Allocution liminaire du Directeur général de l’OMS lors du point ‎presse sur la COVID-19 – 3 juin 2020‎

3 juin 2020

Bonjour, bon après-midi ou bonsoir.‎

L’OMS continue à agir face à la nouvelle flambée de maladie à virus ‎Ebola qui s’est déclarée dans la ville de Mbandaka, dans la province ‎de l’Équateur en République démocratique du Congo.‎

Huit cas ont été détectés jusqu’à présent. Parmi ceux-ci, quatre ‎personnes sont décédées et les quatre autres sont pris en charge. ‎

Pour être précis, cette flambée se situe dans la même zone qu’une ‎précédente flambée survenue en 2018, qui avait pu être maîtrisée ‎en 3 mois exactement. ‎

Toutefois, elle survient à l’autre bout du pays par rapport à la ‎flambée d’Ebola que l’OMS et ses partenaires ont combattu ‎pendant près de deux ans dans les provinces du Nord-Kivu et de ‎l’Ituri, dans l’est de la RDC. ‎

La dernière personne chez qui l’infection à Ebola a été confirmée ‎s’était rendue à l’enterrement de l’un des premiers cas, mais a été ‎dépistée dans la ville de Bikoro, à 150 km de Mbandaka. Ce qui ‎signifie que deux zones de santé sont désormais touchées. ‎

Aujourd’hui, près de 50 intervenants de l’OMS et de ses partenaires ‎sont arrivés à Mbandaka, ainsi que 3600 doses de vaccins anti-‎Ebola et 2000 cartouches pour les tests en laboratoire.‎

Les autorités publiques procèdent actuellement au séquençage du ‎virus pour déterminer s’il est ou non lié à une précédente flambée. ‎

Même si l’OMS concentre ses activités sur la riposte à la pandémie ‎de COVID-19, nous continuons à suivre et à répondre à de ‎nombreuses autres situations d’urgence sanitaire : il est important ‎de le rappeler. ‎

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Plus de 100 000 cas de COVID-19 ont été signalés à l’OMS au cours ‎de chacun des cinq derniers jours. ‎

Les Amériques continuent à comptabiliser la plupart des cas. ‎Depuis plusieurs semaines, le nombre de cas notifiés chaque jour ‎dans les Amériques est supérieur au nombre de cas rapportés dans ‎le reste du monde dans son ensemble.‎

Nous sommes particulièrement inquiets pour l’Amérique centrale ‎et l’Amérique du Sud, où de nombreux pays témoignent d’une ‎accélération de l’épidémie. ‎

Nous constatons aussi une augmentation du nombre de cas en ‎Méditerranée orientale, en Asie du Sud-Est et en Afrique, bien que ‎les nombres soient beaucoup plus réduits. ‎

Parallèlement, le nombre de cas en Europe continue à baisser. Hier, ‎le nombre de cas signalé en Europe a été le plus faible depuis le 22 ‎mars. ‎

L’OMS continue à travailler par l’intermédiaire de ses bureaux ‎régionaux et de ses bureaux dans les pays pour suivre la pandémie, ‎pour soutenir les pays dans leur riposte, et pour adapter nos ‎orientations à chaque situation. ‎

L’OMS continue d’apporter au monde des orientations techniques ‎nouvelles ou actualisées en s’appuyant sur les données probantes ‎les plus récentes. ‎

Ainsi, la semaine dernière, l’OMS a publié un nouveau formulaire ‎pour la notification des cas présumés de syndrome inflammatoire ‎multisystémique chez les enfants ;‎

Des orientations opérationnelles sur le maintien des services de ‎santé essentiels ;‎

Des orientations sur la lutte contre la propagation de la COVID-19 ‎aux postes frontières ; ‎

Des recommandations pour la planification des rassemblements de ‎masse ; ‎

Un protocole pour la surveillance des infections parmi les agents de ‎santé ; ‎

Des considérations éthiques pour l’utilisation des technologies ‎numériques dans le suivi de la COVID-19 ;‎

Et des orientations actualisées sur la prise en charge clinique des ‎patients atteints de la COVID-19.‎

Il s’agit là d’une mise à jour des orientations publiées en mars. ‎

Elles comprennent désormais un protocole de soins pour la COVID-‎‎19, qui décrit les étapes suivies par un patient depuis le dépistage ‎jusqu’à la sortie de l’hôpital, pour garantir que celui-ci bénéficie de ‎soins sûrs et de qualité, tout en veillant à stopper toute ‎transmission ultérieure. ‎

L’OMS continue à former des millions d’agents de santé dans le ‎monde entier à l’application de nos orientations. ‎

Notre plateforme d’apprentissage en ligne en libre accès WHO.org ‎a désormais enregistré 3 millions d’inscriptions pour nos cours sur ‎la COVID-19.‎

Et deux nouveaux cours ont été ajoutés : l’un sur la ‎décontamination et la stérilisation des appareils médicaux, et ‎l’autre sur le nettoyage et la désinfection de l’environnement. ‎

Au total, nous proposons aujourd’hui 12 cours dans 27 langues. ‎

Au cours de la semaine passée, nous avons lancé des cours sur la ‎COVID-19 en amharique, arabe, espagnol, français, haoussa, ‎macédonien, odia et vietnamien. ‎

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Comme vous le savez, la semaine dernière, le groupe exécutif de ‎l’essai Solidarity a décidé de suspendre temporairement le volet ‎hydroxychloroquine de l’essai, du fait des préoccupations soulevées ‎quant à l’innocuité du médicament. ‎

Cette décision a été prise à titre de précaution le temps que les ‎données relatives à l’innocuité soient examinées. ‎

Le comité chargé de l’innocuité et du suivi des données de l’essai ‎Solidarity a examiné les données.‎

Sur la base des données relatives à la mortalité disponibles, les ‎membres du comité ont estimé qu’il n’y a pas de raison de modifier ‎le protocole de l’essai. ‎

Le groupe exécutif a pris note de cette recommandation et a ‎approuvé la poursuite de tous les volets de l’essai Solidarity, y ‎compris celui portant sur l’hydroxychloroquine.‎

Le groupe exécutif discutera avec les principaux chercheurs ‎participant à l’essai de la reprise du volet thérapeutique utilisant ‎l’hydroxychloroquine. ‎

Le comité chargé de l’innocuité et du suivi des données continuera ‎à suivre étroitement l’innocuité de tous les traitements testés dans ‎le cadre de l’essai Solidarity.‎

Jusqu’à présent, plus de 3500 patients ont été recrutés dans 35 ‎pays.‎

L’OMS est déterminée à accélérer la mise au point de thérapies, de ‎vaccins et de produits de diagnostic efficaces dans le cadre de notre ‎engagement à servir le monde grâce à la science, à la recherche de ‎solutions et à la solidarité. ‎

Je vous remercie.‎