Bonjour, bon après-midi ou bonsoir,
La situation en République du Soudan est très préoccupante.
Le Centre des opérations d’urgence du ministère soudanais de la Santé indique que 270 personnes ont été tuées et plus de 2 600 personnes ont été blessées.
Tragiquement, trois travailleurs du PAM ont également été tués.
Je condamne toutes les pertes en vies humaines et nous sommes solidaires de nos frères et sœurs au Soudan.
Les combats les plus violents se déroulent actuellement à Khartoum.
Les déplacements ont été limités du fait de l’insécurité, ce qui a rendu difficile l’accès des agents de santé et des ambulances aux établissements de santé et a mis d’autres vies en danger.
Avant cette récente escalade du conflit, l’OMS distribuait des fournitures aux établissements de santé et celles-ci sont désormais épuisées.
Les hôpitaux de Khartoum qui accueillent des civils blessés font état de pénuries de personnel médical et de fournitures médicales vitales.
Les pénuries de carburant permettant de faire fonctionner les groupes électrogènes des hôpitaux, ainsi que les coupures d’eau et d’électricité auraient également un impact sur le fonctionnement des établissements de santé.
Selon des informations inquiétantes, certains établissements de santé auraient été pillés et d’autres utilisés à des fins militaires.
En outre, on signale que certains hôpitaux sont déjà fermés, ou sur le point de l’être, en raison d’attaques et d’un manque de personnel médical et de fournitures médicales.
L’OMS appelle l’ensemble des parties à respecter les obligations qui leur incombent en vertu du droit international.
Les établissements de santé et les agents de santé ne doivent jamais être pris pour cible, surtout dans une situation comme celle-ci où des milliers de civils ont besoin d’avoir accès à des soins d’urgence.
Permettez-moi d’être très clair sur ce point : toutes les parties doivent garantir un accès libre et sûr aux établissements de santé pour les blessés et toute personne nécessitant des soins médicaux.
Les équipes de l’OMS sur le terrain continueront de travailler en étroite collaboration avec les partenaires et les autorités sanitaires pour tenter de combler les lacunes dans la fourniture de soins de santé, en particulier concernant les soins de traumatologie.
J’exhorte l’ensemble des parties à tenir compte des appels à un cessez-le-feu humanitaire, à faire taire les armes et à œuvrer en faveur d’une solution pacifique.
Maladie à virus Marburg
Je vais maintenant évoquer la question de la maladie à virus Marburg en Guinée équatoriale où, la semaine dernière, deux agents de santé qui avaient contracté le virus ont quitté le centre de traitement soutenu par l’OMS.
Un total de 16 cas de maladie à virus Marburg ont été confirmés en laboratoire, dont 11 décès.
Vingt-trois cas probables ont également été notifiés depuis la déclaration de la flambée le 13 février.
Le district le plus touché est celui de Bata, dans la province de Litoral, où neuf cas ont été signalés.
Aujourd’hui, un nouveau cas a été signalé et concerne un agent de santé de Bata qui faisait l’objet d’un suivi, car il avait été exposé à un autre cas.
Le cas a été détecté le jour de l’apparition de la maladie et la personne a reçu un traitement antiviral par le biais d’un protocole gouvernemental bénéficiant du soutien de l’OMS.
L’OMS appelle tous les partenaires à rester vigilants, car il peut y avoir des chaînes de transmission non détectées dans le pays.
Avec ses partenaires, l’OMS fournit un soutien au ministère de la Santé afin de renforcer la surveillance dans les zones touchées et à accroître les capacités des laboratoires.
Nous collaborons également pour améliorer la prise en charge des cas ; la lutte anti-infectieuse, protéger les personnels de santé et d’aide à la personne, organiser des enterrements dignes et sécurisés, et dialoguer avec les communautés sur les risques et la sécurité.
L’OMS collabore avec les pays voisins pour les aider à se préparer à toute importation de cas.
Nous sommes à un moment charnière de la riposte à la flambée épidémique en Guinée équatoriale, et l’adoption d’une approche englobant l’ensemble du gouvernement et l’ensemble de la société sera nécessaire pour mettre fin à cette flambée.
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En Afghanistan, je regrette vivement que les talibans aient interdit aux femmes afghanes de travailler avec les Nations Unies dans le pays.
Comme l’a indiqué le Secrétaire général des Nations Unies, il s’agit d’une violation des droits fondamentaux des femmes.
