Bonjour, bon après-midi ou bonsoir, selon où vous vous trouvez.
Lorsque les nations du monde entier se sont rassemblées pour former les Nations Unies en 1945, l’une des premières choses qu’elles ont abordées a été la création d’une organisation chargée de protéger et de promouvoir la santé des populations de la planète.
Elles ont exprimé cette volonté dans la Constitution de l’OMS, qui affirme que la possession du meilleur état de santé qu’il est capable d’atteindre constitue l’un des droits fondamentaux de tout être humain, quelles que soient sa race, sa religion, ses opinions politiques, sa condition économique ou sociale.
C’est toujours ce credo qui nous anime aujourd’hui.
Les États-Unis d’Amérique ont, de tout temps, fait preuve d’amitié et de générosité à l’égard de l’OMS et nous espérons que cela ne changera pas.
Nous regrettons la décision prise par le Président des États-Unis d’ordonner la suspension du financement à l’Organisation mondiale de la Santé.
Soutenue par la population et le gouvernement des États-Unis, l’OMS s’attèle à améliorer la santé de nombreuses personnes qui comptent parmi les plus démunies et les plus vulnérables de la planète.
L’OMS ne se contente pas de combattre la COVID-19. Nous travaillons également à des solutions pour la poliomyélite, la rougeole, le paludisme, Ebola, le VIH, la tuberculose, la malnutrition, le cancer, le diabète, la santé mentale et bien d’autres maladies et affections.
Nous œuvrons aussi, aux côtés des pays, au renforcement des systèmes de santé et à l’amélioration de l’accès aux services de santé essentiels.
Nous examinons en ce moment l’incidence qu’un retrait du financement des États-Unis aurait sur notre action et nous chercherons, avec l’aide de nos partenaires, à combler les éventuels déficits financiers auxquels nous serions confrontés afin de veiller à ce que notre travail se poursuive sans interruption.
Nous maintenons un engagement total à promouvoir la santé et la science et à servir tous les habitants de cette planète sans crainte ni favoritisme.
Nous avons pour mission et pour mandat de travailler avec toutes les nations sur un pied d’égalité, peu importe la taille de leur population ou de leur économie.
La COVID-19 ne fait pas de distinction entre nations riches et pauvres, grandes et petites. Peu lui importent la nationalité, l’appartenance ethnique ou l’idéologie.
Il en va de même pour nous. Pour nous tous, l’heure est aujourd’hui à l’union dans un combat commun contre une menace commune, un dangereux ennemi.
Lorsque nous sommes divisés, le virus tire parti des failles qui nous séparent.
Nous sommes résolus à servir la population du monde entier et à rendre compte des moyens qui nous ont été confiés.
L’heure venue, les États Membres de l’OMS et les organes indépendants établis pour en garantir la transparence et la responsabilité examineront la façon dont l’organisation a géré cette pandémie, comme le prévoient les procédures mises en place par ces mêmes États Membres.
Il ne fait aucun doute que cet examen fera ressortir des domaines à améliorer et des enseignements à tirer pour chacun d’entre nous.
Mais pour le moment, notre priorité – ma priorité – est d’arrêter ce virus et de sauver des vies.
L’OMS adresse sa reconnaissance aux nations, organisations et personnes qui, nombreuses, lui ont exprimé leur soutien et leur engagement ces derniers jours, notamment par une contribution financière.
Nous saluons cet élan de solidarité, car c’est bien elle qui dicte les règles du jeu pour vaincre la COVID-19.
L’OMS fait son travail.
Chaque jour, chaque minute qui passent, nous continuons d’étudier ce virus, de nombreux pays nous font part de ce qui fonctionne et nous partageons ces informations avec le monde entier.
Plus de 1,5 million de personnes sont inscrites aux formations en ligne de l’OMS sur OpenWHO.org, une plateforme que nous continuons de développer pour en former des millions d’autres et nous permettre de lutter effectivement contre la COVID.
Ainsi, nous avons lancé aujourd’hui une nouvelle formation destinée aux agents de santé sur la façon de mettre et de retirer les équipements de protection individuelle.
