petites modifications. Ces modifications sont appelées « mutations ». Le virus porteur d’une ou plusieurs nouvelles mutations est un « variant » du virus initial.
Plus il y a de virus qui circulent, plus ils peuvent changer. Ces mutations donnent parfois lieu à un variant mieux adapté à son environnement que le virus initial. On désigne par « évolution du virus » ce processus de mutation et de sélection des variants mieux adaptés.
Certaines mutations peuvent entraîner des changements dans les caractéristiques d’un virus, comme une altération de la transmission (par exemple, il peut se propager plus facilement), ou de sa gravité (par exemple, il peut provoquer une forme plus grave de la maladie).
Certains virus mutent rapidement et d’autres plus lentement. Le SARS-CoV-2, le virus à l’origine de la COVID-19, a tendance à muter plus lentement que d’autres virus, comme le VIH ou les virus grippaux. Une partie de l’explication pourrait venir du mécanisme interne du virus qui corrige les erreurs lors de la réplication. Les scientifiques continuent d’étudier ce mécanisme pour mieux en comprendre le fonctionnement.
Il est normal que les virus mutent, mais c’est encore un élément que les scientifiques suivent de près parce qu’il peut y avoir d’importantes répercussions. Tous les virus, y compris le SARS-CoV-2, le virus responsable de la COVID-19, mutent avec le temps. À ce jour, des centaines de variants de ce virus ont été identifiés dans le monde entier. L’OMS et ses partenaires les suivent de près depuis janvier 2020.
La plupart des mutations n’ont que peu ou pas d’incidences sur les propriétés du virus. Toutefois, selon l’emplacement de ces mutations dans le matériel génétique du virus, elles peuvent en affecter les propriétés, comme la transmission (par exemple, il peut se propager plus facilement) ou la gravité (par exemple, il peut provoquer une forme plus grave de la maladie).
L’OMS et son réseau international d’experts surveillent les mutations du virus de sorte que si des mutations importantes sont identifiées, l’Organisation puisse communiquer un éventuel changement des interventions nécessaires de la part des pays et des individus pour prévenir la propagation de ce variant. Les stratégies et mesures actuelles recommandées par l’OMS restent valables contre les variants du virus identifiés depuis le début de la pandémie.
Consultez les bulletins d’information de l’OMS sur les flambées épidémiques pour obtenir des informations sur les variants.
La meilleure façon de limiter et de supprimer la transmission de la COVID-19 consiste à continuer de prendre les précautions nécessaires pour se protéger et protéger les autres.
Depuis le début de l’épidémie, l’OMS travaille avec un réseau mondial de laboratoires experts pour faciliter les tests et permettre une meilleure compréhension du SARS-CoV-2, à l’origine de la COVID-19.
Des groupes de chercheurs ont séquencé le SARS-CoV-2 et ont mis à disposition les séquences dans des bases de données publiques, dont la GISAID. Cette collaboration mondiale permet aux scientifiques de mieux suivre le virus et de savoir comment il évolue.
Le réseau mondial de l’OMS pour les laboratoires SARS-CoV-2 comprend un groupe de travail consacré à l’évolution du virus qui vise à détecter rapidement toute nouvelle mutation et à en évaluer l’impact possible.
L’OMS recommande que tous les pays renforcent autant que possible leurs activités de séquençage des virus du SARS-CoV-2 et qu’ils partagent les données de séquence à l’échelle internationale pour s’aider mutuellement à surveiller l’évolution de la pandémie et à y répondre.
Le SARS-CoV-2 se propage principalement par transmission interhumaine, mais il existe des preuves de transmission de l’homme à l’animal. Plusieurs animaux, dont des visons, des chiens, des chats domestiques, des lions, des tigres et des chiens viverrins ont été testés positifs pour le SARS-CoV-2 après avoir été en contact avec des humains infectés.
Dans plusieurs pays, d’importantes flambées animales ont été signalées dans des élevages de visons. Le SARS-CoV-2 peut muter quand il infecte des visons. Il a été observé que ces variants chez le vison sont capables de repasser à l’homme par un contact étroit avec l’animal. Les résultats préliminaires semblent indiquer que les variants du virus présents chez le vison et qui infectent les humains paraissent avoir les mêmes propriétés que d’autres variants du SARS-CoV-2.
D’autres travaux de recherche doivent être menés pour déterminer si ces variants présents chez le vison entraîneront une transmission durable chez l’homme et pourraient avoir un impact négatif sur les contre-mesures, telles que les vaccins.
Consultez le bulletin d’information de l’OMS consacré au Danemark.
L’OMS collabore étroitement avec d’autres organisations, comme l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), afin d’évaluer les cas de SARS-CoV-2 chez les animaux et la transmission entre les animaux et les humains.