Discours du Directeur général sur le renforcement de la résilience des systèmes de santé pendant la pandémie de COVID-19 et au-delà

19 octobre 2021

Mesdames et Messieurs les Ministres et directeurs régionaux, Excellences, chers collègues et amis,

La pandémie de COVID-19 a déstabilisé les sociétés, les économies et les gouvernements.

Elle a magistralement démontré que lorsque la santé est en danger, tout est en danger, et qu’il n’y a pas de sécurité mondiale sans sécurité sanitaire locale.

C’est pourquoi il est plus urgent que jamais d’aider les pays à améliorer leur préparation et à progresser vers la couverture sanitaire universelle, fondée sur les soins de santé primaires.

Nous avons souvent dit que la couverture sanitaire universelle et la sécurité sanitaire étaient les deux faces d'une même réalité.

Des systèmes de santé résilients, fondés sur des soins de santé primaires robustes, constituent une première ligne de défense vitale contre les flambées de maladies à potentiel épidémique et pandémique ; mais ils sont également essentiels pour promouvoir la santé, prévenir les maladies transmissibles et non transmissibles et réduire les inégalités.

En pratique, cela suppose un système de santé résilient qui a gagné la confiance des communautés qu’il dessert, qui est bien préparé, doté de ressources adéquates et suffisamment souple pour absorber l’impact des événements perturbateurs et maintenir des services de santé sûrs.

Et bien sûr, cela suppose un personnel de santé bien payé, bien formé et bien équipé.

Le document de position que nous publions aujourd’hui énonce la vision de l’OMS relative au rétablissement des systèmes de santé en tant qu’élément central du redressement et du développement socioéconomiques.

Cette vision s’appuie sur les enseignements tirés de la pandémie de COVID-19 et reconnaît la nécessité d’améliorer l’équité pour tous les déterminants sociaux et environnementaux de la santé.

La pandémie a creusé les écarts dans nos sociétés et fait payer un tribut disproportionné aux plus vulnérables.

Elle intervient à un moment où nous ne pouvons plus fermer les yeux sur le lien direct entre la santé des populations, l’environnement et les systèmes économiques et sociaux.

Les approches fragmentées adoptées par les pays pour financer, planifier, mettre en œuvre et suivre les politiques de santé ont perpétué des lacunes majeures qui laissent les systèmes de santé et les populations vulnérables face à des crises comme celles de la COVID-19.

La vision de l’OMS est de permettre des approches intégrées visant à améliorer la résilience des systèmes de santé dans le contexte de la couverture sanitaire universelle et de la sécurité sanitaire, reposant sur la base des soins de santé primaires, avec un engagement communautaire efficace et une plus grande attention portée à l’équité.

Ces éléments sont essentiels pour remédier aux inégalités actuelles et à l’impact disproportionné des urgences de santé publique telles que la COVID-19 sur les populations marginalisées et vulnérables, notamment celles qui vivent dans des contextes fragiles, violents ou touchés par des conflits.

Le document de position présente sept recommandations stratégiques :

Premièrement, tirer parti de la riposte actuelle à la COVID-19 pour renforcer à la fois la préparation aux pandémies et les systèmes de santé.

Deuxièmement, investir dans les fonctions essentielles de santé publique, notamment celles nécessaires à la gestion de l'ensemble des risques en situation d'urgence.

Troisièmement, jeter les bases solides de soins de santé primaires comme fondement de systèmes de santé résilients en vue de la CSU, des ODD liés à la santé et de la sécurité sanitaire.

Quatrièmement, investir dans des mécanismes institutionnalisés tendant à renforcer la participation de l'ensemble de la société.

Cinquièmement, promouvoir des environnements propices à la recherche, à l’innovation et à l’apprentissage.

Sixièmement, accroître les investissements nationaux et mondiaux dans les fondations du système de santé et la gestion de l'ensemble des risques en situation d’urgence.

Et septièmement, s’attaquer aux inégalités préexistantes et à l’impact disproportionné de la COVID-19 sur les populations marginalisées et vulnérables.

Le document de position détaille individuellement ces recommandations stratégiques et énonce les mesures afférentes à chacune.

Je remercie et félicite tous nos collègues qui ont travaillé sur ce document de position.

Je fais le vœu que tous les États Membres le liront, le mettront en œuvre et en récolteront les fruits.

Chaque crise présente une opportunité. La pandémie a prélevé un lourd tribut, mais elle est également l’occasion pour nous d’écrire un nouvel avenir plus sain, plus sûr et plus juste.

Car la pandémie nous a surtout appris que la santé n’est pas un coût qu'il faudrait maîtriser, mais un investissement à favoriser ; ce n'est pas un luxe, mais le fondement de la stabilité sociale, économique et politique.

Je vous remercie.