Chaque jour, nous rassemblons des milliers de cliniciens, d’épidémiologistes, de formateurs, de chercheurs, de techniciens de laboratoire, de spécialistes de la prévention des infections et d’autres personnes pour leur permettre de mettre en commun leurs connaissances sur la COVID-19.
Nos orientations techniques compilent les données probantes les plus à jour à l’usage des ministres de la santé, des agents de santé et des particuliers.
Hier, j’ai eu l’honneur de m’adresser aux chefs d’État et de gouvernement des 13 pays de l’ASEAN Plus Trois.
Entendre leurs expériences et leur engagement à œuvrer ensemble à un avenir commun était particulièrement stimulant.
S’appuyant sur leur expérience du SRAS et de la grippe aviaire, ces pays ont mis en place des mesures et des systèmes qui les aident désormais à détecter la COVID-19 et à y riposter.
Nous poursuivons également notre travail avec des partenaires du monde entier pour accélérer la recherche et le développement.
C’est ainsi que plus de 90 pays ont rejoint l’essai Solidarity ou ont exprimé leur souhait de le faire et que plus de 900 patients y participent désormais afin d’évaluer l’innocuité et l’efficacité de quatre médicaments ou associations médicamenteuses.
Trois vaccins en sont d’ores et déjà au stade des essais cliniques et plus de 70 autres sont en développement. Du reste, nous collaborons avec les partenaires pour accélérer le développement, la production et la distribution de vaccins.
Outre l’essai Solidarity, je suis heureux d’annoncer que l’OMS a convoqué des groupes de cliniciens afin d’examiner l’action des corticostéroïdes et d’autres anti-inflammatoires sur l’issue du traitement.
Nous nous intéressons de façon spécifique à l’administration d’oxygène et aux stratégies de ventilation des patients. Toute intervention qui diminue le besoin de ventilation et améliore l’issue pour les patients dans un état critique est importante pour sauver des vies, en particulier là où les moyens sont limités.
La semaine dernière, j’ai annoncé la mise sur pied de l’équipe spéciale des Nations Unies pour la chaîne d’approvisionnement, chargée de renforcer la capacité de distribution de matériel médical essentiel.
Hier, le premier vol de solidarité des Nations Unies a décollé pour amener des équipements de protection individuelle, des ventilateurs et des fournitures de laboratoire à de nombreux pays d’Afrique.
Ce vol s’inscrit dans le cadre d’un vaste effort visant à expédier des fournitures médicales vitales vers 95 pays du monde entier, en association avec le Programme alimentaire mondiale et d’autres institutions, dont l’UNICEF, le Fonds mondial, Gavi, le Département de l’appui opérationnel des Nations Unies, UNITAID et d’autres.
Que ce soit par voie terrestre, maritime ou aérienne, le personnel de l’OMS travaille 24 heures sur 24 pour que, partout, les agents de santé et les communautés reçoivent leurs livraisons.
Je voudrais remercier l’Union africaine, les gouvernements des Émirats arabes unis et de l’Éthiopie, la Fondation Jack Ma et l’ensemble de nos partenaires pour la solidarité dont ils font preuve à l’égard des pays africains en cette période critique de notre histoire. Je voudrais également remercier pour leur leadership le Président Ramaphosa et le Président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki.
Jusqu’à présent, 240 000 personnes et organisations ont versé près de 150 millions de dollars US au Fonds de riposte à la COVID‑19.
Ce samedi, certains des plus grands noms de la scène musicale participeront au concert One World: Together at Home dont les bénéfices iront au Fonds de riposte.
Cependant, il ne s’agit pas seulement de recueillir des fonds, mais aussi de rassembler le monde, car nous ne formons qu’un seul monde, une seule humanité aux prises avec un ennemi commun. Je remercie Lady Gaga, Global Citizen et toutes les personnes qui collaborent pour que ce concert ait lieu.
Nous continuerons de travailler avec chaque pays et chaque partenaire pour servir les habitants de cette planète en mettant sans cesse la science, la recherche de solutions et la solidarité au cœur de nos efforts.
Depuis le début, l’OMS s’investit corps et âme dans le combat livré contre cette pandémie. Nous continuerons jusqu’au bout. Tel est l’engagement que nous prenons envers le monde entier.
Je vous remercie.