Allocution liminaire du Directeur général de l’OMS lors du point presse sur la COVID-19 - 21 juin 2021

21 juin 2021
  • En Afrique, le nombre a augmenté de près de 40 % au cours de la semaine écoulée et, dans certains pays, le nombre de décès a été multiplié par trois, voire quatre. Alors que quelques rares pays affichent des taux de vaccination élevés et voient le nombre d’hospitalisations et de décès diminuer, d’autres pays d’Afrique, d’Amérique et d’Asie sont aujourd’hui confrontés à une forte recrudescence de l’épidémie.
  • En avril, l’OMS a lancé un appel à manifestation d’intérêt pour la création de centres de transfert de technologie pour les vaccins à ARNm contre la COVID-19. Les centres de transfert de technologie sont des établissements de formation où les entreprises des pays à revenu faible ou intermédiaire de la tranche inférieure peuvent acquérir des connaissances sur la production de certains vaccins et obtenir les licences nécessaires à cette fin. La technologie de l’ARNm est en développement depuis des décennies et constitue la base d’au moins deux vaccins sûrs et efficaces contre la COVID-19.
  • Aujourd’hui, j’ai le plaisir d’annoncer que l’OMS est en pourparlers avec un consortium d’entreprises et d’institutions pour créer un centre de transfert de technologie en Afrique du Sud. Ce consortium regroupe une société appelée Afrigen Biologics and Vaccines, qui servira de plateforme à la fois en produisant elle-même des vaccins à ARNm et en dispensant une formation à un second fabricant du nom de Biovac. À terme, Afrigen pourrait proposer des formations à d’autres fabricants sur le continent africain et ailleurs.Les Centres africains de prévention et de contrôle des maladies fourniront des conseils par le biais du Partenariat pour la fabrication de vaccins en Afrique.
  • J’espère que ce sera un moment décisif pour augmenter la capacité de production en Afrique concernant les vaccins contre la COVID-19, mais aussi les vaccins à venir. La France est un fervent partisan de la production locale, et Monsieur le Président Emmanuel Macron s’est personnellement engagé à consacrer du temps et des ressources à travailler avec l’OMS et nos partenaires pour atteindre cet objectif.

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Bonjour, bon après-midi et bonsoir.

Tout d’abord, je tiens à remercier Monsieur le Président Cyril Ramaphosa de se joindre à nous aujourd’hui pour une annonce importante.

Monsieur le Président, soyez le bienvenu. Nous sommes impatients d’écouter ce que vous avez à nous dire d’ici quelques minutes.

Le nombre de nouveaux cas signalés dans le monde recule désormais depuis 8 semaines consécutives, et les décès depuis 7 semaines.

C’est une bonne nouvelle, mais le nombre de nouveaux cas et de décès reste élevé au niveau mondial. La semaine dernière, plus de 2,5 millions de cas et près de 64 000 décès ont été signalés - soit 250 cas et six décès par minute, selon les informations dont nous disposons.

Le rythme de la baisse a ralenti dans la plupart des Régions, mais elles comptent toutes des pays qui enregistrent une augmentation rapide du nombre de cas et de décès.

En Afrique, ce nombre a augmenté de près de 40 % au cours de la semaine écoulée et, dans certains pays, le nombre de décès a été multiplié par trois, voire quatre.

Alors que quelques rares pays affichent des taux de vaccination élevés et voient le nombre d’hospitalisations et de décès diminuer, d’autres pays d’Afrique, d’Amérique et d’Asie sont aujourd’hui confrontés à une forte recrudescence de l’épidémie.

Or, ces cas et ces décès sont en grande partie évitables.

Plusieurs raisons expliquent cette hausse, notamment la propagation accrue des variants préoccupants, l’augmentation des interactions sociales, une utilisation inefficace des mesures de santé publique et des mesures sociales, ainsi que des inégalités vaccinales.

Les inégalités d’accès aux vaccins ont démontré qu’en cas de crise, les pays à faible revenu ne peuvent pas se tourner vers les pays producteurs de vaccins pour répondre à leurs besoins.

Comme nous l’avons vu avec le VIH : les pays à revenu faible ou intermédiaire n’ont pas eu accès aux traitements antirétroviraux qui auraient pu sauver des vies.

Comme nous le constatons avec le diabète : l’insuline est vendue à un prix élevé alors qu’elle existe depuis plus d’un siècle.

La pandémie de COVID-19 a montré qu’il était restrictif et dangereux de compter sur quelques entreprises pour fournir des biens publics mondiaux.

Pour stimuler la production, l’OMS continue d’appeler à partager le savoir-faire, la technologie et les licences, et à renoncer aux droits de propriété intellectuelle.

