Allocution liminaire du Directeur général de l’OMS lors du point presse sur la COVID-19 - 14 décembre 2021

14 décembre 2021
  • Soixante dix-sept pays ont maintenant signalé des cas d’Omicron, et en réalité Omicron est probablement présent dans la plupart des pays, même s’il n’y a pas encore été détecté. Même si Omicron cause une maladie moins grave, le nombre de cas pourrait une fois de plus submerger les systèmes de santé non préparés.
  • Soyons clairs : l’OMS n’est pas contre les doses de rappel. Nous sommes contre l’inégalité. Notre principale préoccupation est de sauver des vies, partout. C’est très simple : la priorité dans tous les pays, et dans le monde entier, doit être de protéger les moins protégés, pas les plus protégés.
  • L’écart est encore très grand dans les taux de vaccination entre les pays. 41 pays n’ont toujours pas pu vacciner 10 % de leur population et 98 pays n’ont pas atteint 40 %. Si l’on met fin à l’inégalité, on met fin à la pandémie. Si on laisse les inégalités perdurer, on laisse la pandémie perdurer.

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Bonjour, bon après-midi et bonsoir.

Soixante dix-sept pays ont maintenant signalé des cas d’Omicron, et en réalité Omicron est probablement présent dans la plupart des pays, même s’il n’y a pas encore été détecté.

Omicron se propage à un rythme qui n’a été observé avec aucun variant jusqu’ici.

Nous sommes préoccupés par le fait que les gens considèrent Omicron comme bénin.

Nous avons pourtant appris que nous sous-estimons ce virus à nos risques et périls.

Même si Omicron cause une maladie moins grave, le nombre de cas pourrait une fois de plus submerger les systèmes de santé non préparés.

Je vais être très clair : à eux seuls, les vaccins ne permettront à aucun pays de sortir de cette crise.

Les pays peuvent – et doivent – empêcher la propagation d’Omicron en appliquant les mesures qui fonctionnent aujourd’hui.

Ce ne sont pas les vaccins au lieu des masques.

Ce ne sont pas les vaccins au lieu de la distanciation.

Ce ne sont pas les vaccins au lieu de la ventilation ou de l’hygiène des mains.

C’est tout à la fois. Tout le temps. Et correctement.

Les vaccins ont un impact maximum lorsqu’ils sont utilisés pour protéger les personnes les plus à risque, dans tous les pays.

Au cours des 10 dernières semaines, le COVAX a expédié plus de vaccins qu’au cours des 9 premiers mois de l’année combinés.

La plupart des pays utilisent les vaccins dès qu’ils les obtiennent.

Un petit groupe de pays a du mal à mettre les vaccins à disposition et à passer rapidement à l’échelle supérieure, et l’OMS et ses partenaires travaillent en étroite collaboration avec eux pour surmonter les obstacles.

Même si l’approvisionnement devrait encore s’améliorer, il n’y a aucune garantie et les progrès difficilement accomplis sont fragiles.

Nous continuons d’appeler les donateurs et les fabricants à donner la priorité au COVAX et à l’AVAT.

Parallèlement, les éléments recueillis à mesure que la situation évolue semblent indiquer une légère baisse de l’efficacité des vaccins contre les formes graves et mortelles, et une baisse de l’efficacité préventive contre l’infection ou la maladie bénigne.

L’émergence du variant Omicron a incité certains pays à mettre en place des programmes de rappel pour l’ensemble de la population adulte, alors même qu’on manque de preuves de l’efficacité des rappels contre ce variant.

L’OMS craint que de tels programmes ne provoquent l’accaparement des vaccins déjà constaté cette année et ne creusent les inégalités.

Il ne fait aucun doute que les rappels pourraient jouer un rôle important à mesure que nous avançons, en particulier pour les personnes chez qui le risque de maladie grave et de décès est le plus élevé.

Soyons clairs : l’OMS n’est pas contre les doses de rappel. Nous sommes contre l’inégalité. Notre principale préoccupation est de sauver des vies, partout.

C’est une question de priorités. Qui reçoit quels vaccins, dans quel ordre ?

L’ordre est important. L’administration de rappels à des groupes peu exposés au risque de maladie grave ou de décès met tout bonnement en danger la vie des personnes à haut risque qui attendent toujours leur première dose à cause des difficultés d’approvisionnement.

Par ailleurs, on peut sauver plus de vies en administrant des doses supplémentaires aux personnes à haut risque qu’une première dose aux personnes à faible risque.

Ensemble, nous sauverons le plus grand nombre de vies en veillant à ce que les agents de santé, les personnes âgées et les autres groupes à risque reçoivent leur première dose de vaccin.

Dans la plupart des pays, les personnes hospitalisées et qui décèdent sont celles qui n’ont pas été vaccinées. La priorité doit donc être de vacciner les personnes non vaccinées, même dans les pays où les vaccins sont le plus accessibles.

C’est très simple : la priorité dans tous les pays, et dans le monde entier, doit être de protéger les moins protégés, pas les plus protégés.

L’écart est encore très grand dans les taux de vaccination entre les pays.

Quarante et un pays n’ont toujours pas pu vacciner 10 % de leur population et 98 pays n’ont pas atteint 40 %.

On constate également des inégalités importantes entre les groupes de population d’un même pays.

Si l’on met fin à l’inégalité, on met fin à la pandémie. Si on laisse les inégalités perdurer, on laisse la pandémie perdurer.

Tarik, c’est à vous.