Les femmes membres du personnel et les agentes de santé sont essentielles pour fournir des services de santé vitaux à ceux qui en ont besoin.
J’appelle les talibans à reconsidérer une décision qui réduira fortement l’accès aux services de santé et ne fera que nuire au peuple afghan.
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Je vais maintenant évoquer la tuberculose, une maladie ancienne qui continue de toucher environ 10,6 millions de personnes dans le monde et entraine 1,6 million de décès chaque année.
Près de 40 % des personnes atteintes de tuberculose ne reçoivent pas les services de santé et de soins dont elles ont besoin.
Les efforts visant à maîtriser la tuberculose ont été entravés par la pandémie de COVID-19 ainsi que les conflits en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient.
En raison de tous ces facteurs, la collaboration avec les communautés touchées et la société civile est primordiale pour maîtriser cette maladie meurtrière.
À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose, j’ai lancé une initiative phare pour en finir avec cette maladie.
Son objectif pour les quatre prochaines années consiste à soutenir l’accélération des progrès vers l’éradication de la tuberculose et à faire progresser la recherche et l’innovation relatives à de nouveaux vaccins.
L’Équipe spéciale de la société civile de l’OMS sur la tuberculose s’efforce de faire entendre la voix des communautés touchées par la tuberculose et de la société civile dans le cadre des activités de l’OMS.
Dans cette optique, de nouvelles orientations de l’OMS relatives à la mobilisation communautaire pour mettre fin à la tuberculose seront publiées prochainement.
Aujourd’hui, je suis accompagné de Blessina Kumar, membre de l’Équipe spéciale de la société civile sur la tuberculose et Directrice générale de la Global Coalition of TB Advocates, afin de discuter du rôle que la société civile et les communautés locales joueront dans la lutte contre la maladie.
Blessi, vous avez la parole.
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Blessi Kumar prend la parole.
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Merci beaucoup Blessi pour ces mots qui sont une source d’inspiration et pour votre leadership.
En effet, la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur la tuberculose prévue en septembre sera un moment clé pour passer en revue les défis et trouver des solutions ensemble.
La société civile et les communautés touchées constituent un élément central de nos efforts conjoints pour appuyer les pays dans la lutte contre la tuberculose et l’interruption de sa propagation.
Je me réjouis également de la création d’un conseil sur le vaccin contre la tuberculose, qui impliquera la société civile et s’efforcera conjointement d’accélérer la mise au point de nouveaux vaccins contre la tuberculose.
Il existe actuellement 16 vaccins candidats et, avec l’investissement adéquat, nous pouvons enfin inverser la tendance dans la lutte contre cette ancienne maladie meurtrière.
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En ce qui concerne l’avortement, l’OMS est préoccupée par le fait que le droit des femmes d’accéder à des services d’avortement sécurisé, y compris par l’utilisation de médicaments permettant un avortement médicamenteux, est limité par différents corps législatifs et/ou tribunaux.
Pour être clair sur la position de l’OMS : les femmes devraient toujours avoir le droit de choisir quand il s’agit de leur corps et de leur santé.
Le fait de restreindre l’accès à l’avortement ne réduit pas le nombre d’actes et ne fait que pousser les femmes et les filles à recourir à des procédures dangereuses et entraine des décès.
L’accès à l’avortement sécurisé est un soin de santé qui permet de sauver des vies.
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Enfin, cette semaine, une réunion de haut niveau aura lieu avec des responsables de la santé en vue d’examiner les progrès accomplis depuis que l’OMS et le Medicines Patent Pool (MPP) ont lancé le centre en juin 2021 en Afrique du Sud.
Au cours de la réunion de cinq jours, les participants discuteront des actions clés visant à créer un environnement propice qui sont essentielles pour garantir la durabilité de l’effort, telles que les questions relatives à la propriété intellectuelle et à un environnement favorable en matière de réglementation.
Ils examineront également la science des technologies de l’ARN messager ainsi que les applications clés pertinentes pour les pays à revenu faible ou intermédiaire concernant des maladies telles que la tuberculose et le VIH.
En deux ans, nous avons prouvé que lorsque nous œuvrons en collaboration, nous pouvons réussir collectivement.
L’OMS et ses partenaires qui soutiennent un modèle durable de transfert de technologie de l’ARN messager pour favoriser l’accès dans les pays à revenu faible ou intermédiaire pourraient changer la donne.
Fadela, c’est à vous.