Allocution d’ouverture du Directeur général de l’OMS à la Conférence internationale de soutien à la population du Liban, organisée par le Gouvernement de la République française et le Secrétariat de l’Organisation des Nations Unies

4 août 2021

Monsieur le Président Emmanuel Macron, Excellences, chers collègues et amis,

Bonjour, bon après-midi ou bonsoir, et merci de m’avoir invité à me joindre à vous aujourd’hui.

Je voudrais présenter à nouveau mes sincères condoléances aux familles des victimes des terribles explosions survenues à Beyrouth l’année dernière.

Je tiens à remercier Monsieur le Président Emmanuel Macron, Monsieur le Secrétaire général Antonio Guterres et Madame la Vice-Secrétaire générale Amina J. Mohammed d’avoir organisé la conférence d’aujourd’hui pour mobiliser un soutien en faveur du Liban.

L’explosion qui s’est produite à Beyrouth il y a un an a gravement endommagé des établissements de santé et a eu des répercussions considérables sur la santé de la population, provoquant notamment des traumatismes psychologiques.

Le Liban est toujours confronté à une grave pénurie de médicaments et de fournitures médicales essentiels, et l’accès aux services de santé de base y est limité. À cela s’ajoutent le coût élevé de la prise en charge de la COVID-19 et le nombre limité des lits de soins intensifs disponibles. 

Comme vous le savez peut-être, au Liban le personnel infirmier est composé à plus de 80 % de femmes. Les infirmières travaillent dans des environnements de plus en plus précaires et interviennent notamment en première ligne pour prendre en charge des patients atteints de la COVID-19. En outre, le nombre de patients par infirmière est de plus en plus élevé.

La baisse des taux de vaccination systématique expose le Liban à un risque accru de flambées de maladies à prévention vaccinale.

L’OMS, en collaboration avec 16 autres partenaires internationaux et nationaux du domaine de la santé, a élaboré un plan d’intervention d’urgence pour prévenir l’effondrement du système de santé et répondre aux besoins sanitaires aigus de la population libanaise au cours des douze prochains mois.

Ce plan d’action comporte quatre objectifs : 

Premièrement, permettre aux personnes les plus durement touchées par la crise d’accéder à des services de santé vitaux.

Deuxièmement, aider les établissements de santé à continuer de fonctionner pendant la situation d’urgence actuelle.

Troisièmement, continuer à lutter contre la COVID-19.

Et quatrièmement, fournir un soutien transversal pour une action sanitaire coordonnée, rapide et de qualité, en privilégiant les communautés vulnérables.

Si rien n’est fait d’urgence, la santé de la population est gravement menacée, et nous sommes très inquiets. 

La moitié de la population libanaise vivant actuellement dans la pauvreté aura un accès limité aux soins de santé.

Plus de 2 000 enfants atteints de cancer et plus de 2000 patients sous dialyse rénale n’auront pas accès à leurs traitements.

Plus de 600 000 adultes auront un accès limité au traitement du cancer, du diabète et d’autres maladies non transmissibles.

Les progrès réalisés en matière de santé au cours des trois dernières décennies seront compromis et le nombre de décès dus à des maladies évitables augmentera.

Je voudrais saisir cette occasion pour remercier tous les donateurs qui ont soutenu le peuple libanais au cours de l’année écoulée. Votre action change la donne. Votre soutien sans faille est essentiel pour la santé au Liban.

Le bureau de l’OMS au Liban, avec l’appui des bureaux régionaux et du Siège, espère vivement collaborer avec le nouveau Gouvernement et avec ses partenaires du domaine de la santé pour répondre aux besoins sanitaires aigus du peuple libanais et pour mettre en œuvre le plan d’intervention d’urgence. 

Merci beaucoup, shoukran.