Bonjour, bon après-midi ou bonsoir.
La pandémie s’accélère.
Plus de 150 000 nouveaux cas de COVID-19 ont été signalés à l’OMS hier – le plus grand nombre en un seul jour jusqu’à présent.
Près de la moitié de ces cas ont été signalés dans les Amériques, et l’Asie du Sud comme le Moyen-Orient font aussi état de nombres importants.
Le monde entre dans une phase nouvelle et dangereuse. Nombreux sont ceux qui en ont assez de rester chez eux, ce que l’on comprend aisément ; et, naturellement, les pays ont hâte que leurs sociétés et leurs économies s’ouvrent à nouveau.
Mais le virus continue à se propager rapidement, Il est toujours mortel, et la plupart des gens sont encore susceptibles de contracter la maladie.
Nous appelons les pays et toutes les populations à faire preuve de la plus grande vigilance.
Continuez à maintenir une distance adaptée avec autrui. Restez chez vous si vous vous sentez malade. Continuez à couvrir votre nez et votre bouche lorsque vous toussez. Portez un masque dans les cas appropriés. Continuez à vous laver les mains.
Nous continuons à appeler tous les pays à mettre l’accent sur l’essentiel : trouver, isoler, tester et soigner chaque cas. Retrouver et mettre en quarantaine chaque contact.
Au fur et à mesure que la pandémie va s’accélérer, ce sont les plus vulnérables qui souffriront le plus.
Dans tous les pays, riches ou pauvres, il y a des populations vulnérables qui sont exposées à un risque plus élevé de maladie grave ou de décès.
Demain est la journée mondiale des réfugiés – un moment important pour souligner les risques que représente la COVID-19 pour ceux qui comptent parmi les populations les plus vulnérables au monde.
Les réfugiés sont particulièrement exposés au risque d’infection par le coronavirus du fait qu’ils n’ont souvent qu’un accès limité à des services appropriés de logement, d’eau, de nutrition, d’assainissement et de santé.
Plus de 80 % des réfugiés dans le monde et la quasi-totalité de toutes les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.
L’OMS est profondément préoccupée par le danger actuel bien réel d’une vaste transmission de la COVID-19 dans les camps de réfugiés.
Au-delà de la menace sanitaire représentée par le virus, la COVID-19 expose aussi de nombreux réfugiés à des conditions de vie encore plus précaires.
Un rapport publié aujourd’hui par le Mouvement international de la Croix- Rouge et du Croissant-Rouge montre qu’environ 70 % des réfugiés interrogés en Turquie ont indiqué avoir perdu leur emploi depuis le début de la pandémie.
Il est de notre devoir commun de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour prévenir, détecter et combattre la transmission de la COVID-19 parmi les populations de réfugiés.
Les mesures de santé publique qui permettent de réduire la transmission de la COVID-19 doivent être mises en œuvre avec rigueur et de manière durable. La tâche est difficile dans les camps de réfugiés, où la situation en termes de santé publique est médiocre.
C’est un honneur pour moi d’être accompagné ici aujourd’hui de mon frère, M. Filippo Grandi, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés.
Le HCR a pour objectif premier de protéger les droits et le bien-être des réfugiés.
L’OMS a pour mission de promouvoir la santé, de préserver la sécurité mondiale et de servir les populations vulnérables.
Nos organisations sont naturellement complémentaires et chaque jour, l’OMS et le HCR travaillent à renforcer la collaboration entre nos deux agences.
Le mois dernier, nos deux organisations ont signé un nouvel accord pour renforcer et améliorer les services de santé publique destinés aux millions de personnes déplacées de force dans le monde.
La COVID-19 nous a montré que personne n’est en sécurité tant que nous ne sommes pas tous en sécurité. Ce n’est qu’en laissant de côté les questions politiques, et en travaillant réellement de concert que nous pourrons faire la différence.
Nous sommes particulièrement vulnérables lorsque nous sommes divisés, mais la solidarité et la coopération peuvent au contraire nous permettre de surmonter cette pandémie, et d’être mieux préparés pour affronter les crises futures.
J’ai maintenant le grand honneur d’inviter le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, M. Filippo Grandi, à prononcer quelques mots.
M. Grandi, vous avez la parole.
[M. Grandi prend la parole]
M. Grandi, je vous remercie.
Aujourd’hui, nous avons aussi l’honneur d’être rejoints en ligne par deux collègues de l’OMS qui travaillent avec les réfugiés.
D’abord, j’aimerais vous présenter le Dr Iman Shankiti, Représentant de l’OMS au Liban.
Le Liban est un pays de 6 millions de personnes, dont 1,5 million de réfugiés, syriens et palestiniens essentiellement. Le pays compte aussi plus d’un demi-million de travailleurs migrants. Le Dr Iman Shankiti dirige actuellement la riposte globale à la COVID-19 au Liban.
Dr Iman, vous avez la parole.
[Le Dr Iman prend la parole]
Dr Iman, je vous remercie.
J’aimerais maintenant inviter M. Chuol Puok Jock. M. Jock dirige actuellement la riposte à la COVID-19 dans la région de Gambella en Éthiopie.
L’Éthiopie accueille plus de 700 000 refugiés dans huit régions différentes. Plus de 40 % de la population réfugiée est hébergée dans 7 camps de la région de Gambella.
M. Jock, vous avez la parole.
[M. Jock prend la parole]