Allocution liminaire du Directeur général de l’OMS lors du point ‎presse sur la COVID-19 – 2 mars 2020‎

1 mars 2020

Bonjour à tous ceux qui sont en ligne ou dans la salle. ‎

Le nombre de cas en Chine continue à baisser. ‎

Hier, la Chine a notifié à l’OMS 206 cas de COVID-19, le chiffre le plus ‎bas depuis le 22 janvier, dont huit cas seulement en dehors de la ‎province du Hubei.‎

Hors de Chine, 8739 cas de COVID-19 au total, dont 127 mortels, ont ‎été notifiés à l’OMS par 61 pays.‎

Au cours des 24 dernières heures, il y a eu près de neuf fois plus de ‎cas hors de Chine qu’en Chine.‎

Nous sommes très inquiets de l’épidémie en République de Corée, en ‎Italie, en République islamique d’Iran et au Japon.‎

Je vous informe également qu’une équipe de l’OMS est arrivée cet ‎après-midi en République islamique d’Iran pour livrer des fournitures ‎et soutenir le Gouvernement dans le cadre de la riposte.‎

À cet égard, je tiens à remercier le Prince héritier des Émirats arabes ‎unis, Sheikh Mohammed bin Zayed Al Nahyan, grâce au soutien ‎duquel cette mission a été rendue possible.‎

À l’issue d’un test, il s’est avéré qu’un membre du personnel de ‎l’OMS en poste du Bureau de l’Organisation en République islamique ‎d’Iran est atteint de COVID-19. Il présente des symptômes bénins.‎

La République de Corée a notifié plus de 4200 cas, dont 22 mortels, ‎ce qui représente plus de la moitié des cas hors de Chine.‎

Cependant, les cas en République de Corée semblent se trouver ‎principalement parmi les cas suspects des cinq grappes connues, et ‎ne pas être des cas communautaires.‎

C’est important car cela montre que les mesures de surveillance sont ‎efficaces et que l’épidémie en Corée peut encore être endiguée.‎

Pour mettre un terme à l’épidémie, il faut d’abord la connaître et la ‎comprendre.‎

La situation en Corée montre aussi que ce virus est particulier et qu’il ‎a des caractéristiques spéciales. Ce n’est pas le virus de la grippe. ‎

Nous sommes en terre inconnue. C’est la première fois que nous ‎avons affaire à un agent pathogène qui peut se transmettre dans la ‎communauté mais qu’il est également possible d’endiguer en ‎prenant les mesures voulues.‎

S’il s’agissait d’une épidémie de grippe, nous nous serions attendus à ‎une transmission communautaire généralisée dans le monde entier, ‎dont il aurait été impossible de ralentir ou d’endiguer la progression.‎

Mais l’endiguement de la COVID-19 est possible et doit rester la ‎priorité absolue de tous les pays.‎

S’ils prennent des mesures énergiques sans tarder, les pays peuvent ‎enrayer la transmission et sauver des vies.‎

Nous savons que les gens débattent de la question de savoir s’il s'agit ‎d’une pandémie ou non. Nous surveillons la situation tous les jours, ‎en permanence, et nous analysons les données.‎

Je l’ai déjà dit et je le répète: l’OMS n’hésitera pas à dire qu’il s’agit ‎d’une pandémie si des données le montrent. ‎

Mais il faut mettre les choses en perspective. 90% des 88 913 cas ‎notifiés jusqu’à présent dans le monde sont survenus en Chine, dont ‎la plupart dans une seule province.‎

‎81% des 8739 cas hors de Chine ont été notifiés dans quatre pays.‎

Parmi les 57 autres pays touchés, 38 ont notifié 10 cas ou moins, ‎‎19 n’ont notifié qu’un seul cas et bon nombre de pays ont déjà ‎endigué le virus et n’ont notifié aucun cas au cours des deux ‎dernières semaines.‎

Nous savons que les gens ont peur. Nous savons qu’ils sont inquiets ‎et se posent beaucoup de questions.‎

Le virus se propage-t-il dans ma communauté? ‎

Arrivera-t-il quelque chose à mes enfants?‎

Arrivera-t-il quelque chose à mes parents?‎

Peut-on organiser une manifestation sans risque? ‎

Dois-je voyager?‎

Les réponses à ces questions dépendront de l’endroit où vous ‎habitez, de votre âge et de votre état de santé. ‎

Les particuliers, les familles et les communautés doivent suivre les ‎conseils des autorités sanitaires et les professionnels de la santé au ‎niveau local.‎

L’OMS continuera à fournir des orientations sur des bases factuelles ‎pour aider les pays et les particuliers à évaluer les risques, à y faire ‎face et à prendre des décisions. ‎

Il n’y a pas d’approche universelle. La situation est différente dans ‎chaque pays.‎

Plus de 130 pays n’ont encore détecté aucun cas.‎

Certains ont notifié leurs premiers cas hier. ‎

Dans certains pays, il y a des grappes de cas et la transmission a lieu ‎entre les membres d’une même famille et d’autres contacts proches.‎

Dans d’autres pays, l’épidémie s’étend rapidement et il y a des signes ‎de transmission communautaire.‎

Dans d’autres encore, l’épidémie recule et aucun cas n’a été notifié ‎depuis plus de deux semaines.‎

Certains pays connaissent plusieurs de ces situations à la fois. Ainsi, ‎en Chine, il y avait une transmission communautaire à Wuhan mais ‎relativement peu de cas dans les autres provinces.‎

La situation est similaire dans d’autres pays.‎

L’OMS conseille les pays quant aux mesures qu’ils peuvent prendre ‎dans chacune des trois situations – premier cas, première grappe de ‎cas, première preuve de transmission communautaire.‎

Les mesures fondamentales sont les mêmes mais l’axe à choisir est ‎différent selon la situation du pays. ‎

Notre message aux pays est le suivant: nous ne sommes pas dans ‎l’impasse. Nous pouvons faire reculer ce virus.‎

Les mesures que vous prendrez maintenant seront déterminantes ‎pour l’évolution de la flambée dans votre pays.‎

Nous n’avons d’autre choix que d’agir immédiatement. ‎

Je vous remercie.‎