- Les maladies tropicales négligées touchent les communautés les plus pauvres et les plus marginalisées, et la pandémie de COVID-19 a aggravé la situation.
- Nous commençons maintenant à constater une augmentation très inquiétante du nombre de décès, dans la plupart des régions du monde. Il est trop tôt pour qu’un pays se rende ou crie victoire.
- Les vaccins devront peut-être évoluer au fur et à mesure des mutations du virus.
- L’OMS a publié un nouveau rapport sur le fardeau que représentent les déchets médicaux liés à la pandémie, qui menacent la santé humaine et environnementale.
- Les États Membres nous ont demandé d’élaborer une série de propositions sur le renforcement de l’architecture sanitaire mondiale pour la préparation, la riposte et la résilience face aux situations d’urgence, à présenter à l’Assemblée mondiale de la Santé en mai.
Bonjour, bon après-midi ou bonsoir.
La Journée mondiale des maladies tropicales négligées a été célébrée dimanche dernier.
Les maladies tropicales négligées touchent les communautés les plus pauvres et les plus marginalisées, et la pandémie de COVID-19 a aggravé la situation en perturbant considérablement les services de prévention, de détection et de traitement.
Néanmoins, avec le soutien de l’OMS et de ses partenaires, cinq pays ont éliminé une maladie tropicale négligée l’année dernière : la Gambie et le Myanmar ont éliminé le trachome ; la Côte d’Ivoire et le Togo ont éliminé la trypanosomiase humaine africaine et le Malawi a éliminé la filariose lymphatique.
Et seuls 14 cas de dracunculose ont été signalés l’année dernière dans quatre pays, ce qui nous rapproche de l’éradication de cette maladie ancienne.
Dimanche dernier marquait également le deuxième anniversaire de la déclaration d’une urgence de santé publique de portée internationale – le plus haut niveau d’alerte prévu dans le droit international – suite à la propagation de la COVID-19.
À cette époque, moins de 100 cas, dont aucun mortel, avaient été enregistrés hors de Chine.
Deux ans plus tard, plus de 370 millions de cas ont été signalés et plus de 5,6 millions de décès enregistrés – et nous savons que ces chiffres sont sous-estimés.
Depuis que le variant Omicron a été identifié pour la première fois il y a seulement 10 semaines, près de 90 millions de cas ont été signalés à l’OMS, soit un nombre supérieur à celui des cas signalés durant toute l’année 2020.
Nous commençons maintenant à constater une augmentation très inquiétante du nombre de décès, dans la plupart des régions du monde.
Nous sommes préoccupés par le fait que, dans certains pays, une idée prévaut selon laquelle les vaccins, la forte transmissibilité du variant Omicron et les formes moins graves qu’il entraîne, rendent la prévention de la transmission impossible et inutile.
Il n’en est rien.
Plus le virus se transmet, plus il provoque de décès. Nous n’appelons aucun pays à revenir au « confinement ». Mais nous appelons tous les pays à protéger leur population en utilisant tous les outils à leur disposition, et pas seulement les vaccins.
Il est trop tôt pour qu’un pays se rende ou crie victoire.
Ce virus est dangereux et continue d’évoluer sous nos yeux. L’OMS suit actuellement quatre sous-lignées du variant préoccupant Omicron, dont le sous-variant BA.2.
Ce virus continuera d’évoluer, c’est pourquoi nous appelons les pays à poursuivre les tests, la surveillance et le séquençage. On ne peut pas combattre ce virus si l’on ne sait pas comment il se comporte.
Et nous devons poursuivre nos efforts pour que toutes les personnes aient accès aux vaccins.
Dans le même temps, il est clair qu’à mesure que ce virus évolue, les vaccins devront peut-être évoluer.
Les variants du SARS-CoV-2 peuvent continuer à échapper aux anticorps neutralisants induits par les vaccins dirigés contre les variants antérieurs.
En outre, le réservoir de bêtacoronavirus est important et de nouveaux cas de passage à l’être humain sont probables.
Si nous nous y préparons dès maintenant, le délai nécessaire à la fabrication de vaccins à grande échelle sera réduit et des vies seront sauvées.
Vendredi dernier, l’OMS a tenu sa dernière consultation mondiale concernant la recherche sur les vaccins contre la COVID-19 et sur la nécessité de vaccins efficaces à l’avenir contre un large éventail de coronavirus.
Nous continuons de collaborer avec des scientifiques des secteurs public et privé pour échanger les dernières informations et orienter la mise au point future de nouveaux vaccins.
Ceci montre que, même si nous aidons actuellement les pays à lutter contre la pandémie, nous préparons aussi l’avenir et nous nous efforçons de faire face aux conséquences de la pandémie à plus long terme,
y compris les problèmes posés par les déchets médicaux.
L’OMS a publié aujourd’hui un nouveau rapport sur le fardeau que représentent les déchets médicaux liés à la pandémie, qui menacent la santé humaine et environnementale et qui montrent la nécessité d’améliorer la gestion des déchets.
Les soignants et le grand public ont besoin d’énormes quantités d’équipements de protection individuelle, de tests, de produits chimiques, de seringues, d’aiguilles et d’autres produits jetables pour nous protéger.
Mais après utilisation, la plupart de ces articles finissent au rebut.
30 % des établissements de santé dans le monde, et 60 % dans les pays les moins avancés, ne sont pas équipés pour gérer les quantités de déchets médicaux qu’ils produisent, a fortiori les déchets supplémentaires liés à la COVID-19.
Cette situation expose potentiellement les soignants à des piqûres d’aiguille accidentelles, à des brûlures et à des infections et elle a aussi une incidence sur les populations habitant à proximité de sites d’enfouissement et d’élimination des déchets mal gérés.
Le rapport formule un ensemble de recommandations, notamment l’utilisation de conditionnements et de modes d’expédition respectueux de l’environnement, de gants et de masques médicaux sûrs et réutilisables, de matériaux recyclables ou biodégradables, ainsi que de technologies de traitement et de recyclage des déchets plus propres.
Les auteurs rappellent que bien que la pandémie soit la crise sanitaire la plus grave depuis un siècle, elle est liée à de nombreux autres problèmes auxquels les pays sont confrontés.
La semaine dernière, le Conseil exécutif de l’OMS s’est réuni pour discuter de tous ces problèmes et de la manière de les régler.
Les États Membres nous ont demandé, en particulier, d’élaborer une série de propositions sur le renforcement de l’architecture sanitaire mondiale pour la préparation, la riposte et la résilience face aux situations d’urgence, à présenter à l’Assemblée mondiale de la Santé en mai.
Lorsque j’ai vu les pays se réunir pour discuter de solutions communes à des problèmes communs, je me suis souvenu que nous appartenons tous à la même espèce et nous vivons tous sur la même planète. Mais cela m’a aussi rappelé la richesse de notre diversité.
Et c’est dans cet esprit que je souhaite à tous ceux qui le célèbrent un joyeux Nouvel An lunaire.
Christian, c’est à vous.