Votre Excellence, M. le Ministre Yuli Edelstein,
Votre Excellence, M. le Ministre Mikhail Murashko,
Votre Excellence, M. le Ministre Nenad Popovic,
M. Alexey Repik,
Professeur Robert Steffen,
et notre modérateur, M. Sergey Brilev,
Excellences, chers invités, chers collègues et amis,
La pandémie de COVID-19 a montré que la préparation à une pandémie ne relève pas du seul secteur de la santé.
Elle a touché tous les pans de nos sociétés et de nos économies et mis en évidence les liens intimes entre la santé des êtres humains, des animaux et de notre planète.
La mise au point de vaccins sûrs et efficaces en un temps record nous permet d’apercevoir la lumière au bout du tunnel.
Mais des inégalités criantes fragilisent cette réussite.
Seulement 0,4 % des 1,8 milliard de doses de vaccins administrées dans le monde l’ont été dans des pays à revenu faible.
Les conséquences de cette disparité sont claires : le nombre de cas et de décès dus à la COVID-19 reste élevé dans le monde, alors même que de nouveaux variants préoccupants apparaissent.
Plus le virus circule, plus il est probable que des variants apparaissent et rendent les vaccins moins efficaces, et nous fassent perdre encore plus de terrain.
L’absence d’équité vaccinale est une menace pour tous les pays, et pas uniquement pour ceux qui ont très peu de vaccins.
Nous avons mis en place les instruments nécessaires, comme le Mécanisme COVAX, pour contrer cette menace. Le Mécanisme COVAX fonctionne. Mais il a besoin d’un soutien total.
Lors de l’Assemblée mondiale de la Santé, j’ai appelé tous les pays à soutenir un effort mondial pour vacciner au moins 10 % de la population de chaque pays d’ici à septembre, et au moins 30 % d’ici à la fin de l’année, en donnant la priorité aux agents de santé et aux catégories vulnérables.
À mesure que les taux de vaccination augmentent, les mesures sociales et les mesures de santé publique qui ont contribué à protéger les populations peuvent commencer à être assouplies, mais elles doivent l’être avec prudence. Un assouplissement trop rapide pourrait être dangereux.
Toutefois, la meilleure façon de lutter contre les pandémies et les épidémies est d’éviter qu’elles ne se produisent.
Les pays ne peuvent véritablement assurer la sécurité de leur population que s’ils sont responsables les uns envers les autres au niveau international, ce qui suppose un partage ouvert des données, des informations, des technologies et des ressources.
Lors de l’Assemblée mondiale de la Santé, les États Membres de l’OMS ont convenu de tenir une session extraordinaire de l’Assemblée mondiale de la Santé en novembre pour examiner le projet de traité relatif aux pandémies.
Un traité améliorerait le partage, la confiance et la responsabilisation, et contribuerait à renforcer les capacités nationales, régionales et mondiales en matière de sécurité sanitaire mondiale.
La pandémie nous enseigne à tous de nombreuses leçons. Permettez-moi de vous en citer trois :
Premièrement, dans notre monde interconnecté, personne n’est en sécurité tant que la sécurité de tous n’est pas assurée. S’engager à soutenir l’accès équitable à des vaccins sûrs, efficaces et de qualité constitue le meilleur moyen de mettre fin à la pandémie, de rétablir la confiance et de favoriser une reprise véritablement mondiale.
Deuxièmement, la pandémie nous a rappelé les liens intimes entre la santé des êtres humains, des animaux et de la planète qui nous permet de vivre. Nous ne pouvons protéger la santé humaine qu’en adoptant une approche pangouvernementale « Une seule santé » qui s’attaque aux causes profondes des maladies.
Troisièmement, la pandémie nous a appris que la santé n’est pas un luxe réservé à ceux qui peuvent se l’offrir, ni un simple résultat du développement ; c’est un droit fondamental et la condition préalable de la stabilité sociale, économique et politique.
En fin de compte, la meilleure défense contre les flambées de maladies réside dans des systèmes de santé solides, fondés sur les soins de santé primaires et l’engagement communautaire, avec pour objectif la couverture sanitaire universelle.
La santé n’est pas un coût, c’est un investissement dans un avenir plus sain, plus sûr, plus propre et plus durable.
Je vous remercie et vous souhaite un débat fructueux.