L’amélioration de la production locale de produits de santé est une priorité pour l’OMS depuis plusieurs années, mais la pandémie lui a donné encore plus d’importance.

Il y a quelques semaines à peine, l’Assemblée mondiale de la Santé a adopté une résolution historique sur le renforcement de la production locale de médicaments et d’autres technologies sanitaires pour en améliorer l’accès.

Et aujourd’hui, j’ai rejoint le Forum mondial de la production locale, qui vise à renforcer la capacité de production là où elle existe, et à la développer là où elle fait défaut.

En avril, l’OMS a lancé un appel à manifestation d’intérêt pour la création de centres de transfert de technologie pour les vaccins à ARNm contre la COVID-19.

Les centres de transfert de technologie sont des établissements de formation où les entreprises des pays à revenu faible ou intermédiaire de la tranche inférieure peuvent acquérir des connaissances sur la production de certains vaccins et obtenir les licences nécessaires à cette fin.

La technologie de l’ARNm est en développement depuis des décennies et constitue la base d’au moins deux vaccins sûrs et efficaces contre la COVID-19.

Il est potentiellement plus facile à déployer à grande échelle que d’autres technologies vaccinales et pourrait être plus rapide et plus facile à adapter aux variants préoccupants.

À la suite de notre appel à manifestation d’intérêt, nous avons reçu plus de 50 propositions, dont environ la moitié émanait d’entreprises ou d’institutions désireuses de bénéficier de la technologie, et l’autre moitié d’entités souhaitant fournir la technologie, ou faire office de centre de formation, voire les deux.

Aujourd’hui, j’ai le plaisir d’annoncer que l’OMS est en pourparlers avec un consortium d’entreprises et d’institutions pour créer un centre de transfert de technologie en Afrique du Sud.

Ce consortium regroupe une société appelée Afrigen Biologics and Vaccines, qui servira de plateforme à la fois en produisant elle-même des vaccins à ARNm et en dispensant une formation à un second fabricant du nom de Biovac. À terme, Afrigen pourrait proposer des formations à d’autres fabricants sur le continent africain et ailleurs.

Les Centres africains de prévention et de contrôle des maladies fourniront des conseils par le biais du Partenariat pour la fabrication de vaccins en Afrique.

L’OMS participe à cet effort en définissant les critères pour le transfert de technologie, en évaluant les applications, en élaborant des normes et en fournissant un soutien et une formation continus.

Nous négocions actuellement avec plusieurs entreprises qui ont manifesté leur intérêt à mettre leur technologie ARNm à la disposition de ce centre.

La sélection reposera sur le degré d’avancement de la technologie, en termes de données sur l’efficacité clinique, et sur les conditions dans lesquelles l’entreprise est disposée à partager sa technologie.

Dans les semaines à venir, nous continuerons à évaluer les propositions d’autres centres de transfert de technologie pour l’ARNm et d’autres plateformes technologiques.

Il faut souligner qu’il s’agit d’une étape importante qui donnera des résultats à moyen terme. À court terme, nous devons tout faire pour accroître la production et la distribution équitables de vaccins, par le biais du Mécanisme COVAX.

Pour vous en dire davantage sur le centre sud-africain, j’ai le grand honneur de vous présenter Monsieur le Président de la République sud-africaine, Cyril Ramaphosa.

Monsieur Ramaphosa, merci beaucoup de vous joindre à nous aujourd’hui. Vous avez la parole.

[M. RAMAPHOSA S’ADRESSE AUX MÉDIAS]

Merci beaucoup, Monsieur le Président. Merci pour votre leadership au niveau continental et mondial, et merci pour votre leadership concernant la renonciation aux droits de propriété intellectuelle. L’annonce d’aujourd’hui est un grand pas en avant pour l’Afrique du Sud, et pour le monde.

J’espère que ce sera un moment décisif pour augmenter la capacité de production en Afrique concernant les vaccins contre la COVID-19, mais aussi les vaccins à venir.

La France est un fervent partisan de la production locale, et Monsieur le Président Emmanuel Macron s’est personnellement engagé à consacrer du temps et des ressources à travailler avec l’OMS et nos partenaires pour atteindre cet objectif.

Ne pouvant pas se joindre à nous en personne, le Président Macron nous a envoyé ce message vidéo.

[LE MESSAGE VIDÉO DU PRÉSIDENT MACRON EST DIFFUSÉ]

Je remercie chaleureusement la France et le Président Macron pour leur soutien. Merci beaucoup, Monsieur le Président.

L’objectif principal de l’OMS reste d’aider les pays à enrayer la transmission, à sauver des vies et à mettre fin à cette pandémie.

Dans le même temps, nous devons tous saisir cette occasion pour préparer l’avenir, en renforçant les capacités pour nos enfants et pour leurs propres enfants.

Tarik, c’est à vous.