Allocution liminaire du Directeur général de l’OMS lors de la réunion du Comité d’urgence du RSI sur la recrudescence de la variole simienne (mpox) en 2024 – 14 août 2024

14 août 2024

Chers membres du Comité d’urgence, 

Chers collègues et amis,

Chères collègues et amies, 

Comme vous le savez, des cas de variole simienne (mpox) sont signalés en République démocratique du Congo depuis plus de 10 ans, dont le nombre ne cesse d’augmenter chaque année. 

Ce nombre a considérablement augmenté en 2023, et les cas signalés jusqu’à présent en 2024 sont déjà plus nombreux que le nombre total enregistré l’année dernière, avec plus de 14 000 cas et 524 décès. 

L’an dernier, le clade 1 b est apparu en République démocratique du Congo et s’y est propagé rapidement, principalement parmi les réseaux sexuels, avant d’être détecté dans des pays voisins. Cette situation particulièrement préoccupante est l’une des principales raisons qui m’a poussé à convoquer le comité d’urgence. 

Au cours du mois dernier, environ 90 cas de clade 1 b ont été signalés dans quatre pays voisins de la République démocratique du Congo qui n’avaient jamais signalé de cas de mpox auparavant : le Burundi, le Kenya, l’Ouganda et le Rwanda. 

Mais nous n’avons pas affaire à une seule épidémie provoquée par un seul clade. Nous avons affaire à plusieurs épidémies provoquées par différents clades dans différents pays, avec différents modes de transmission et différents niveaux de risque. 

Mes collègues vous présenteront dans quelques minutes un exposé technique plus détaillé. 

Pour mettre fin à ces épidémies, il faudra – comme toujours – mener une riposte adaptée et globale axée autour des communautés. 

L’OMS coopère avec les gouvernements des pays touchés, les CDC d’Afrique, les ONG, la société civile et d’autres partenaires pour comprendre et traiter les facteurs à l’origine de ces flambées épidémiques. 

Elle a élaboré un plan de riposte régional, qui nécessite un financement initial de 15 millions de dollars des États-Unis à l’appui des activités de surveillance, de préparation et de riposte. 

Pour financer cette riposte, nous avons débloqué 1,45 million de dollars du Fonds de réserve de l’OMS pour les situations d’urgence, et nous prévoyons d’en débloquer davantage dans les prochains jours. Nous lançons également un appel aux donateurs pour financer le reste du plan de riposte. 

Vous savez certainement que deux vaccins contre la mpox sont recommandés par le Groupe stratégique consultatif d’experts sur la vaccination de l’OMS. Ces vaccins sont également approuvés par les autorités nationales de réglementation inscrites sur la liste de l’OMS, ainsi que par certains pays, dont le Nigéria et la République démocratique du Congo. 

La semaine dernière, j’ai activé le protocole d’autorisation d’utilisation d’urgence des vaccins contre la mpox, qui permettra aux pays à faible revenu n’ayant pas encore délivré leur approbation réglementaire nationale d’accéder plus rapidement aux vaccins.  

Ce protocole permet également à des partenaires, dont Gavi et l’UNICEF, d’acheter des vaccins pour les distribuer. 

L’OMS remercie les États Membres et les fabricants de vaccins qui coopèrent aux dons de vaccins.

Nous collaborons avec tous nos partenaires pour faciliter un accès équitable aux produits de diagnostic, vaccins, fournitures pour soins cliniques et autres outils. 

Au vu de la propagation de l’épidémie en Afrique de l’Est et centrale, et du risque de propagation internationale sur le continent africain et au-delà, j’ai convoqué un comité d’urgence en vertu du Règlement sanitaire international pour obtenir des avis sur la question de savoir si l’épidémie représente une urgence de santé publique de portée internationale. 

Lorsque j’ai déclaré la fin de la dernière urgence de santé publique de portée internationale concernant la mpox l’an dernier, j’ai émis des recommandations permanentes en vertu du RSI, qui sont censées expirer la semaine prochaine. J’ai décidé de les prolonger d’un an pour aider les pays à faire face au risque chronique que pose la mpox. 

Si je venais à décider, sur la base des avis que vous formulerez, que la situation actuelle représente une urgence de santé publique de portée internationale, je formulerais des recommandations temporaires conformément au RSI, qui reposeront sur vos avis. 

Comme vous le savez, lors de l’Assemblée mondiale de la Santé de cette année, les États Membres de l’OMS ont adopté une série d’amendements au Règlement sanitaire international. Étant donné que ces amendements n’entreront en vigueur que l’an prochain, vous travaillerez en vertu du RSI actuel dans le cadre de cette réunion. 

Encore une fois, merci de consacrer votre temps et vos compétences à ce processus très important. J’attends avec impatience de recevoir vos avis.