Allocution liminaire du Directeur général de l’OMS lors du point de presse sur la COVID-19 du 17 avril 2020

17 avril 2020

Bonjour, bon après-midi ou bonsoir,

Demain, un grand nombre de musiciens, de comédiens et d’humanitaires célèbres, du monde entier, rejoindront l’OMS pour le concert virtuel exceptionnel « One World, Together at home » (« Un monde, ensemble chez soi »). 

C’est là le fruit d’une étroite collaboration avec un ami qui m’est cher, Hugh Evans, de l’organisation Global Citizen, et avec l’artiste charismatique qu’est Lady Gaga, dans le but d’apporter distraction, joie et espoir dans les foyers des citoyens du monde entier, dont les vies ont été bouleversées par la pandémie de COVID-19.

J’aimerais aussi saisir cette occasion pour remercier la mère de Lady Gaga, Cynthia Germanotta, qui est notre Ambassadrice de bonne volonté, et qui ne ménage pas sa peine pour défendre la santé mentale dans le monde entier – Merci de tout cœur à Lady Gaga et à Cynthia pour votre soutien et votre aide permanentes, dans le cadre de ce projet familial. Nous apprécions votre leadership et votre contribution à notre cause.

Cet évènement est l’occasion d’exprimer notre solidarité aux agents de santé qui sont en première ligne, et de mobiliser les philanthropes, le secteur privé et les gouvernements pour qu’ils soutiennent le Fonds de solidarité pour la lutte contre la COVID-19, créé par la Fondation des Nations Unies et la Swiss Philanthropy Foundation. 

Jusqu’à présent, le Fonds de solidarité a recueilli plus de US $150 millions versés par plus de 245 000 personnes privées, entreprises et fondations.

Ces fonds nous aident à acheter du matériel de protection individuelle, des produits de diagnostic en laboratoire et d’autres fournitures indispensables pour les pays qui en ont le plus besoin. 

Je voudrais dire un grand merci, un merci du fond du cœur à ceux qui ont alimenté ce Fonds de solidarité.

Pour plus de précisions sur les évènements de demain, je suis très heureux de souhaiter la bienvenue à nouveau à mon ami et frère Hugh Evans qui va nous dire quelques mots, et sera suivi par l’épatante Lady Gaga. 

Hugh, c’est à toi.

[HUGH EVANS AND LADY GAGA S’ADRESSENT AUX MéDIAS]

Merci beaucoup, Lady Gaga, et merci Hugh. Je suis impatient de vous retrouver ainsi que des millions de téléspectateurs du monde entier demain pour ce qui sera, j’en suis sûr, un magnifique évènement. 

Je m’associe aux paroles de Lady Gaga : le monde a besoin d’amour et de solidarité. Aussi veuillez accepter Lady Gaga et Hugh Evans, de ma part et de celle de tous nos collègues ici, notre gratitude et notre amour. C’est bien ce dont le monde a besoin : amour et solidarité pour venir à bout de ce dangereux ennemi.

Plus de deux millions de cas de COVID-19 ont désormais été rapportés à l’OMS, et plus de 135 000 personnes ont perdu la vie.

Tandis que nous pleurons les êtres chers perdus, nous célébrons aussi ceux qui ont survécu, et les milliers de personnes qui sont maintenant en convalescence.

L’OMS met à jour nos orientations pour inclure des recommandations sur les soins aux patients durant la période de convalescence et après leur sortie de l’hôpital. 

Nous sommes réconfortés de voir que plusieurs pays d’Europe et d’Amérique du Nord commencent désormais à planifier comment alléger les restrictions sociales. 

Nous avons dit précédemment que l’allègement de ces mesures doit être progressif, et nous avons indiqué les critères que les pays doivent prendre en compte.

Nous avons publié hier les orientations de l’OMS sur les considérations relatives à l’adaptation des mesures de santé publique et des mesures sociales, que nous encourageons les pays à lire et à appliquer.

Mais bien que nous voyions des signes encourageants dans certains pays, dans d’autres la tendance est inquiétante. 

Au cours de la semaine passée, une augmentation de 51 % du nombre des cas signalés a été constatée sur mon propre continent, l’Afrique, et une augmentation de 60 % du nombre des décès.

Compte tenu des difficultés rencontrées actuellement pour obtenir des kits de dépistage, il est probable que les chiffres réels soient plus élevés que les chiffres rapportés. 

