Bonjour,
bon après-midi et bonsoir.
Alors
que nous entrons dans le quatrième mois depuis le début de la
pandémie de COVID-19, je suis profondément préoccupé par
l’escalade rapide et la propagation mondiale de l’infection.
Au
cours des cinq dernières semaines, nous avons assisté à une
croissance quasi exponentielle du nombre de nouveaux cas, touchant
presque tous les pays, territoires et zones.
Le
nombre de décès a plus que doublé au cours de la semaine dernière.
Dans les prochains jours, nous atteindrons un million de cas
confirmés et 50 000 décès.
Bien
qu’un nombre relativement plus faible de cas confirmés ait été
signalé en Afrique et en Amérique centrale et du Sud, nous sommes
conscients que la COVID-19 pourrait avoir de graves conséquences
sociales, économiques et politiques pour ces régions.
Il
est essentiel que nous veillions à ce que ces pays soient bien
équipés pour détecter, tester, isoler et traiter les cas, et
identifier les contacts ̶il est encourageant de voir que cela se produit dans de nombreux
pays, malgré des ressources limitées.
De
nombreux pays demandent aux gens de rester chez eux et mettent fin
aux mouvements de population, ce qui peut contribuer à limiter la
transmission du virus, mais peut avoir des conséquences
involontaires pour les personnes les plus pauvres et les plus
vulnérables.
J’ai demandé aux gouvernements de mettre en place des mesures de protection sociale pour garantir aux personnes vulnérables de la nourriture et d’autres produits essentiels à la vie pendant cette crise.
En
Inde, par exemple, le Premier ministre M. Modi a annoncé un
programme de US $24 milliards, comprenant des rations alimentaires
gratuites pour 800 millions de personnes défavorisées, des
transferts d’argent à 204 millions de femmes pauvres et du gaz de
cuisine gratuit pour 80 millions de ménages pour les trois prochains
mois.
De nombreux pays en développement auront du mal à mettre en œuvre des programmes de protection sociale de cette nature. Pour ces pays, l’allègement de la dette est essentiel pour leur permettre de prendre soin de leur population et d’éviter un effondrement de leur économie.
L’OMS,
la Banque mondiale et le FMI appellent à un allègement de la dette
des pays en développement.
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Il y a trois mois, nous ne savions presque rien de ce virus.
Collectivement,
nous avons appris énormément de choses.
Et
chaque jour, nous en apprenons davantage.
L’OMS
s’est engagée à servir tous les peuples, partout dans le monde,
en se basant sur les meilleures données probantes pour protéger
leur santé.
L’OMS
élabore des orientations fondées sur l’ensemble des preuves
recueillies dans le monde entier.
Chaque
jour, notre personnel s’entretient avec des milliers d’experts
dans le monde pour recueillir et distiller ces données scientifiques
et l’expérience acquise.
Nous
procédons constamment à la revue et à la mise à jour de nos
orientations à mesure que nous en apprenons davantage, et nous nous
efforçons de les adapter aux différents contextes.
Par
exemple, nous recommandons le lavage des mains et l’éloignement
physique, mais nous reconnaissons également que cela peut s’avérer
difficile sur le plan pratique pour ceux qui n’ont pas accès à
une eau salubre ou qui vivent dans des conditions d’exiguïté.
En
collaboration avec l’UNICEF et la Fédération internationale de la
Croix-Rouge, nous avons publié de nouvelles orientations pour
améliorer l’accès au lavage des mains.
Ces
orientations recommandent aux pays d’installer des postes de lavage
des mains à l’entrée des bâtiments publics, des bureaux, des
arrêts de bus et des gares ferroviaires.
Nous travaillons également sans relâche avec des chercheurs du monde entier pour produire des données probantes sur les médicaments les plus efficaces pour traiter la COVID-19.
Notre
appel aux pays pour qu’ils se joignent à l’essai de solidarité,
qui compare quatre médicaments et associations médicamenteuses, a
suscité une réponse extraordinaire.
À ce jour, 74 pays ont rejoint cet essai ou sont en passe de le faire.
Ce
matin, plus de 200 patients avaient été répartis de manière
aléatoire dans l’un des bras de cette étude.
Chaque nouveau patient qui participe à l’essai nous permet de faire un pas de plus vers la connaissance des médicaments qui fonctionnent.
Nous continuons également à étudier les données probantes relatives à l’utilisation des masques.
La
priorité de l’OMS est que les agents de santé de première ligne
puissent avoir accès aux équipements de protection individuelle
essentiels, y compris les masques médicaux et les respirateurs.
C’est pourquoi nous continuons à travailler avec les gouvernements et les fabricants pour intensifier la production et la distribution d’équipements de protection individuelle, y compris les masques.
Un débat est en cours sur l’utilisation des masques au niveau communautaire.
L’OMS recommande l’utilisation de masques médicaux pour les personnes malades et les personnes qui prennent soin de ces malades.
Toutefois,
dans ces circonstances, les masques ne sont efficaces que s’ils
sont associés à d’autres mesures de protection.
L’OMS continue de rassembler toutes les données disponibles et d’évaluer l’utilisation potentielle des masques de manière plus large pour lutter contre la transmission de la COVID-19 au niveau communautaire.
C’est
un virus encore très récent, et nous apprenons en permanence.
Les
données probantes et nos conseils évoluent en même temps que la
pandémie.
Mais
ce qui ne change pas, c’est l’engagement de l’OMS à protéger
la santé de tous les peuples, sur la base des meilleures données
scientifiques, sans craintes ni faveurs.
Je vous remercie.