Avec le soutien de l’OMS, la plupart des pays d’Afrique ont désormais la capacité de pratiquer des tests de dépistage du virus de la COVID-19, mais il existe toujours des lacunes importantes dans l’accès aux kits de dépistage. Nous travaillons avec nos partenaires pour remédier à ces lacunes et aider les pays à déceler le virus. 

Les Centers for Disease Control and Prevention d’Afrique ont annoncé hier que plus d’un million de tests pour le dépistage de la COVID-19 seront déployés dans l’ensemble du continent dès la semaine prochaine. 

Renforcer et soutenir les institutions africaines telles que les CDC d’Afrique sera utile aujourd’hui et pour demain. 

Pour renforcer davantage le soutien apporté à l’Afrique, en début d’après-midi je me suis entretenu avec le Président sud- africain, Cyril Ramaphosa, le Président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, la Directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva, et le Président de la Banque mondiale, David Malpass. 

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Outre les tests, nous travaillons aussi d’arrache-pied pour accélérer la mise au point, puis la production et la distribution équitable d’un vaccin.

J’ai parlé hier avec le Président français, Emmanuel Macron, avec Bill Gates et d’autres partenaires pour évoquer comment prévenir une autre pandémie en faisant en sorte que les vaccins passent aussi vite et aussi équitablement que possible des laboratoires aux citoyens. La détermination manifestée par le Président Macron, Bill Gates et également le Premier Ministre Boris Johnson m’ont fait chaud au cœur.

J’ai également abordé avec la Première Ministre de la Barbade et Présidente actuelle de la Communauté des Caraïbes les difficultés auxquelles sont confrontés les petits États insulaires en développement pour accéder aux kits de dépistage et aux autres fournitures. Aucun pays ne doit être laissé de côté. 

Je voudrais saisir cette occasion pour saluer le solide sens du leadership dont fait preuve la Première Ministre de la Barbade pour piloter la riposte dans les Caraïbes.

Aujourd’hui, je me suis également entretenu avec la Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et avec la Première Ministre finlandaise, Sanna Marin, sur les efforts faits sans relâche dans toute l’Europe pour lutter contre la pandémie et soutenir les vies et les sources de revenus. 

La mobilisation de ces deux dirigeantes, la Présidente Ursula Von der Leyen et la Première Ministre Sanna Marin, est très réconfortante à nouveau.

J’aimerais clarifier la position de l’OMS sur les marchés de produits frais.

Les marchés de produits frais sont une source importante d’aliments abordables et représentent les moyens de subsistance de millions de personnes partout dans le monde. 

Mais dans de nombreux lieux, ils ont été insuffisamment réglementés et entretenus.

La position de l’OMS est la suivante : lorsque ces marchés sont autorisés à ouvrir à nouveau, cette réouverture ne doit être possible que si des normes rigoureuses en matière de sécurité sanitaire et d’hygiène des aliments sont respectées. 

Les gouvernements doivent appliquer strictement les interdictions de vente et de commerce des animaux sauvages à des fins alimentaires. 

L’OMS a collaboré étroitement avec l’Organisation mondiale de la santé animale et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, pour élaborer des orientations sur le fonctionnement sans risque des marchés.

Parce qu’environ 70 % de tous les nouveaux virus proviennent des animaux, nous travaillons aussi ensemble étroitement pour comprendre les pathogènes et les empêcher de franchir la barrière des espèces entre animaux et êtres humains.

Pour finir, l’OMS est déterminée à tenir le monde informé selon le plus grand nombre de moyens possibles, dans le plus grand nombre de langues possible.

Notre « chatbot » sur Viber fournit désormais à 2,6 millions de personnes des informations fiables, reposant sur des données factuelles, et est disponible en 16 langues. 

Cette semaine, nous avons lancé les versions en tamoul, singhalais, bulgare, grec, italien et hongrois, et celles en polonais et bengali le seront la semaine prochaine.

Je suis heureux de vous annoncer qu’à partir de lundi, l’interprétation simultanée de ces conférences de presse sera assurée dans toutes les langues officielles des Nations Unies : l’arabe, le chinois, l’espagnol, le français et le russe. 

Nous prévoyons aussi d’ajouter d’autres langues telles que le swahili et l’hindi.

Nous serions heureux que davantage de journalistes du monde entier nous rejoignent.

Je vous remercie.